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Nicolas Sarkozy se livre dans « La France pour la vie »

Au plus bas dans les sondages, l’ancien président de la République publie La France pour la vie, le 25 janvier, un inventaire critique de son bilan à la tête de l’Etat et une projection vers l’avenir.

La déferlante du livre politique n’a pas fini de s’abattre en cette rentrée. Et Les Républicains ne sont pas en reste. Après Alain Juppé et Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy agite la sphère médiatique en faisant parler sa plume. Le timing n’a rien d’anodin. La primaire de la droite et du centre est prévue le 20 novembre prochain. Mais il a  pris tout le monde de court, tant aucune information n’a filtré sur le manuscrit, jusqu’à un message publié sur la page Facebook de Nicolas Sarkozy.

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 « Cela faisait bien longtemps que j’en avais envie » écrit le président du parti Les Républicains. Depuis son élection à la présidence de l’ex-UMP en 2014, l’ancien chef de l’Etat ne s’était pas expliqué sur les raisons de son retour. Ni sur l’inventaire de son passage à l’Élysée. D’abord en position délicate suite au score en demi-teinte de la droite aux élections régionales, puis critiqué en interne pour sa ligne proche du sulfureux conseiller Patrick Buisson, Nicolas Sarkozy s’est trouvé débordé par la popularité croissante d’Alain Juppé. La multiplication des candidatures à l’investiture de la droite pour les présidentielles, n’a rien arrangé.

« J’ai abaissé la fonction présidentielle« 

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Afin de rebondir, l’ex-président de la République dresse un bilan de son propre quinquennat. Entre Mea Culpa, légitimation de son action et anticipation, Nicolas Sarkozy tente de redorer son blason. Sur le plan économique, il s’adresse à l’électorat de droite. « J’ai le sentiment de ne pas avoir tranché » regrette-t-il, par rapport au maintien des 35 heures et de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

L’image controversée de sa présidence, qualifiée de « bling-bling » par ses détracteurs ? De ce fameux « Casse-toi, pauvre con » lancé à l’encontre d’un individu qui l’avait insulté au Salon de l’agriculture, à sa présence affichée sur le yacht de l’industriel Vincent Bolloré, le lendemain de sa victoire. « J’ai abaissé la fonction présidentielle » admet-il. « Je me demande comment j’ai pu commettre un tel impair » poursuit-il encore.

Crédibiliser les années Sarkozy

Mais l’exercice s’attache aussi à crédibiliser les années Sarkozy. La politique d’ouverture du gouvernement à l’opposition, en est un pilier, incarné notamment par le portefeuille des affaires étrangères confié à Bernard  Kouchner.  Le discours de Grenoble, en 2010, proposant la déchéance de nationalité pour les meurtriers de policiers et de gendarmes ? « Cinq ans plus tard, le président de la République convoque un Congrès pour l’adopter » constate-t-il. Et l’ex-maire de Neuilly-sur-Seine perçoit dans le délitement actuel de l’espace Schengen, une confirmation de la nécessité de réformer l’espace de libre-circulation.

Le thème de l’immigration apparait comme l’un des points forts du futur projet présidentiel. Dans le but de mettre fin à la crise que traverse l’Europe, il préconise une restriction des critères d’admission sur le territoire français en subordonnant celle-ci à l’obtention d’un « contrat de travail« . En ce qui concerne le volet économique, il promet des baisses d’impôts et des négociations plus libres sur le temps de travail. En revanche, il ne compte pas abroger la loi Taubira, ouvrant le mariage aux couples de personnes de mêmes sexe.

Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner (Crédits photo : LIONEL BONAVENTURE/AFP)

Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner (Crédits photo : LIONEL BONAVENTURE/AFP)

Enfin, comment omettre les affaires qui ont rythmé la fin de son mandat ? Malgré un non-lieu obtenu sur les pénalités de la campagne de 2012 et le dossier Bettencourt, le président de LR est menacé notamment par le scandale impliquant son parti et l’entreprise d’évènementiel Bygmalion. « Je ne connaissais rien de cette société » jure-t-il. Son successeur à l’Elysée est également copieusement égratigné pour « son habileté à manipuler et à préparer des pièges » voire à « dissimuler, masquer, parfois même travestir la vérité« . François Hollande appréciera.

Un accueil glacial

Ce livre symbolise une réponse aux attaques que subit Nicolas Sarkozy depuis son retour au premier plan. Il a été fraichement accueilli par les ténors de la droite. Lors d’un entretien à Europe 1, François Fillon a affirmé : « J’ai fait mon autocritique le premier. (…) On me l’a beaucoup reproché, Nicolas Sarkozy le premier. Il paraît qu’il ne fallait pas faire l’inventaire, que c’était trahir la majorité à laquelle on avait appartenu. Donc c’est moi qui avais raison, je m’en réjouis et je lirai son livre avec beaucoup d’intérêt« .

Le président du MoDem, François Bayrou, a relevé «une mode en ce moment d’être très sévère» à l’égard de Nicolas Sarkozy. Sur les ondes de France Info, le leader centriste, farouche adversaire de l’ex-chef de l’Etat, s’est néanmoins  interrogé sur le fait «de dire “je me suis trompé à peu près sur tout” pour avoir raison à peu près sur tout». Pas encore officiellement candidat à la primaire de novembre, Nicolas Sarkozy veut s’éloigner des tourbillonnements de la rue de Vaugirard, et sillonner le pays. Être sur tous les terrains, en somme.

Crédits photo Une : Thibaut Godet

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