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Le tableau peint par…un âne

La toile « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique » va être exposée au Grand Palais à partir du 2 mars. Sa particularité : elle a été peinte par un âne !

Le 18 mars 1910 s’ouvrait à Paris le Salon des Indépendants. On pouvait y admirer une huile sur toile intitulée Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique, représentant un coucher de soleil sur la mer, dans des tons jaunes, oranges et rouges. Elle est signée « JR BORONALI », le nom d’un jeune artiste italien encore inconnu du public.

Salon des Indépendants : un peintre retouche son tableau : [photographie de presse] / Agence Mondial

Salon des Indépendants : un peintre retouche son tableau : [photographie de presse] / Agence Mondial

Au même moment était publié dans les journaux un texte nommé « Manifeste de l’excessivisme », attribué à Joachim-Raphaël Boronali. Il y présentait son nouveau mouvement artistique en ces termes : « Holà ! grands peintres excessifs, mes frères, holà, pinceaux sublimes et rénovateurs, brisons les ancestrales palettes et posons les grands principes de la peinture de demain. Sa formule est l’Excessivisme. L’excès en tout est un défaut, a dit un âne. Tout au contraire, nous proclamons que l’excès en tout est une force, la seule force… Ravageons les musées absurdes. Piétinons les routines infâmes. (…) Vive l’Excès ! Tout notre sang à flots pour recolorer les aurores malades. Réchauffons l’art dans l’étreinte de nos bras fumants ! »

Un canular pour se moquer des impressionnistes 

Mais quelques jours plus tard, l’écrivain Roland Dorgelès révélait dans le journal Le Matin que ce tableau était en réalité un canular et qu’il avait été peint par… un âne !

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L’âne Lolo au travail.

En effet, le Roland Dorgelès avait emprunté Lolo, l’âne du« père Frédé », le tenancier du Lapin Agile, un cabaret situé à Montmartre. En présence d’un huissier de justice, Dorgelès avait fait réaliser un tableau par l’âne à la queue duquel on avait attaché un pinceau. Appâté par des carottes, celui-ci remuait frénétiquement la queue, recouvrant ainsi la toile de peinture. L’intention était de se moquer des peintres impressionnistes. Le titre du tableau faisait ainsi allusion à la célèbre toile de Monet Impression, soleil levant. Et le nom fictif de Boronali était en fait l’anagramme d’Aliboron, l’âne de la légende de Buridan, qui à force d’hésiter entre la paille et l’eau, avait fini par mourir.

Depuis son acquisition par un amateur d’art local, la toile était exposée à Milly-la-forêt, dans l’Essonne, à l’espace culturel Paul Bédu. A partir du 2 mars, il sera possible de l’admirer au Grand Palais, dans le cadre de de l’exposition Carambolages.

Infos pratiques :
02 Mars 201604 Juillet 2016
Ouverture de 10h à 20h les lundis, jeudi, vendredi, samedi et dimanche.
Nocturne de 10h à 22h tous les mercredis.
Fermé tous les mardis et le 1er mai.

A lire aussi : Ces oeuvres d’art étranges

 

 

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