Lundi, le tribunal correctionnel de Bordeaux a tranché. Il condamne l’ancien maire de Talence, Alain Cazabonne et son frère Didier pour prise illégale d’intérêts et abus de biens sociaux. Retour sur une affaire qui pointe du doigt la surveillance des parlementaires.
L’enquête avait démarré au printemps 2017 quand Alain Cazabonne était encore le maire de Talence. Son ambition de devenir sénateur l’avait contraint à renseigner sa situation financière. Après avoir épluché son dossier, la Haute autorité pour la transparence da la vie publique avait signalé une irrégularité, ce qui avait mis le feu aux poudres. Quelques mois plus tard, les frères Cazabonne sont placés en garde à vue pour avoir signé deux contrats de matériel scolaire.
Explication sur les parties prenantes du contrat
L’affaire remonte à 2015 lorsque le maire conclu un marché avec Aquitaine Bureau Informatique, entreprise qu’il fonde en 1981 avec son frère. Depuis, une location gérance permet de diriger l’entreprise, ce qui aurait pu n’avoir aucune incidence. Or, un des gérants actuels de la société ABI n’est autre que son frère Didier Cazabonne. En sus, on apprend que l’ancien maire détient 16% des parts. Pour sa défense, il avait déclaré ne pas être au courant qu’il était actif dans la société suite au nombreux changement de gérance. Il avait également mentionné un contrat de 15000€ – 20000€ sur trois ans.
Décisions du Tribunal correctionnel
Aujourd’hui, le tribunal correctionnel condamne l’ancien maire devenu sénateur modem d’une amende de 5000€ pour prise illégale d’intérêts. L’accord signé était finalement d’une durée de quatre ans et d’un montant de 300.000€. On est bien loin des 15.000€ annoncé l’année dernière par la défense.
#Gironde. Reconnu coupable de prise illégale d’intérêt, le sénateur #MoDem Alain #Cazabonne condamné à 5000 euros d’amendehttps://t.co/q81TcafNEi pic.twitter.com/sMblrdSbm6
— Bob le Centriste (@BobLeCentriste) 18 décembre 2018
Quant à Didier Cazabonne, par ailleurs adjoint d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, il écope d’une amende de 10.000€. En cause, des remboursements de frais kilométriques fictifs, estimés à plus de 35000€. En revanche aucune peine d’inéligibilité n’a été prononcée pour les deux hommes politiques.
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