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Luzenac n’ira pas Ligue 2, le bilan d’une affaire dramatique !

Les clubs de National, la risée du monde professionnel

Cette affaire Luzenac n’est pas la première dans l’histoire des promus ou club de National. Depuis l’instauration de ce championnat en 1997, considérée comme une ligue d’amateurs avec des clubs professionnels (les relégués de Ligue 2 gardent le statut de pro pendant deux ans), plusieurs clubs, et certains grands noms du foot ont été bousculés par des affaires financières etou sportives. On a un peu l’impression que la division National est le tapis de la LFP, l’endroit idéal pour balayer d’un coup de pied une affaire qui s’avèrera longue et inutile.

Luzenac est donc devenu un modèle pour le football amateur aujourd’hui. Sportivement avec son ascension énorme, et pénalement, où l’on constate que peu importe les décisions de la justice, la LFP choisira elle-même qui peut devenir professionnel ou non, qui a le droit de jouer dans tel ou tel championnat. C’est triste, mais des personnes qui ne suivent pas les décisions de la justice, on appelle ça la « Mafia » dans certains pays. Aux yeux de la loi, on considère cela comme des « voyous ». Est-ce le message que l’on souhaite faire passer aux footballeurs amateurs ? C’est dommage. C’est un peu du « battez-vous en Coupe de France pour le spectacle, et le reste du temps, restez entre vous ».

Barthez a changé son image avec cette affaire Luzenac

Barthez a changé son image avec cette affaire Luzenac

Avant la triste affaire Luzenac, on a déjà vu des cas similaires. Des équipes font l’objet de tracas récurrents chaque année. Les raisons sont toujours aussi atypiques. Un terrain trop carré, un vestiaire trop petit, des sièges ou autres qui ne répondent pas à la demande de la Ligue, bref, juste de quoi rajouter des difficultés à des clubs qui sont déjà dans un besoin urgent. Et si les clubs pros ont des dettes faramineuses, imaginez les petits clubs amateurs par rapport à leur budget. C’est dommage, on se dit que finalement, on apporte une aide large aux grands clubs, et peu d’aide aux petits. C’est comme si vous surveilliez plus votre enfant de 16 ans, que celui de 3 ans. Pourtant, pour ce qui est au niveau des frais, les clubs de National sont logés à la même enseigne que ceux professionnels. En ce qui concerne les recettes, je vous laisse imaginer la différence. Surtout que c’est la FFF qui gère le championnat semi-pro de National, la LFP ne préfère pas être incluse dans l’affaire, de peur de devoir distribuer des droits TV à 18 clubs supplémentaires.

En 17 ans, c’est une vingtaine de rétrogradations, dépôts de bilan et autres mauvais aléa du football que l’on a connu. L’an dernier, le club de Boulogne-sur-Mer envisagea de quitter son statut pro pour rester en vie, sinon, c’était terminé pour eux. Certains quittent carrément le navire pour éviter le naufrage, comme Carquefou, huitième du dernier exercice, qui s’est volontairement renvoyé en DH. On évite par tous les moyens les rétrogradations des instances footballistiques qui sont sans pitié et sans considération. Aujourd’hui, c’est sûr, il existe un canyon entre la considération de la Nationale par la FFF et celle de la LFP. Une pluie de cadavres de club de foot se retrouve entre ces deux mouvements. Grenoble, Strasbourg, Le Mans, tous ces clubs qui était en Ligue 1 il y a peu de temps. Et qui aujourd’hui restent dans le fossé malgré des infrastructures incroyables. Il faudrait quand même que la Ligue regarde derrière elle, et constate qu’un grand parti des clubs professionnels en France aujourd’hui, est issu de ce championnat. Comme des grands joueurs (Drogba, Valbuena, Ribéry, Giroud, Gignac, Koscielny).

Les Indian's, groupe de supporter du TFC, apportent leur soutien à leur voisin

Les Indian’s, groupe de supporter du TFC, apportent leur soutien à leur voisin

Un petit village avec un grand club et de grands supporters

Aujourd’hui, tous les amoureux du sport sont des Luzenaciens. Impossible de ne pas souhaiter que le club monte en Ligue 2, surtout après ses performances. Cette affaire Luzenac aura réellement pourri les relations entre les clubs et la LFP. Lorsqu’on interroge des fans de football dans les rues on reçoit le même discours, à peu de chose près. « C’est comme si nous, on gagnait la Ligue 1 et qu’on ne pouvait pas jouer la Ligue des Champions« , ironise un supporter du PSG. D’autres parlent d’une Ligue « qui choisit ses clubs pour la montée et la descente« . Serge, lui aussi supporter du PSG, soutient le club dans sa lutte contre la décision de la LFP. « Au final, on constate que la LFP et la DNCG choisissent une cible et c’est parti. Par contre, Monaco, personne ne leur dit rien à eux. Ils n’ont pas de siège social en France, les joueurs ne payent pas d’impôt, il ne faut pas s’étonner que les recrues soient là-bas. Luzenac, moi, je, vous le dit, on se fout de leur gueule ! Ils parlent d’une histoire de stade, mais la Ligue 2, c’est le vendredi, le Top 14 et la Ligue 1 le samedi, non, c’est une honte. J’espère qu’ils y arriveront tout de même »

Les supporters de l'Ariège à fond avec Luzenac

Les supporters de l’Ariège à fond avec Luzenac

Côté Ariège, la population est obnubilée par le sujet, et le village se fâche et n’arrive toujours pas à comprendre les décisions de la LFP. Mais la mobilisation reste générale, l’office de tourisme de l’Ariège nous déclare « On a presque plus de réactions des personnes étrangères du département. Ces gens qui viennent nous en parlent tous les jours. Tout le monde trouve que c’est une honte. Les touristes sont étonnés, du parcours sportif et des décisions prises ». L’opinion locale est encore plus crue « Nous, on trouve que c’est bien dommage de se donner du mal pour ne pas être récompensé. Le village est trop petit par rapport au monde du foot, précise la propriétaire du restaurant El Paso, la clientèle ne parle que de ça, on se dit tous que c’est dégueulasse, c’est une question d’argent, rien d’autre« .

La ville de Toulouse s’est également motivée pour soutenir ses voisins. Samedi dernier, lors de Toulouse-Lyon, les Indian’s (groupe de supporteurs du TFC) ont scandé tout le match « Luzenac en Ligue 2« . La ville qui s’est proposée pour accueillir les matches du club soutient incessamment la montée du club. C’est d’ailleurs à Toulouse que le tribunal a délibéré cet après-midi. La région entière est derrière Luzenac, les supporteurs du LAP ont d’ailleurs remercié dernièrement le F.C Blagnac, dont il juge que ce sont les seuls dirigeants à avoir réalisé un communiqué pour soutenir le club. Le soutien de ces villes rassure M. Rodriguez « On espère que la mobilisation de la ville de Toulouse et d’autres nous permettra d’avoir gain de cause ».

Pour Alain Canalee, le soutien apporté à Luzenac dépasse les frontières du foot. « On est soutenu par pas mal de présidents de clubs professionnels, on reçoit beaucoup de courrier de gens du foot et de l’extérieur, d’amoureux du sport, qui ne comprennent pas pourquoi Luzenac ne pourrait pas jouer en Ligue 2« . Finalement, cette affaire permet à ce petit club de l’Ariège de se faire un nom dans la France entière. Mais il a peur que ce nom soit symbole de l’injustice. Joint ce matin par téléphone, il n’hésite pas à nous dire tout le bien qu’il pense de la tête de la LFP : « On a un peu l’impression que M. Thiriez fait trainer les événements parce qu’il sait qu’après la quatrième journée de Ligue 2, on ne sera plus apte à rejoindre le championnat au vu du règlement, c’est un avocat et il n’arrive pas à suivre une décision de justice. C’est incroyable, je ne pense pas qu’il sera le bienvenu dans l’Ariège à l’avenir« .

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