Le nombre de déchets retrouvés en mer augmente de 40%. Pour la Méditerranée, la pollution a atteint un niveau record avec ses 200 millions de touristes en plus l’été en Europe.
Et si la mer Méditerranée devenait un er de plastique ? Et bien c’est ce qui est entrain de se passer. Dans un rapport de WWF publié le 8 juin, l’organisme dévoile les « records de pollution qui mettent en danger les espèces marines et la santé humaine ». On trouve 1,25 millions de fragments de plastique au km² dans la mer Méditerranée. Elle concentre 7% de tous les microplastiques, alors qu’elle ne représente que 1% des eaux marines à l’échelle du globe.
La mer Méditerranée « est la mer la plus fermée du monde », explique Isabelle Autissier, vendredi sur Franceinfo. Pour la présidente de WWF France, « une goutte d’eau en Méditerranée quand elle va rentrer, elle va rester au moins un siècle. Donc, le fait qu’il y ait peu d’échanges favorise la concentration ». Cette situation « montre, à une échelle réduite, l’effet dévastateur que le plastique peut avoir sur l’océan », estime la responsable de la branche française de l’ONG.
Les plastiques mettent parfois jusqu’à 50 ans pour se dégrader
Le constat est simple : « Quand vous mangez du poisson de mer, il y a du plastique. » la substance « est cancérigène, c’est un perturbateur endocrinien, note Isabelle Autissier. Donc ça attaque toutes les grandes fonctions de l’organisme humain, la digestion, le cerveau, la reproduction ».
Concernant la faune et la flore, les résultats sont clairement catastrophiques. D’après WWF, 134 espèces ont ingéré du plastique. Principalement les poissons, mais aussi des oiseaux. En avril, un cachalot a même été retrouvé échoué sur une plage d’Espagne avec 9 mètres de ligne de pêche et deux pots de fleurs dans l’estomac. Par exemple, « les oiseaux vont se jeter sur des microparticules qui sont colorées et qui sentent la mer. Ils vont avoir l’impression d’avoir bien mangé et en fait ils n’ont rien mangé du tout et ils vont mourir de faim », décrypte Isabelle Autissier.
L’ONG appelle les gouvernements européens, les entreprises et les citoyens à se mobiliser. L’association estime « qu’il est possible de nettoyer et de protéger la mer ». Pour cela, l’ONG recommande la signature d' »un accord international juridiquement contraignant », mais aussi l’interdiction des plastiques à usage unique et des mesures pour encourager les entreprises à investir dans l’innovation et l’écoconception.