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Néonicotinoïdes : les pesticides accusés de détruire les abeilles au coeur des tensions du gouvernement

RMC question néonicotinoïde

Un premier désaccord s’est fait entendre ce lundi 26 juin au sein du gouvernement entre le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, et son collègue Nicolas Hulot, chargé de la transition écologique. L’objet des tensions ? Une éventuelle levée de l’interdiction des néonicotinoïdes, puissants insecticides accusés de détruire les abeilles.

Lundi 26 juin, Jean-Jacques Bourdin recevait Stéphane Travert – le nouveau ministre de l’agriculture –  dans « Bourdin Direct », émission diffusée sur RMC et BFMTV. La chaîne s’était auparavant procurée un document de travail issu d’une réunion interministérielle du 21 juin. Ce dernier envisageait de revenir sur certaines réformes en matière d’écologie, notamment sur l’interdiction des néonicotinoïdes.

Après être revenu sur la difficile situation des agriculteurs en France, le présentateur a rapidement donné la couleur de l’entretien en sortant ce fameux « document de travail ». Les deux hommes ont d’abord évoqué la question de l’épandage aérien. Stéphane Travert a alors annoncé que le gouvernement ne reviendrait pas sur son interdiction, sauf en cas de « crise sanitaire grave » et avec autorisation.

« L’interdiction des néonicotinoïdes va plus loin que ce qui est prévu par la réglementation européenne »

Stéphane Travert a ensuite déclaré vouloir revenir sur l’article interdisant les insecticides de la famille des néonicotinoïdes à partir de septembre 2018. La législation française « n’est pas conforme avec le droit européen » a-t-il déclaré.  De plus, le ministre de l’agriculture a précisé qu’il n’existait aucun moyen de substitution pour de nombreux produits. « Nous devons pouvoir autoriser des dérogations pour leur permettre l’utilisation, afin que nos producteurs continuent de travailler dans de bonnes conditions », a-t-il conclu.

Or, l’utilisation de ce pesticide avait été interdite en juillet dernier par l’Assemblée nationale. D’après cette loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature, et des paysages, l’insecticide doit être prohibé à partir de 2018. Il y a tout de même des dérogations jusqu’en 2020, date à laquelle une interdiction totale devrait être instaurée. Emmanuel Macron avait lui-même promis de ne pas revenir sur l’interdiction des néonicotinoïdes lors d’un entretien avec l’ONG WWF.

« Nous ne reviendrons pas sur ces acquis »

« Nous devons avoir une discussion avec mon collège Nicolas Hulot » a annoncé le ministre de l’agriculture.

Mais, pour Nicolas Hulot, il n’est pas question de revenir sur cette loi. En déplacement à Lyon, il a affirmé ce matin : « Il ne faut faire aucune concession, nous ne reviendrons pas sur ces acquis. Je veux être le garant de ce qu’on fait mes prédécesseurs ».  « Les interdictions de néonicotinoïdes et épandage aérien ne seront pas levées, les arbitrages ont été rendus en ce sens », a-t-il ajouté sur son compte Twitter.

En cas de désaccord comme celui-ci, c’est au Premier ministre, Edouard Philippe, d’arbitrer. Dans un communiqué publié en fin de matinée, les services de Matignon ont affirmé que « le gouvernement a décidé de ne pas revenir sur les dispositions de la loi de 2016. Cet arbitrage a été pris à l’occasion d’une réunion tenue à Matignon le 21 juin dernier ».

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