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Légalisation : un sujet qui divise

Toute juste considéré par un rapport de l’Académie Française de la Médecine comme lutte nationale, le cannabis fait débat aussi bien en France que sur la scène Internationale. Avec un sentiment de faire un pas en avant avec le Sativex, et deux pas en arrière si le gouvernement prend en compte ce rapport accablant, le débat est ouvert. 

À l’instar de l’Uruguay, la France devrait elle légaliser le cannabis ?

 Les militants pour la légalisation du cannabis sont dans un but de respect des libertés individuelles, et s’installent dans un principe d’anti-prohibition. Des associations militent pour l’Auto-Culture, le plaisir de cultiver et consommer son « herbe » chez soi, à usage récréatif. Nous rencontrons Jean-Pierre*, qui a crée un des Cannabis Social Club en France. « Nous sommes des citoyens responsables, contre une loi qui interdit de cultiver chez nous et pour nous ».

cannabis

Une culture de Cannabis dans un sous-sol

Les consommateurs dit lambda sont régulièrement en conflit avec les forces de l’ordre. Jean-Pierre et certains membres du Cannabis Social Club cherchent à faire évoluer les choses, en matière pénale surtout, « Pour des stupéfiants, on peut te garder 96h en garde à vue, comme un criminel mais tu seras jugé en correctionnelle. C’est paradoxal, on veut aller aux Assises pour que la loi s’applique et comme ça ils vont juger des personnes « innocentes ». Ça va leur couter du pognon, et au moins le débat sera ouvert. »

Pour lui, il faut changer la loi du 31 décembre 1970 en France, qui interdit toute détention et consommation de stupéfiants, « Si on était moins dans la répression mais dans la prévention, la santé, beaucoup d’économie serait faite sur les contrôles policiers et les prisons. On aurait plus de moyens pour encadrer l’aspect sanitaire » Il y a donc une logique de faire de la place dans les prisons, trier les prisonniers selon leurs délits, notamment pour les peines inférieurs à 5 ans, comme les consommateurs.

Les lois internationales ne respectant plus les libertés individuelles, des états ont pris la question en mains. L’exemple le plus frappant et récent étant la décision Uruguayenne en fin d’année dernière, qui a légalisé l’usage médical, la production et l’auto culture.

 « Le Cannabis est la drogue la plus consommé, c’est une réalité » 

 Pour comprendre la situation de l’Uruguay, nous rencontrons une diplomate Uruguayenne, chargée des Affaires Politiques du Pays sur le sol Français. «Le Cannabis est la drogue la plus consommée, il y a une réalité visible. 100 000 consommateurs réguliers sur un pays de 3 millions de personnes. On a cherché une alternative aux lois internationales qui n’étaient pas positive chez nous.» En France on à 1,2 millions de consommateurs réguliers, soit prés de 2% de la population, 3% en Uruguay. Cette dernière a une caractéristique propre, c’est la première à avoir légalisé l’ensemble des utilisations du Cannabis. «Chacun ces caractéristiques sociales et politiques et économiques, on à proposé la solution qui s’adapte le plus à notre situation.»

Divisée, la population Uruguayenne a plutôt bien pris la loi, son entrée en vigueur devrait réjouir le consommateur et limiter les préjugées qui l’encerclent. « Il y a des consommateurs partout avec des problèmes d’exclusions sociales. C’est quotidien pour beaucoup de personnes, il faut des solutions, on a celle ci pour nous, et en France il y en a une aussi« .

Drogue douce la plus consommée en France, le Cannabis est déjà utilisé à des fins médicales dans certains pays

Drogue douce la plus consommée en France, le Cannabis est déjà utilisé à des fins médicales dans certains pays

Il n’y pas que l’aspect de la répression du consommateur qui rentre en compte. Il y a des forts enjeux de santé publique, d’économie et de sécurité dans la légalisation. Pour cela, l’Uruguay a crée un Bureau International des Drogues, qui regroupe plusieurs ministères (économie, intérieur, affaires étrangères, de la santé) qui la régulent. Il faudra s’adapter à la réalité politique française. «On a cherché à faire une loi globale pour ne pas rester dans le sectoriel. L’idée centrale est de lutter contre le trafic ».

 Quelles idées pour encadrer la légalisation ?

L'ENCOD est le bureau internationale des drogues de l'ONU

L’ENCOD est le bureau internationale des drogues de l’ONU

 Pour devenir un modèle, il faudrait s’engager plus fortement, comme l’Uruguay a cherché à faire à Vienne, en Mars, lors de la 57éme Commission sur les Stupéfiants de l’ONU. Les pays sud américains sont montés au créneau contre le système international, pour changer de modèle, ne plus, au nom des droits de l’homme, criminaliser le simple usager. À l’échelle internationale, l’objectif est en 2016, à la prochaine commission à New York, où les états sud-américains ont envisagé d’aborder une réforme.

Jean-Pierre va plus loin «Pour encadrer le marché de la drogue, il faut toutes les légaliser, aux États de l’encadrer ensuite. Si on connaît tous les effets, on comprendra les conduites additives. Il faudrait des programmes d’éducation à la prise des drogues. La prohibition est un crime organisé».

La France, pour lui «pourrait avoir un modèle meilleur que l’Uruguay, mais il n’y a pas de manifestation politique».

Dans le Cannabis il y aurait 400 composants et dans l’immédiat on en connait 70, « on est devant un trésor » disent les médecins spécialisés. Les cannabinoïdes sont de très bons anti douleurs, «Légalement, l’état français est en faute devant les personnes malades qui nécessitent du cannabis pour se soigner » rappelle Jean-Pierre, d’où l’arrivée du Sativex, qui en contient beaucoup dans son traitement et qui sera préscrit en France dès 2015.

 « Il faut qu’il y ait des pharmacies spécialisées à la distribution de drogue, avec des pharmaciens formés. Les officines devront réguler la vente et les produits ».

Bien sur, l’aspect médical est très important dans la légalisation. Mais certains conservateurs incitent le consommateur « lambda », à alimenter le narcotrafic, tant qu’il n’a pas accès à l’auto culture ou à une vente régulée. Avec l’augmentation fort du consommateur en France, la lutte contre les véritables supermarchés de la drogue (Gallieni, Quartier Nord de Marseille) et l’intérêt médical et économique, la France a tout intérêt à légaliser le cannabis. C’est un problème international, la drogue est ancrée dans une réalité sociale.

* Les protagonistes n’ont pas souhaité dévoiler leurs identités pour des raisons personnelles. Nous avons donc utilisés un pseudonyme pour chacun d’eux

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