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L’école des espions ou la fabrique de la nouvelle génération de légendes

Durant les mois de juin et juillet, France 2 a mis en boîte sa nouvelle fiction L’école des espions, un 90 minutes appelé si les astres sont alignés à devenir une série. En attendant, nous avons fait connaissance avec l’élite de l’espionnage de demain, ses hommes et ses femmes qui vont dans le plus grand secret défendre la France. Un teen drama sur écoute en quelque sorte. Nous étions à St Germain en Laye sur le tournage de cette histoire au casting alléchant !

On est le 11 juillet, l’été est bien là, le soleil et la chaleur aussi. Un temps idéal pour être au garde à vous dans la cours d’une école, costume et cravate de rigueur pour chacun des étudiants et étudiantes. Ils ont tous en commun d’être les nouveaux venus au sein de cet établissement select. Quiconque arrivera sur ce tournage sans rien savoir de ce qui s’y trame, on pourrait croire en les entendant entamer la Marseillaise que l’on serait dans une école privée traditionnelle comme on en connaît beaucoup. En réalité, toutes et tous sont appelés à de grandes choses puisqu’ils vont devenir les espions et les espionnes de demain.
Ils vont servir leur pays ! Et comment servir au mieux son pays quand on a la vingtaine et que l’on est pétri de toutes sortes d’idéaux et d’envies ? C’est le postulat de cet unitaire L’école des espions que France 2 a mis en boîte.

Le jour de notre venue, nous sommes dans le décors central de la série : l’école en elle même. Les élèves sont réunis à l’extérieur, entonnant l’hymne national face au corps professoral (tandis qu’une autre équipe s’attelle à préparer les prochaines séquences dans la très luxueuse salle des profs).
Comme le précise Inès (Isaline Prevost Radeff) dans son discours : « Nous serons, Monsieur le directeur, la promotion Paul Paillole » (du nom d’un membre des services secrets français qui fut le premier associé à la préparation du Débarquement de juin 1944 ndlr). Les présentations sont faites mais l’instant reste solennelle et intense !

C’est dans l’enceinte d’une véritable école, de design pour le coup, que le tournage s’est installé, à St Germain en Laye très exactement. Jacques Kirsner (également producteur du téléfilm) a écrit cette histoire avec Alain Bauer (professeur en criminologie), tandis qu’Elsa Bennett (L’île prisonnière) a mis en scène cette fiction atypique réunissant de grands acteurs confirmés dans le corps professoral (Pascal Elbé, Thierry Godard, Jennifer Decker ou encore Laurent Capelluto) côtoient une nouvelle génération d’artistes dans le rôle des élèves, parmi lesquels on retrouve des visages connus comme Rebecca Benhamour (Ici tout commence) ou Joaquim Fossi (Demain appartient). Une forme certes différente mais qui n’est pas sans rappeler finalement celle initiée sur Ici tout commence avec la découverte d’un milieu par l’apprentissage et la transmission entre deux générations d’acteurs.

Loin des polars habituels et même loin des excellents teens dramas que France TV nous propose, L’école des espions détonne et fait du bien. Et on imagine que ce n’est pas un projet que l’on impose facilement à une chaîne. Jacques Kirsner nous en raconte la genèse : « J’ai produit une série documentaire qui va bientôt sortir – Aux origines du terrorisme – et Alain Bauer en a été le co-scénariste. Et alors que l’on préparait les prochaines cessions d’écriture, Alain Bauer nous a dit qu’il ne pouvait pas être là car il donne des cours dans une école d’espions. Et en rediscutant avec lui, je lui ai dit qu’il m’avait donné l’idée et c’est ainsi que ça a commencé. Comme scénariste et producteur, le sujet m’a intéressé. »

Traiter du milieu de l’espionnage impose que l’on parle nécessairement du monde dans lequel on vit (Le bureau des légendes l’a très bien fait). Un impératif qui est parfois difficile à tenir avec nos délais de production ? « On est dans un récit qui ne traite pas d’un cas d’actualité chaud« , nous précise-t-on à France Télévisions. « Quand le film passera, il ne sera pas daté car on parle davantage d’enseignement, d’encadrement, de valeurs ce n’est donc pas gênant » … »Et la fiction elle demeure même si les cas d’école sont passés« , ajoute le producteur. Ce dernier est d’ailleurs très fier de montrer une fiction dans laquelle on voit des jeunes chanter La Marseillaise en uniforme tout en montant le drapeau. Et on a senti que les jeunes comédiennes et comédiens se sont pris au jeu. Alors que se tournait différents plans de ce levé de drapeau, même les jeunes qui ne sont pas dans « le cadre » (et qui donc n’avaient pas besoin d’être là) sont venus chanter pour donner corps à la scène. « A toutes les discussions actuelles sur l’identité, je préfère montrer une image forte de jeunes qui, quelque soit leur identité, chantent La Marseillaise« , insiste-t-il. « Si vous aviez dit à ces jeunes en arrivant sur le tournage qu’ils prendraient du plaisir à la chanter, vous les auriez étonné« .

Présenté comme un pilote, nous tentons d’en savoir plus auprès du producteur dans un premier temps mais il refuse à ce stade de nous en dire plus, préférant insister sur la présence sur le projet de « l’une des meilleures réalisatrices du moment » (Elsa Bennett), qui sait parfaitement donner du rythme à de grandes scènes dénuées d’action. Sa présence en fait un des points forts de la série. Ni les acteurs, ni même la réalisatrice ne peuvent d’ailleurs nous en dire plus, personne ne sait à quoi ressemblera la suite, si suite il y a. Toutes les forces sont concentrées dans la préparation de cet unitaire ! Une position que l’on peut entendre mais qui est discutable : on ne prépare pas un pilote comme on prépare un unitaire qui, avec de la chance, pourrait entraîner une suite. Dès lors, si l’ambition est de faire un pilote, nous expliquer en quoi il sera caractéristique de la série est aussi important. « Quand vous le verrez, vous comprendrez« , nous assure Jacques Kirsner. Dont acte on attendra.

Reste donc un projet original, porté par une très belle distribution – Thierry Godard en impose une nouvelle fois beaucoup – qu’il s’agisse des profs comme des élèves. Donner vie à tous ces personnages en 90 minutes va donc représenter un vrai défi : « J’aime cette idée centrale de la transmission« , nous explique Thierry Godard. « Et on a un très beau cast et c’est vraiment un plaisir pour moi de jouer ce rôle nouveau dans ma carrière ». Rendez-vous donc en 2024 pour la rentrée des classes de cette école hors du commun, inspirée de la vraie Académie du renseignement !

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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