Aujourd’hui encore, les termes de crises, chômages, délocalisations et faillites sont devenus l’apanage de nos quotidiens et ne provoquent plus l’émoi en raison de leurs emplois plus que fréquent. C’est très paradoxalement que les marchés américains, européens et asiatiques ont fréquenté leurs plus haut de 2007 et contre toute attente.
Ainsi, le CAC a-t-il même atteint début novembre les 4.356 points, son plus haut niveau depuis début le fameux été 2008, époque où les marchés allaient subir une nouvelle tempête financière provoquée un an auparavant par la crise du subprime.
Comment donc expliquer un tel phénomène ? Y a-t-il, d’ailleurs, une explication tangible à cette bien étrange situation ? Peut-on décemment justifier tout ça par la politique de la Fed et de sa nouvelle tête d’affiche, Janet Yellen, qui défend ouvertement le maintien des injections massives de liquidités dans le système économique américain, à hauteur de pas moins de 85 milliards de dollars par mois ? En partie, oui. Mais nous pensons qu’il existe également un véritable problème de flux dont, finalement, on n’entend pas parler tant que ça et qui, pourtant, pourrait fort bien venir apporter de l’eau à ce moulin : il y a indubitablement des masses de capitaux qui circulent malgré tout encore sur les marchés, entre les mains de très grosses pointures, au point sans doute même d’avoir le pouvoir de biaiser la réalité économique au profit d’une économie virtuelle toujours plus dangereuses parce que plus fragile et aléatoire.
Des interrogations se posent désormais, qu’attendent les acteurs du marché ? La fin d’une économie flottante perchée aux rumeurs de fin des injections de M Ben Bernanke ancien président de la Fed remplacé par Mme Janet Yellen ?
En février, le Congrès décidera du sort du plafond de la dette ; est-ce là le couperet qui décidera des directions à venir ?
Quoi qu’il en soit, Mme Janet Yellen devra décider d’un choix cornélien, doit-elle décevoir les investisseurs en mettant fin au « quantative easing » ou encore, fragiliser la FED en rassurant les investisseurs ?
Au final, la peur crée la déraison et peut être faudrait-il se détourner de la raison pour ne pas craindre.
Gary Blake