L’Etat Islamique continue son combat pour envahir l’Irak et la Syrie. Et contrairement aux apparences, cela risque de profiter au régime Syrien en créant un conflit à trois acteurs.
Al-Assad et l’Etat Islamique s’opposent directement
Il y a peu de temps, l’EI et les forces du régime syrien étaient accusés par les rebelles de ne pas vouloir se croiser sur le champs de bataille. Cela permettait à l’organisation islamiste de progresser face aux rebelles syriens et d’avancer géographiquement tout en sécurisant les positions déjà acquises (on parle de villages et de villes entières prêt de la frontière irakienne). L’armée syrienne elle, mettait les rebelles en situation de double fronts à tenir, et permettait de créditer le fait que la rébellion soit du terrorisme islamiste (justifiant donc la répression sanglante à travers le pays).
Aujourd’hui, la donne est différente. Après avoir consolidé ses positions fin juillet, l’Etat Islamique s’en est pris directement au régime syrien en attaquant des positions stratégiques qu’il a réussit à prendre dans l’est du pays . Ces affrontements violents, ont fait mal à Damas qui a perdu de nombreux soldats (plus de 120) dans ces batailles. Le régime syrien, lui, a décidé de riposter violemment, notamment à travers une campagne de bombardements aériens des positions qui a commencé le dimanche 17 août.
Un char du gouvernement syrien
Redorer son image internationale
Quelle opportunité pour Bachar Al-Assad : lui qui a été mis au banc de la communauté internationale à cause de la répression sanglante faite par l’armée sur le peuple trouve dans cette situation une opportunité inespérée. Cet homme a depuis toujours déclaré être un grand opposant au terrorisme, et se retrouve aujourd’hui en conflit direct avec les jihadistes au moment même où toute la communauté internationale à les yeux braqués sur l’Irak et la progression de l’Etat Islamiste.
Personne ne peut à l’heure actuelle lui reprocher ces raids aériens et l’affaiblissement de l’EI ne parait qu’être une bonne chose lorsqu’on voit les répercussions en Irak. D’autant plus que les américains les bombardent également quelques centaines de kilomètres plus loin. Un consensus international semble être fait autour de la lutte contre les combattants de l’EI. Mais pendant ce temps, et pendant que le reste du monde se désintéresse de la Syrie, la rébellion syrienne s’affaiblit et se désorganise face aux différents fronts. Bachar Al-Assad se positionne progressivement et n’a jamais été aussi prêt de reprendre les points stratégiques et symboliques que sont les villes d’Alep et de Damas alors que le conflit syrien a déjà fait plus de 170,000 victimes et plus de 9 millions de déportés.