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Comment Mark Zuckerberg s’est-il défendu devant le Congrès américain ?

Zuckerberg

Mardi et mercredi, Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a dû faire face au Congrès américain. Des heures durant, il a été soumis aux questions des sénateurs. Aujourd’hui VL vous propose de faire le point sur la défense qu’il a choisie d’adopter.

1. Assumer ses responsabilités et présenter ses excuses

« Nous n’avons pas pris une mesure assez large de nos responsabilités et c’était une grosse erreur. C’était mon erreur et j’en suis désolé. »

Mark Zuckerberg n’a pas hésité à présenter ses excuses à plusieurs reprises. Un discours qui se plaçait dans la continuité de la stratégie du « mea culpa » adoptée dans les médias ces derniers jours. Le patron du réseau social a également indiqué qu’il endossait la responsabilité du contenu disponible sur Facebook. Cette annonce a un impact légal fort et constitue un changement de direction par rapport à la stratégie classique des plateformes comme Facebook, Twitter, ou Google. Depuis toujours, ces dernières jouent sur le fait que n’étant pas des médias, elles ne peuvent être tenues responsables des publications de leurs utilisateurs.

Zuckerberg

La chambre des représentants où l’interrogatoire de Mark Zuckerberg s’est poursuivi hier / Crédit : afp.com – Saul Loeb

 

2. Contrôler et rétribuer

Zuckerberg a annoncé la mise en place de nouvelles mesures qui devraient permettre de contrôler la multiplication des faux comptes liés au Kremlin. Ces derniers ont joué un rôle majeur en permettant l’ingérence russe au sein de la campagne présidentielle américaine de 2016. Pour y parvenir le PDG de Facebook propose :

  • la mise en place de systèmes autonomes de reconnaissance des faux comptes, qui seront chargés de la modération de l’information
  • la vérification de l’identité des organismes qui publient des messages électoraux ou politiques
  • la rétribution de ceux qui signalent les mauvaises utilisations de données personnelles

3. Non, les données des utilisateurs ne sont pas « directement » vendues aux annonceurs

Pour Zuckerberg, les données des utilisateurs ne sont jamais vendues directement aux publicitaires, mais utilisées pour du ciblage. Un ciblage qui bénéficie toutefois indéniablement aux annonceurs quoi qu’on puisse en dire. Quand il est question de publicité ciblée, Zuckerberg n’hésite de toute façon pas à défendre l’idée selon laquelle les gens préfèrent encore voir des publicités les concernant, plutôt que complètement détachées de leurs centres d’intérêt.

« Les gens n’aiment pas les publicités qui ne sont pas pertinentes. »

défense

LIRE AUSSI… Bientôt des publicités « sur mesure » grâce à la reconnaissance faciale.

4. Rassurer les utilisateurs

Zuckerberg n’a pas hésité à invoquer la théorie du complot lorsqu’il lui a été demandé si Facebook s’autorisait à accéder aux micros situés sur les téléphones de ses utilisateurs. En effet, un sénateur a investigué une rumeur indiquant que Facebook disposerait d’un méthode bien spécifique pour proposer des publicités ciblées : pratiquer l’espionnage par l’intermédiaire de micros téléphoniques. Mark Zuckerberg a tenu à balayer cette théorie tout en réaffirmant que Facebook est un réseau « sûr ».

« Vous êtes en train de parler d’une théorie complotiste selon laquelle nous écoutons ce qui se passe autour de vous grâce à votre micro, pour des publicités. »

 

5. Le silence comme meilleure défense

« Je n’ai pas la réponse à cette question, mais mes équipes vous recontacteront pour donner davantage de détail »

Parmi les questions que Zuckerberg a choisi d’éviter on retrouvera le nombre d’entreprises ayant aspiré des données d’utilisateurs de Facebook, ou encore une éventuelle collaboration avec Cambridge Analytica. Une question particulièrement importante à savoir le recueil de données relatives aux utilisateurs lorsque l’application est fermée a également été éludée. Zuckerberg n’a pas hésité à invoquer l’utilisation des « cookies », perdant assez rapidement son interlocuteur dans d’obscures mesures de sécurité. Une question relative au ciblage de certains états américains par Cambridge Analytica aurait également pu révéler beaucoup de choses. Les états en ballotage durant l’élection auraient-ils été davantage concernés afin de faire basculer leur vote ? Avec plus d’une dizaines de questions esquivées au total, Mark Zuckerberg laisse le doute planer.

LIRE AUSSI… Qu’est-ce que Facebook sait vraiment de vous ?

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