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CULTURE WEB Médias sociaux: les médias classiques se connectent au public

Avant, il y avait les médias, et il y avait le social. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, il y a le média social.

C’est le mariage du média  classique et du réseau social,  pour le meilleur et pour le pire. Les raisons de cette union? La prolifération des sources d’information sur le web ainsi que des chaînes et programmes télé et audiovisuels tend à perdre le public, et les médias luttent pour garder leur audience. Et sans audience, point de finance. C’est pourquoi les médias tout azimuts sont désormais voués à adopter ce nouveau mode de communication, qui consiste à interagir avec leur chers lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, pour leur offrir l’information et les divertissements qu’ils demandent vraiment. 

 

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Le spectateur entre enfin sur scène

Historiquement, il n’y a jamais eu de réelle interaction entre les médias et le public. Mais évidemment, les conversations sur les média ont toujours existé. Qui n’a jamais discuté de tel ou tel programme, en commentant son contenu, en disant qu’il faudrait ajouter ceci, enlever cela? Oui mais, grâce aux médias sociaux, les médias peuvent maintenant capter ces conversations et les interpréter de façon productive. Désormais, le public se lève et rejoint la scène médiatique pour devenir acteur de celle-ci. Il décide de ce qu’il veut voir, lire ou écouter. « Passez cette chanson sur Nova, demandez à l’invité pourquoi il a voté pour les verts aux dernières élections, ou ce qu’il a prit ce matin avec son café… »  Mais s’il n’y avait que ça.

Un acteur « multitasker »

Le multi-tasking est un nouveau phénomène lié à la révolution technologique. Monsieur, Madame et même mademoiselle Cible-Potentielle ont au minimum deux écrans devant leur yeux (au choix laptop, télévision, cellulaire intelligent ou tablette numérique). Ils font du multi-tasking, c’est à dire plusieurs choses en même temps. Oui mais alors là, ça devient difficile de brancher le public à long terme. Pas de panique, c’est encore là que les réseaux sociaux prouvent leur utilité.

 

« Merci, mais on se passera de vos commentaires. »

Et non, justement. Car les médias qui « se passent de commentaires »  ne bénéficieront pas de l’effet « boule de neige » d’un post déclenchant mécaniquement une grappe de réactions. Grâce à eux, le média est évènementialisé, et on se tournera naturellement vers lui.

Le second écran servira donc à réagir. Avec des réactions en live ou en feedback, les réseaux sociaux peuvent permettent de sonder l’opinion public sur ce qui lui plait ou non, surtout pour les programmes émergents. Les réactions, les posts, les retweets permettent aux médias de quantifier l’influence qu’a eu un programme, un article… Sur le long terme, ils permettent au public de s’exprimer et ainsi permettent de manière plus ou moins efficace de modifier le contenu du programme. Enfin, ils permettent aux média classiques de faire participer le public à des jeux plus facilement qu’avant (NB: On a le droit de faire la communication d’un jeu via Facebook mais le nombre de « like » ne peut en aucun cas déterminer le gagnant).

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Twitter, star des médias

TV5 Monde a un super Pinterest avec des photos splendides. Oui, les médias peuvent s’inscrirent sur plusieurs média sociaux et développer des profils complets pour que tout le monde les suivent. Mais en règle générale, les média sociaux préfèrent tweeter. C’est le réseau social sans fioriture, le réseau social du live, des  TT (« Trending Topics » que l’on découvre avec les mot-dièses), des RT (Retweet) mais pas encore des RTT. Les études de la société Nielsen prouvent que pour les 18-24 ans, une hausse de 8.5% de tweets sur un programme augmente l’audience de 1%.

« Les télévisions et les radios intègrent de plus en plus les réseaux sociaux dans la conception des programmes afin d’enrichir leurs antennes et de renforcer l’interactivité avec leur public », reconnaît en janvier le Conseil Supérieur de l’audiovisuel.

Social TV

Avec My TF1 connect, TF1 promulgue la social TV en proposant au public de retrouver sur son deuxième écran tout à la fois: l’émission en live, le réseau social pour les commentaires, et même des sortes de jeu de rôles pour se mettre par exemple dans la peau d’un jury qui voterait pour The Voice.

Pour la radio, on va même jusqu’à construire un réseau social qui lui entièrement consacré.

Social Press

Nos journalistes préférés Tweetent, nous demandent parfois notre avis, et peuvent éventuellement nous répondre. Mais attention: la presse est bien un « slow média », c’est-à-dire que ce média a besoin de temps pour mûrir ses réflexions. Média utilisé plus pour le journalisme que pour le divertissement, il serait difficile d’en générer le contenu.

Le communiqué de presse du futur?

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Les nouvelles écritures de France Télévision

Quand on était petits, il y avait des livres dans lesquels plusieurs histoires étaient possibles: on pouvait choisir si Peter Pan allait sauver Wendy, Lili la Tigresse ou rester sur l’île aux enfants. Si vous vouliez la première option, il fallait aller page 23, la deuxième, page 16, et vous voguiez de pages en pages au gré de vos envies. L’histoire changeait tous les jours, et vous étiez le seul à décider ça. De la même façon, France Télévision vous propose de « vous faire un film« , en choississant trois mots pour votre voeu se réalise.

Encourager le public à construire la ligne éditoriale, c’est donc entre autre le pari de France Télévisions avec son programme « Nouvelles écritures ». En plus d’établir un dialogue intense avec son public, France Télévision propose de réaliser séries télé, webdocumentaires et tout contenu multimédia selon un nouveau mode d’écriture. La narration transmédia implique que le public retrouve l’histoire sur plusieurs média sociaux et sur ses différentes prothèses électroniques: une façon de répondre au multitasking (car on ne raconte pas une histoire de la même façon sur un smartphone, sur une tablette ou sur un ordinateur).

Le Transmédia, modèle gagnant?

La scène médiatique évolue de seconde en seconde. Elle fascine, probablement car ses limites se situent dans l’imagination des producteurs d’information et de divertissement. Le web et les réseaux sociaux constituent le prolongement des médias classiques, qui doivent mettre en place des dispositifs en adéquation avec les pratiques et attentes de la génération 2.0. Le Transmédia, bien qu’encore coûteux et expérimental, semble être le concept le plus à même de répondre aux besoins du monde numérique.

  « Tout le monde en est sûr : d’ici à dix ans, le transmédia sera le modèle de divertissement dominant », déclare Alexandre Brachet, producteur dans une société spécialisée dans la production de webdoc.

Sources : 

Le monde, strategies, l’expansion, Nielsen

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