La Commission européenne a approuvé, ce mardi 6 avril, le plan d’aide du gouvernement, autorisant à l’Etat d’accorder jusqu’à 4 milliards d’euros à Air France. Il s’agira ainsi de recapitaliser la compagnie aérienne mise à mal par l’épidémie du Covid-19 et le manque de passagers.
Après avoir prêté 7 milliards d’euros à la compagnie française l’année dernière, l’Etat français va pouvoir rallonger de quatre milliards d’euros les aides accordées Air France. L’Etat français sera ainsi autorisé à monter à « un peu moins de 30 % » du capital de la compagnie, contre 14,9 % actuellement.
La recapitalisation d’Air France prévoit « la conversion du prêt d’État de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France en un instrument de capital hybride » ainsi qu’une « injection de capital par l’État » via une augmentation de capital « ouverte aux actionnaires existants et au marché », dans la limite d’un milliard d’euros, a indiqué la Commission européenne.
D’importantes contreparties
En contrepartie, Air France devra céder 18 créneaux de décollages et d’atterrissages depuis Orly à d’autres compagnies sur l’aéroport parisien d’Orly. Bruxelles exige cet effort pour ne pas défavoriser les concurrents européens. Moins de créneaux revient à moins de vols et donc à moins de chiffres d’affaires à l’avenir pour la compagnie.
Ce soutien public «sera assorti de conditions, visant notamment à assurer une rémunération suffisante à l’Etat français», précise Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne. Autre contrepartie : tant que cette recapitalisation ne sera pas remboursée, Air France sera soumis « à une interdiction de dividendes » selon la Commission.
Une diminution de la masse salariale
Plus de concurrence pourrait obliger AirFrance à se transformer, l’expérience montre que la concurrence peut être un moyen d’inciter la compagnie à se surpasser, pour être plus productif et plus performant.
Pour faire des économies la compagnie a d’ores et déjà lancé un plan de départs volontaires, au total 4900 postes doivent être supprimés d’ici à 2022 au sein des compagnies Air France et Hop ! dans le cadre du plan de transformation du groupe. « Il y a déjà un travail lourd qui a été engagé par Air France, tout cela est dans la bonne direction. Il y a des choix difficiles qui ont été faits, notamment pour la compagnie Hop !, des efforts importants qui ont été faits par les salariés. Il faudra poursuivre dans cette direction » ajoute le ministre Bruno Le Maire.