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L’économie souterraine, un marché comme un autre

La Belgique projette de prendre en compte les chiffres de la prostitution et de la drogue dans le calcul de son PIB. C’est ce qu’on peut lire dans le journal en ligne belge 7sur7.be.

L’Italie et la Grande-Bretagne  l’envisage déjà depuis le début de l’année.

L’idée a été inspirée par les Pays-Bas, où la vente de cannabis est légale. L’économie du pays s’en trouve considérablement dopée.

Le Parlement européen soutient l’initiative.

Le patron de la direction de la comptabilité nationale à l’Istat, équivalant de l’Insee en Italie, Gian Paolo Oneto, défend les mesures prises dans son pays en rappelant un texte européen publié en 2010.

Rédigé par l’Eurostat, agence chargée des statistiques de l’UE, le texte stipule : «Les activités économiques illégales doivent être considérés comme des transactions quand toutes les unités parties prenantes le font par accord mutuel. De ce fait, achats, ventes ou troc de drogues illégales ou d’objets volés sont des transactions quand le vol ne l’est pas. »

Ces nouvelles normes comptables européennes sont censées entrer en vigueur en septembre 2014.

En février, le parlement a confirmé son soutien au projet en demandant à tous les Etats membres de mieux prendre en compte leur économie souterraine. Il met en avant le souci d’équité entre les pays qui ont légalisé ces réseaux et les autres, dont le PIB s’en trouve amputé.

Le problème : Comment évaluer de tels marchés ? 

Il parait difficile de demander des comptes à la mafia italienne ou aux réseaux de prostitutions belges.

Les pays concernés ont donc prévu de s’appuyer sur les ONG qui parviennent parfois à tisser des liens avec les prostituées ou les drogués. Il s’agit aussi de travailler avec la police et la justice.

Et en France ? 

« En France, une cigarette fumée sur cinq provient du marché noir », explique Cécile Philippe, directrice de l’institut Molinari. Selon l’institut économique, la prostitution, le trafic de drogue et d’autres activités illégales représenteraient 10,8% du PIB, soit 219,2 milliards d’euros.

Mais l’Insee est catégorique : « Nous n’incorporons pas les activités illégales dans ces estimations, dans la mesure où les circonstances dans lesquelles s’effectuent ces activités (dépendance des consommateurs de stupéfiants, esclavage sexuel dans certains cas) ne permettent pas de considérer que les parties prenantes s’engagent toujours librement dans ces transactions. »

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