Pour la première fois du quinquennat de François Hollande, l’UMP a du préciser sa position vis-à-vis du Front National. Nicolas Sarkozy l’a annoncé ce matin, ce sera le «ni-ni». Pour l’UDI, pas de doute, le front républicain doit être respecté.
L’ancien Président de la République et nouveau Président du parti de droite, Nicolas Sarkozy, a refusé de donner une consigne de vote aux électeurs UMP de la 4ème circonscription du Doubs.
S’il avertit l’électorat de droite de la montée constante du Front National dont une victoire aux présidentielles de 2017 ne paraît plus être «impossible», il ne veut pas ordonner un quelconque vote pour départager Sophie Montel (candidate du FN arrivée en tête au premier tour avec 32,6% des voix) et Frédéric Barbier (socialiste arrivé en seconde position avec 28,8% des voix).
Nicolas Sarkozy a du prendre une décision rapidement (bien qu’elle puisse apparaître tardive 3 jours avec le vote) afin d’éviter l’explosion du parti. En effet, depuis ce week-end, les principaux responsables politiques de l’UMP se divisaient sur la stratégie à privilégier. D’après des propos du président de l’UMP, rapportés par l’AFP, «le choix du vote doit rester politique, si nous ramenons tout à un problème de conscience, nous risquons de faire du problème de la législative partielle dans un le Doubs un risque d’explosion de l’UMP». Précisant toutefois, que qu’il n’y aurait «aucune complaisance» avec le parti d’extrême droite.
Le « ni-ni », stratégie soutenue par la majorité des cadres du parti.
L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon s’inscrit aussi dans la ligne majoritaire du parti en prônant la stratégie du «ni-ni». Il a fait savoir qu‘ «aucune voix ne doit aller à un parti qui prône un nationalisme dangereux, qui veut faire éclater l’unité européenne et dont le programme économique s’apparente à celui de l’extrême gauche».
Non au FN donc, et non au PS, selon lui «il n’y a aucune bonne raison de redonner la majorité absolue à l’Assemblée Nationale à un parti socialiste qui mène, depuis trois ans, une politique désastreuse qui a conduit, à l’explosion du chômage, à la perte d’influence de la France et à l’aggravation des inégalités».
Le secrétaire général du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis a aussitôt réagi et critiqué la posture choisie par l’UMP. Selon lui, «dire non au FN sans dire oui au PS, c’est se faire des noeuds au cerveau» et il considère qu’un parti politique qui n’a pas de réelle position «n’est pas bon signe».
Le front républicain doit être respecté pour l’UDI.
A l’inverse, l’ancien Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et l’actuel maire de Bordeaux, Alain Juppé a pris, avant l’annonce de la ligne de l’UMP, position en faveur d’un vote pour le candidat socialiste afin d’empêcher un troisième député FN à l’Assemblée. Il rejoint donc Rama Yade du parti de centre-droit, l’UDI a annoncé qu’elle incitait les électeurs centristes à voter en faveur de Fabrice Barnier, le candidat socialiste afin de contrer la montée du FN.
«Fidèle à ses valeurs humanistes et républicaine, l’UDI appelle tous les citoyens de la 4ème circonscription du Doubs à faire barrage à l’extrême droite en votant pour le seul candidat républicain restant en lice» a annoncé le Président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde sur le site de l’UDI. Les centristes optent pour la même stratégie qu’en 2014 lors du second tour des élections municipales puisqu’ Yves Jégo avait déjà incité les électeurs UDI a respecter le front républicain contre le FN.
Cependant, le député-maire de Drancy a précisé que «cela n’enlève rien de nos fortes divergences avec les socialistes et leur gouvernement, mais l’élection d’une député d’extrême droite au programme xénophobe et démagogique serait une mauvaise nouvelle supplémentaire pour notre pays.»
L’issue de cette législative partielle est donc incertaine bien qu’il semble peut probable que la candidate FN remporte sa place au Palais Bourbon. Résultat dimanche 8 février 2015 !