Les livreurs à vélo seront en grève ce samedi 10 août. Ils dénoncent les modulations de tarifs des courses adoptées la semaine dernière par Deliveroo.
Salaires minimes, couverture sociale insuffisante, conditions de travail dangereuses…Les livreurs de Deliveroo se plaignent globalement de la précarité de leur emploi. Due au statut d’auto-entrepreneur demandé par les plateformes de livraisons. Il doit par exemple gérer son propre chiffre d’affaires, souscrire à une assurance pour couvrir les dommages liés aux imprévus ou encore obtenir seul sa licence de transport lui permettant d’exercer son métier.
Ils dénoncent aujourd’hui les modulations de tarifs des courses adoptés la semaine dernière par l’entreprise. Ces nouveaux tarifs de course mettent fin au seuil minimum de rémunération.
La stratégie du Boycott
A Bordeaux, le tarif de certaines livraisons est loin des 4,50 euros minimum fixés jusqu’à présent. « Avant, peu importe la distance, on était payés au minimum 4,50 € pour une livraison, maintenant ça peut descendre à 2,50 € », explique Jeremy, le porte-parole improvisé des livreurs bordelais. Le syndicat dénonce aussi la mise en compétition des coursiers imposée par Deliveroo. Les livreurs bordelais ont lancé une pétition en ligne pour réclamer une meilleure rémunération.
Les coursiers à vélo ont demandé aux consommateurs de ne pas commander ce mercredi sur Deliveroo. « Aujourd’hui, on essaie de sensibiliser les consommateurs. On leur demande, juste aujourd’hui, de ne pas commander à Deliveroo et de ne pas se connecter, par soutien au mouvement », a expliqué Jean-Daniel Zamor, président du Collectif des livreurs autonomes parisiens. « On demande aussi aux livreurs de se réunir pour faire entendre nos droits et montrer qu’on peut frapper », a-t-il ajouté. Il précise aussi qu’un rassemblement est prévu samedi à 19 heures place de la République à Paris.
Selon la plateforme, la nouvelle grille offre « une meilleure tarification, plus juste » et « plus de 54% des commandes sont payées davantage ». Mais ces nouveaux tarifs n’arrangent pas les livreurs, qui pourraient voir leur rémunération baisser de 30 à 50 %.
Les livreurs Deliveroo s’étaient déjà plein de leur traitement en juillet dernier lors de la canicule. Contraints à travailler sous ces fortes chaleurs, ils étaient souvent déshydratés.