Des experts du GIEC ont alerté dans un projet de rapport sur les conséquences d’un réchauffement climatique durable supérieur à 1,5°C. Cela entraînerait selon eux des “impacts irréversibles” sur Terre.
“Notre maison brûle”. Cette phrase de Jacques Chirac n’a jamais été aussi vraie. Dans un projet de rapport, le GIEC alerte sur les conséquences qu’auraient un réchauffement climatique durable supérieur au seuil de +1,5°C. Si la Terre se réchauffe de 2°C, la malnutrition, les canicules, les migrations et les extinctions d’espèces seraient bien plus courants.
“La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas.”, annonce le résumé technique de 137 pages obtenu par l’AFP.
Le rapport, qui doit être publié en 2022, est bien plus dramatique que celui publié en 2014. Il a pour vocation d’éclairer les décisions politiques. Les experts du GIEC alertent sur les conséquences immédiates du dérèglement climatique. La vie sur Terre telle que nous la connaissons va sans doute être bousculée dès 2050, voire avant.
“Le pire est à venir”
Des pays du monde entier s’engageait, via l’accord de Paris signé en 2015, à limiter le réchauffement à +2° C. Cependant, le rapport estime que la limite acceptable plafonne à 1,5°C. Au-delà de cette limite, les conséquences seraient destructrices et irréversibles pour l’humanité.
“Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre” déplore le rapport. Selon l’Organisation météorologique mondiale, la probabilité que ce seuil de +1,5°C sur une année soit dépassé dès 2025 est déjà de 40%.
Des conséquences environnementales mais aussi économiques
Parmi les conséquences les plus terribles, certaines espèces vivantes pourraient disparaître. Les animaux de l’Arctique ou encore certains récifs coralliens sont déjà en grand danger actuellement. Ces pertes toucheraient alors directement l’Homme. Selon le rapport du GIEC, l’humanité n’est pas prête pour faire face à un tel dérèglement. “Les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques” alertent les scientifiques. De ce fait, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires seraient touchées par la faim d’ici 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici 10 ans si la Terre se réchauffe de 2°C.
Les catastrophes météorologiques pourraient se voir multipliées. Les canicules, sécheresses, cyclones, incendies, inondations, maladies transportées par les moustiques peuvent donc devenir des facteurs de plus en plus menaçants pour l’Homme.
Une note d’espoir ?
Malgré ce cri d’alerte, le rapport offre aussi des actions qui pourraient ralentir ce désastre. “Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux: individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement”, plaide le rapport. Certains objectifs, comme la redéfinition de notre mode de consommation mais aussi la conservation et la restauration de la forêt amazonienne, des mangroves et des forêts sous-marines de kelp, sont directement pointés.
Ce rapport, qui sera sans doute publié en février 2022, arrivera quelques mois après les sommets sur l’environnement et la biodiversité, la COP24 et la COP15. Alors que la cause écologique est de plus en plus présente dans les têtes, il faut donc agir, et vite.