L’exposition de l’anglo-indien Anish Kapoor fait déjà polémique. Cette dernière, qui a ouvert ses portes le 9 juin à Versailles, faisait parler d’elle bien avant cette date. Les Français n’ont pas vraiment eu l’air d’apprécier les évidences sexuelles qui se présentaient sur leurs yeux. Et surtout une sculpture en particulier qui en a choqué plus d’un : le « Dirty Corner » (coin sale), un immense vagin trônant sur la vaste pelouse des jardins de Versailles.
Anish Kapoor l’avait annoncé. Il avait décrit sa sculpture comme le « vagin de la reine qui prend le pouvoir » lors d’une interview accordée au Journal du Dimanche (JDD). Nombreux sont les Français à s’être offusqués de voir cette représentation géante du sexe féminin et la trouvent en parfait désaccord avec l’esprit de la royauté. Pourtant, l’artiste expliquait lors de cette même interview : « J’ai eu l’idée de bouleverser l’équilibre et d’inviter le chaos. Tout en préservant l’intégrité de ce lieu historique : voilà la principale difficulté« . Il faut croire qu’ils n’ont pas été réceptifs à cette conception là et on préféré dénoncer une oeuvre d’art « sale et grossière », comme l’a fait Megan, une touriste américaine. D’autre se sont contentés d’y déceler une atteinte au patrimoine et à l’histoire française comme Robert Ménard, le maire FN de Béziers, qui n’a pas pris la peine d’aller contempler l’oeuvre.
#VaginGeant de #Kapoor au @CVersailles : l’art contemporain continue de défigurer notre #patrimoine pic.twitter.com/d9tvu3whoj
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 2 Juin 2015
Les Français seraient-ils coincés ?
Les œuvres de l’artiste suscitent de vives réactions sur les réseaux sociaux et dans les journaux étrangers. Les Français seraient- ils coincés ? Du moins c’est ce que suggèrent certains critiques d’art dont Jonathan Jones qui travaille au The Guardian. Il s’indigne de la pudeur des Français face aux connotations sexuelles des représentations d’Anish Kapoor comme il l’écrit dans l’un de ses articles : “Pourquoi diable les Français sont-ils si choqués ? Qu’est-il arrivé à la nation qui nous a offert la peinture explicite de Courbet L’ Origine du monde, entre autres chefs-d’œuvre d’inspiration française ?”. Il continue : “ce n’est pas comme si Versailles n’avait pas déjà eu sa part de sexe [dans l’Histoire]”. Louis XIV avait beaucoup de maîtresses, comme c’était de rigueur pour les rois français”.
L’artiste, quant à lui, invite toutes les personnes qui se disent être choqués à venir juger la sculpture par eux même. Ils ont jusqu’au 1er novembre pour se créer un opinion sur les œuvres controversés exposées au Château de Versailles.