Le mouvement #BalancetonPorc et le mouvement #MeToo, lancés à la suite de l’affaire Weinstein pour dénoncer les situations d’agression ou de harcèlement sexuel, ont provoqué une vague de protestations des femmes. Aujourd’hui, c’est le nouveau hashtag #MosqueMeToo qui déclenche des réactions depuis le 6 février.
C’était il y a une semaine. Le hashtag #MosqueMeToo naît pour dénoncer les agressions sexuelles subies par les femmes musulmanes pratiquant le hadj, pélerinage des fidèles musulmans à la Mecque. Lancé par une conférencière féministe américano-égyptienne, Mona Eltahawy, ce nouveau hashtag n’a reçu encore que peu d’intérêt d’après elle.
Les réactions : du déni masculin à l’islamophobie
Si en général le hashtag #MosqueMeToo n’a pas amené énormément de témoignages dans le monde, dans certains pays, il est tout en haut des tendances de Twitter en Iran.
La majorité des réactions qu’a déclenché ce nouveau mot dièse à travers le monde sont en revanche des réactions outrées d’hommes musulmans, persuadés pour la plupart que ce hashtag est destiné à salir l’image des hommes musulmans.
Donc Henda, qui aurait été agressée en 2000, veut bien témoigner pour gratter un peu d’antenne. Elle est témoin de tout en fait #MosqueeMeToo pic.twitter.com/zwZ13faHI7
— Malik Milka? (@abdelmalik92) 10 février 2018
D’autres tentent d’utiliser ce mot dièse pour démontrer que le port du voile reste injustifié, puisqu’il ne « protégerait pas de ces agressions ».
Aucune « féministe » française ne parle du #MosqueeMeToo alors qu’elles sont les premières à défendre le port du voile…
Quand on dit qu’elles sont les complices de la bigoterie et de l’intégrisme…— Jane Kafira (@apostat2lislam) 11 février 2018
Ce nouveau mot dièse montre à quel point il est compliqué de parler d’agressions sexuelles et de harcèlement, quand de telles actions ont lieu dans des lieux sacrés.
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Mona Eltahawy a cependant rapidement été soutenue par d’autres femmes, comme Aisha Sarwari, éditorialiste pakistanaise pour The Guardian ou encore Zarqa Nawaz, créatrice de la série télévisée « La petite mosquée dans la prairie ». Celle-ci avait dénoncé, il y a cinq ans, ces cas de harcèlements et d’agressions sexuelles dans les lieux saints de l’Islam, dans l’indifférence générale.