Double hausse des prix, en ce mois de juillet et en octobre prochain. Possible interdiction de la cigarette sur les plages et dans les parcs. Débat sur la nocivité accrue des cigarettes électroniques – désormais interdites aux mineurs – et mentholées. Bref, vous l’aurez compris, le combat à charge contre la cigarette a véritablement commencé cette année.
Depuis la loi Veil du 9 juillet 1976 et de plus intensément depuis la loi Evin du 10 janvier 1991, de nombreuses mesures législatives et réglementaires ont été mises en place afin de contrer la consommation toujours plus importante de tabac. Une lutte qui a connu son premier grand succès le 1er février 2007 lors de la mise en application de la loi interdisant de fumer dans les lieux publics. Une loi qui vise principalement à éviter aux non fumeurs des désagréments tels que la nuisance olfactive bien sûr mais aussi les conséquences sur leur santé… En effet, d’après la revue scientifique médicale britannique The Lancet, le pourcentage de personnes décédées des suites d’un tabagisme passif en 2004 était de 40% chez les enfants, 33% chez hommes et 35% chez les femmes. Consécutivement à ces mesures progressives, le taux d’infarctus aurait baissé, d’après les experts. Cela dit, il reste impossible de prouver le lien de cause à effet, même si avec la brutalité, et la rapidité des interdictions de fumer dans de nombreux pays, la baisse de la mortalité cardio-vasculaire a été très nette. Aujourd’hui, on ne trouve plus d’études sur le sujet. Il n’en reste pas moins qu’il y a de quoi encourager les autorités dans leur lutte contre les fumeurs.
C’est donc à une ministre de la Santé déterminée que nous avons affaire. Marisol Touraine veut en effet aller plus loin. Son constat : la consommation chez les jeunes ne décline pas (+10% en trois ans chez les jeunes de 17 ans) faisant de la France un « mauvais élève » en Europe. Pire, nous atteignons des sommets avec le nombre de femmes enceintes qui fument (17%). Face à ce constat alarmant et aux risques induits pour le fœtus, elle veut instaurer avant l’été 2014 un logo à destination de celles qu’on pourrait appeler les « mauvaises mères ». Logo comparable à ceux que l’on trouve sur les bouteilles d’alcool. Autre cheval de bataille, les jeunes. La ministre souhaite faciliter leur accès aux méthodes de sevrage et cibler ce public dans les campagnes anti-tabac. Un point sur lequel beaucoup d’efforts devront être faits puisqu’il est clair, que pour l’heure, les « images chocs » ne suffisent pas dissuader les plus accros. Autre proposition de la plus virulente des ministres de la Santé sur le sujet, un label « terrasse non fumeurs » pourrait voir le jour afin de permettre à ceux qui le souhaitent de boire leur café en terrasse, sans être incommodée par la fumée du voisin, qui malgré tout, à lui aussi le droit de s’intoxiquer en paix.
Bon d’un autre côté, après les 20 centimes d’augmentation sur le prix du paquet en juillet et les 20 prochains en octobre – amenant certaines marques de tabac à dépasser les 7 euros symboliques -, le nombre de fumeurs pourrait bien (enfin) diminuer, pour la plus grande fierté de notre ministre. Eh oui, fini les paquets de cigarettes à moins de quatre des euros des années 2000. Il faut se résoudre ! Ou passer la frontière, mais ça c’est un autre débat…