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Les Chroniques d’Anne Rice | Seriefonia

Pour ce dernier podcast de l’année (avant la version XXL du Nouvel An), nous évoquons le voyage musical d’Anne Rice qui vient de nous quitter à l’âge de 80 ans.

[« SérieFonia : Season IV : Opening Credits » – Jérôme Marie]

[Extrait Sonore Interview with the Vampire]

Louis, Lestat, Claudia, Armand et tant d’autres… Les vampires d’Anne Rice ont perdu leur Reine. L’auteure des Chroniques des Vampires s’est éteinte ce 11 décembre à l’âge de 80 ans… Laissant derrière elle près d’une quarantaine de romans fantastiques, gothiques, religieux ou sulfureux ; dont pas moins de 15 volumes étaient consacrés à ses « enfants de la nuit »… à ses Buveurs de sang qui m’auront accompagné presque toute ma vie. J’avais 16 ans lorsque, tout à fait par hasard, mon regard s’est arrêté sur la couverture d’une édition de poche d’Entretien avec un Vampire, laissée là, presque à même le sol, tout en bas de l’un des rayons de la maison de la presse des Contamines-Montjoie, en plein hiver, en Haute Savoie… Le choc a été immédiat. L’immersion, intense. Durant les deux jours qui ont suivi, je n’ai vécu que pour en tourner les pages… Oui, je sais, je vous raconte ma vie… Mais il se trouve que ce livre, l’un de mes préférés de tous les temps, était destiné à devenir, 4 ans plus tard, l’un de mes films préférés de tous les temps… sur l’une de mes musiques préférées de tous les temps…    

[« Interview with the Vampire – Absolution » – Elliot Goldenthal]

Fruit du hasard toujours : il se trouve qu’à la sortie du film, que dis-je ?… du chef d’œuvre de Neil Jordan, le 21 décembre 1994 – il y a 27 ans de cela à un petit jour près – je passais de nouveau les fêtes de fin d’année avec mes parents, dans cette même station des Contamines-Montjoie. Mon père m’a d’ailleurs accompagné à la séance de 18h… C’était le bon temps où il y avait encore des petits cinémas un peu partout… et nous étions… deux. Les deux seuls spectateurs présents dans la salle. Incroyable mais vrai… Intrigue, comédiens, traitement des personnages, de la lumière, des décors, des costumes… C’est bien simple, pour moi, c’est le film parfait. Quant à la musique… Faut bien vous dire que c’était avant l’ère d’Internet… Et que trouver un CD de musique de film était quasi impossible en province(s)… Alors imaginez un peu dans une station de sports d’hiver !… J’avais donc mandaté mon fidèle N’Olive, Olivier Soudé pour les intimes… à moins que ce ne soit l’inverse… d’aller me l’acheter dans notre boutique parisienne préférée… Ce qu’il fit, naturellement. Après quoi, il m’en diffusait des extraits par téléphone afin de me faire patienter jusqu’à mon retour deux semaines plus tard. Tout ça pour vous dire que mon amour inconditionnel pour Entretien avec un Vampire, puis ces suites, est aussi sincère qu’il ne date pas d’hier !

[« Interview with the Vampire – Louis Meets Claudia » – Elliot Goldenthal]

Bref… Cessons là cette « tranche de vie chez Vivi » pour en revenir à celle qui, un beau jour de 1976, a offert au monde le plus sensationnel des renouveaux de la littérature gothique… L’éternelle Papesse de la Nouvelle-Orléans : Anne Rice, dont Entretien avec un Vampire était, ni plus ni moins, que le tout premier roman. Un coup de Maître… doublé, puis triplé, avec Lestat le Vampire en 1985 et La Reine des Damnés en 1988. Native de la Nouvelle Orléans en octobre 1941, elle commence sa carrière professionnelle en qualité de… d’examinatrice en assurances ! Mais, exactement comme pour Mary Shelley avant elle, c’est un drame qui va orienter sa destinée… En 1972, sa fille, Michele, meurt d’une leucémie à seulement 5 ans… Introspection, thérapie ou simple exutoire : Anne Rice se met alors à retravailler une courte nouvelle écrite quelque temps plus tôt et dote ses principaux personnages du Don de l’immortalité, à commencer par Claudia… Une magnifique petite fille âgée de… 5 ans. Un Don transmis par le sang… Inutile de pousser plus loin la comparaison entre réalité et fiction tant elle se pose en évidence…

[« Interview with the Vampire – Choir Only Stripe » – Elliot Goldenthal]

Les Chroniques des Vampires comprennent donc 13 romans, de Entretien avec un Vampire en 1976 à Blood Communion en 2018… Plus deux autres (Pandora et Vittorio le Vampire), classés dans le cycle New Tales of the Vampires. Mais l’œuvre d’Anne Rice s’étend bien au-delà… Des Sorcières avec le Cycle Mayfair, des loups-garous avec The Wolf Gift Chronicles, Des Momies avec la trilogie de Ramsès le Damné… Mais aussi quelques propositions érotiques, à travers les 4 tomes de La belle au bois dormant, qu’elle signe sous le pseudonyme de A. N. Roquelaure… Puis ouvertement catholiques avec les deux tomes de Christ the Lord… Pour ne citer que les plus connus ! Malheureusement, et bien que si prolifique, Anne Rice n’aura que très rarement été adaptée au cinéma ou à la télévision. Et, plus rarement encore, BIEN adaptée au cinéma ou à la télévision…  

[« Queen of the Damned – Maharet » – Richard Gibbs]

Lorsque débarque La Reine des Damnés de Michael Rymer en 2002, aussi bien le public que la critique n’en croit pas ses yeux… Comment ce… ce… ce truc pourrait-il bien être la suite directe d’Entretien avec un Vampire ? Comment Stuart Townsend pourrait se substituer à Tom Cruise dans le rôle de Lestat ? Bon, même si, rappelons-le, la romancière ne voulait surtout pas entendre parler de lui avant de le découvrir dans le film puis de faire, publiquement, son mea culpa… Comment ce film pourrait rassembler non pas un mais deux des plus épais romans d’Anne Rice en seulement 1h40 ? La, les réponses sont simples : Tout est foiré. Aucun style, aucune ambition, si peu de respect… Mieux vaut carrément l’oublier. Sauf, peut-être, pour sa musique.

[« Queen of the Damned – Forsaken » – Jonathan Davis]

D’abord parce que dans le film comme dans les romans, Lestat chante. Après un p’tit clin d’œil des Guns N’Roses à la toute fin d’Entretien avec un Vampire, c’est cette fois Jonathan Davis, le chanteur du groupe Korn, qui prête sa voix et son talent d’auteur/compositeur au plus rock des vampires. Et il faut avouer que ça fonctionne… grave. S’il y a bien quelque chose à sauver de ce marasme, c’est bien ça. Et puis, le score de Richard Gibbs, n’est franchement pas mal non plus… D’autant que, comme vous avez pu le remarquer les thèmes se répondent de chansons à partition. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car en 2005, Lestat le Vampire devenait aussi… Lestat the Musical ! Si, si, j’vous jure. La preuve… Vous vous souvenez de cette réplique culte, prononcé par Kirsten Dunst… Claudia dans Entretien avec un Vampire…

[Extrait Sonore Interview with the Vampire]

Et bien… Une fois passée à la moulinette d’Elton John et de son parolier Bernie Taupin… ça donnait ça :

[« Lestat, The Musical – I Want More » – Elton John & Bernie Taupin]

On va pas s’mentir : ça a fait un flop. Même si ça a tout de même été brièvement joué à Broadway courant 2006. En toute franchise… C’est pas si mal. Improbable et un chouia réducteur, certes, mais pas si mal. En mode plaisir coupable, quoi. A noter qu’Entretien avec un Vampire a également été adapté en bande dessinée, du point de vue de Claudia cette fois-ci. Pour le reste, les écrits d’Anne Rice sont loin de connaître le même traitement que ceux de Stephen King… A la télé, on retrouve son nom aux génériques d’un pilote avorté avec Dean Cane et Robert Patrick… Ne m’en veuillez pas, je n’ai aucun extrait à diffuser… et d’une mini-série tirée de son roman à caractère historique, The Feast of all Saints, publié en 1979 mais jamais traduit en français…  

[« The Feast of all Saints – Main Titles » – Patrick Seymour]

La musque est composée par Patrick Seymour, généralement occupé à collaborer avec Mick Jagger ou Bob Dylan. Autre pilote, lui aussi avorté, celui de Earth Angels. Sensé devenir une série suivant le combat d’un groupe d’anges à forme humaine contre des démons de tous poils. Très mal réalisé et privilégiant les chansons préexistantes à une partition proprement dite. Passons… Au cinéma, en revanche, il reste deux autres productions à évoquer. Exit to Eden, tout d’abord, très librement inspiré du roman de 1985 et qui devient une comédie burlesque avec Dan Aykroyd sur une musique de Patrick Doyle…

[« Exit to Eden – Suite » – Patrick Doyle]

Et puis, et surtout, The Young Messiah (d’après le livre Christ the Lord : Out of Egypt)… qui a la particularité de mettre en évidence la Foi, tardive, d’Anne Rice envers la religion catholique. Après avoir été ouvertement athée, elle se tourne vers l’église en 1998 après avoir failli ne jamais se réveiller d’un coma causé par son diabète… Elle s’y consacre pleinement durant plusieurs années, écrivant donc même passionnément sur le sujet, pour finalement revenir une nouvelle fois en arrière en rejetant plus ou moins les dogmes tout en continuant de croire en Dieu… Notez bien que je n’en parle que parce qu’elle en a fait le sujet de romans. Et que, de surcroit, le film The Messiah est mis en musique par John Debney. Oui, celui-là même qui avait déjà œuvré sur La passion du Christ pour Mel Gibson… Je vous quitte sur ce très beau morceau, de circonstance avec les célébrations de Noël puisqu’il s’intitule « Mary Presents Baby Jesus »… et je vous donne rendez-vous pour la Spéciale XXL de la Nouvelle Année… En espérant que la traduction française de Blood Communion, ultime chapitre des Chroniques des Vampires, arrive enfin jusqu’à nous…

[« The Young Messiah – Mary Presents Baby Jesus » – John Debney]

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