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Les 5 plus grandes affaires de dopage dans le cyclisme

Entre une enquête sur des soupçons de dopage chez Arkéa-Samsic et les suspicions sur le vainqueur prodige Tadej Pogacar, la face sombre du cyclisme ressurgit après le Tour de France 2020. L’occasion pour VL de revenir sur les cinq plus grands scandales de dopage dans l’histoire du cyclisme.

1 / L’affaire Tom Simpson en 1967

C’est le décès qui a changé les règles du Tour de France. En 1967, le coureur britannique Tom Simpson tombe de son vélo dans les pentes du Mont Ventoux et décède subitement. Une 13e étape marquée par la fatigue, la chaleur (35 °C), de nombreux cols et la privation d’eau, le ravitaillement n’étant pas encore autorisé. Si ces facteurs sont en partie responsable de sa mort, c’est aussi à cause des produits dopants ingurgités par le coureur qui ont provoqué un arrêt cardiaque.

À lire également : Football – Mondial 2018 : la Russie aurait envisagé un plan de dopage selon Der Spiegel

Une stèle élevée en l’honneur de Tom Simpson a été créée dans le Mont Ventoux. Crédit : ALAIN LE BOT / PHOTONONSTOP

Après expertises, une centaine d’amphétamines et de méthylamphétamines ont été retrouvées dans le corps de Tom Simpson. Dès l’année suivante en 1968, les règles du Tour de France ont changé avec la mise en place des contrôles antidopages à chaque étape ainsi que le ravitaillement.

2 / L’affaire Festina en 1998

Trois jours avant départ du Tour de France 1998 à Dublin en Irlande, le soigneur de l’équipe Festina est contrôlé à la douane française. Ce qui devait être un contrôle de routine s’est transformé en un véritable scandale. Les douaniers ont trouvé dans son coffre plusieurs centaines de produits dopants et stupéfiants allant de l’EPO à l’amphétamine en passant par la testostérone. Immédiatement, l’équipe la plus puissante du moment avec le célèbre grimpeur français Richard Virenque est plongée dans une affaire de dopage organisé. Le directeur sportif de Festina a avoué les faits et son équipe a été exclue de la compétition le jour même par Jean-Marie Leblanc, le directeur du Tour de l’époque. Les neufs coureurs ont ensuite été soumis à des prélèvements de sang, de cheveux et d’urines. Certains avouent s’être dopés de leur plein gré, à l’exception de Richard Virenque, Pascal Hervé et Neil Stephens.

Quand Virenque a appris que Willy Voet, son soigneur, avait été contrôlé à la douane, il aurait posé une première question : « Comment vais-je faire pour mes produits ? » Crédit : AFP

Pour protester contre cette décision d’exclure Astana, cinq autres équipes (Once, Banesto, Vitalicio, Kelme, et Riso Scotti ) ont préféré abandonner le Tour de France 1998. Également mise en examen pour dopage, l’équipe TVM se retire dans la course quelques jours plus tard. Après le résultat des tests, huit coureurs d’Astana sur neuf sont positifs à l’EPO dont Richard Virenque. Le 26 mars 1999, il est mis en examen pour complicité d’incitation à l’usage et d’administration de produits dopants.

3 / L’affaire Amstrong en 1999

L’un des plus grands tricheurs du cyclisme mondial est tombé. En octobre 2012, la star américaine est déchue de ses 7 titres sur le Tour de France après avoir été testé positif aux corticoïdes sur l’édition 1999. Les révélations sur les pratiques illicites du coureur Texan ont été sorties dans un ouvrage de David Walsh et Pierre Ballester « L.A. Confidentiel, les secrets de Lance Armstrong ». Les deux journalistes accusent Amstrong de s’être dopé sur le Tour 1999. Des accusations confirmées par plusieurs de ses coéquipiers Floyd Landis et Tyler Hamilton expliquant avoir vu Lance Amstrong s’injecter de l’EPO lors du Tour de France 1999.

À lire également : Révélations, dopage… la première partie du documentaire sur Lance Armstrong a été diffusée !

Lance Armstron s’est dopé dès l’âge de 21 ans comme il le révèle dans un documentaire sur ESPN
Crédit : AFP

Une procédure disciplinaire pour dopage à l’encontre d’Armstrong et de cinq de ses proches est alors ouverte en 2012. Plusieurs sponsors comme Nike se désolidarisent du coureur en raison de « preuves apparemment rédhibitoires » de dopage. Le 22 octobre, la décision tombe : Lance Amstrong est radié à vie du cyclisme. La légende déchue du cyclisme avouera les faits sur ses pratiques dopantes dans une interview réalisée avec Oprah Winfrey en 2013. Il acceptera en 2018 de payer cinq millions de dollars d’indemnisation dans le cadre de la procédure pour fraude lancée par l’un de ses anciens sponsors, la Poste américaine.

4 / L’affaire Puerto en 2006

L’affaire Puerto c’est un des plus grands scandales de dopage sanguin qui touche le cyclisme dans les années 2000. Puerto, c’est le nom de code de l’opération de dopage organisée par le docteur Fuentes. Plus de 200 poches de sang codées, destinées à des autotransfusions sont retrouvées dans un laboratoire clandestin de Madrid… Le 23 mai 2006. Les policiers découvrent entre autres au cours de leur perquisition une poudre appelée « poussières de la mère Célestine », un produit à base de protéase destiné à faire disparaître toute trace d’EPO. De nombreux coureurs cycliste sont alors soupçonnés de travailler avec le docteur Espagnol. En 2006, plusieurs équipes comme la Phonak écartent des coureurs sans raison de leur effectif, sûrement pour ne pas être mêlée à l’affaire. T-Mobile annonce également avoir pris la décision de licencier son directeur sportif, le Belge Rudy Pevenage. En 2007, Ivan Basso avoue son implication dans l’affaire Puerto et annonce qu’il veut collaborer avec les enquêteurs. Le coureur espagnol Alejandro Valverde est également impliqué et déchu immédiatement de toutes ses victoires de l’année 2010. Mais L’affaire Puerto a dépassé les frontières du cyclisme.

L’affaire Puerto avec le professeur Eufemiano Fuentes reste inachevé Crédit : Photonews

D’autres sports comme le football et le tennis sont également touchés. Le journal Le Monde déclare avoir eu accès à des données confidentielles montrant que le Barça et le Réal auraient également utilisé ces inscriptions codées. Les documents concerneraient également le FC Valence et le Betis Séville selon le journal. Si de nombreux sportifs n’ont pas encore été identifiés, l’affaire Puerto est une des affaires les plus gravissime en matière de dopage sportif. Faute de législation antidopage en Espagne au moment des faits, l’affaire est classée en 2016.

5 / L’affaire Astana en 2007

Alors que des suspicions existaient dans l’affaire Puerto sur Astana écartant son directeur sportif et cinq coureurs de l’équipe, Alexandre Vinokourov a été contrôlé positif aux transfusions homologues lors du Tour 2007 à l’issue du contre-la-montre individuel. Pourtant blessé aux genoux lors de la 5e étape, Vinokourov remporte quelques jours plus la grosse étape des pyrénéens en plus du chrono d’Albi. Après les révélations du journal l’Equipe sur les produits illicites ingurgités par le coureur Kazakh, Astana décide de quitter le Tour de France et de suspendre Vinokourov. La même année, situation identique pour Cofidis, dont le coureur italien Cristian Moreni est contrôlé positif à la testostérone, qui quitte le Tour le 24 juillet. Le maillot jaune actuel de l’épreuve, Michael Rasmussen est exclu par son équipe Rabobank à trois jours de l’arrivée sur les Champs pour absence de présentation lors de contrôles antidopage inopinés. Louche.

Alexandre Vinokourov sous le maillot d’Astana Crédit : AFP

L’actuel directeur sportif d’Astana Alexandre Vinokourov lui réfute toujours les accusations à son encontre. Le Kazakh avait notamment été mis en cause pour avoir collaboré avec le docteur Ferrari qui faisait la promotion de l’EPO dans le peloton il y a maintenant vingt-six ans. En février dernier, l’équipe cycliste Astana et son leader Jakob Fuglsang sont accusés de collaborer avec le docteur Ferrari. Le coureur danois de l’équipe d’Alexandre Vinokourov est cité dans un rapport de l’unité antidopage de l’Union cycliste internationale. Selon eux, un cabinet d’enquêteurs mandaté par l’agence aurait déterminé que « Jakob Fuglsang bénéficie du programme de dopage de Michele Ferrari et que son coéquipier kazakh Alexey Lutsenko était présent durant au moins un rendez-vous entre les deux hommes dans la région de Nice-Monaco ».

À lire également : Cyclisme : premier cas avéré de dopage mécanique en France

Dans les années 2000, le cyclisme a grandement baigné dans le dopage. Depuis toutes ces affaires, le dopage se fait tout petit sur le Tour de France. Mais plus de 20 ans après, cette enquête sur des soupçons de dopage chez Arkéa-Samsic dont fait partie Nairo Quintana pourrait faire retomber le cyclisme dans ses travers, mais surtout décevoir les amateurs de vélo qui ne pourront plus admirer les champions sans avoir de doutes.

Crédit : AFP

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