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Noëlla Rouget, la résistante et déportée qui fit gracier son bourreau, est morte

Noëlla Rouget

Noëlla Rouget, ancienne institutrice qui lutta pour faire gracier son bourreau responsable de sa déportation et de la mort de son fiancé, est décédée à l’âge de 100 ans

Quelques jours après la mort de Daniel Cordier, une autre figure de la Résistance s’en est allée. Dimanche 22 novembre, Noëlla Rouget est décédée à Genève à l’âge de 100 ans. Née à Saumur en 1919, la jeune institutrice entre dans la résistance lorsque la France tombe sous l’Occupation nazie. Pendant celle-ci, elle se met premièrement à distribuer des tracts clandestins. Mais très vite elle devient agent de liaison pour le mouvement gaulliste « Honneur et Patrie« . Au coeur du mouvement elle finit par tomber amoureuse d’Adrien Tigeot, lui aussi instituteur et résistant.

Mais quelque temps après l’annonce de leur mariage, Noëlla Rouget et Adrien Tigeot sont dénoncés et arrêtés en juin 1943 par la Gestapo. Elle fut déportée au camp de Ravensbrück, il fut torturé et fusillé peu de temps après son arrestation. Elle survit au camp surnommé « l’enfer des femmes » mais en ressort malade de la tuberculose.

« Une partisane de la liberté »

Derrière cet enfer se cache un homme : Jacques Vasseur. Ce fut lui qui dénonça le tout jeune couple à la Gestapo. Auxiliaire de la Gestapo pendant l’Occupation, Jacques Vasseur est responsable de plus de 310 déportations en seulement deux ans, dont 230 morts. Arrêté en 1962, il est condamné à mort en 1965. Mais Noëlla Rouget, croyante et humaniste, s’oppose à cette condamnation et se fait connaître notamment pour cela. En 1996, vingt ans après la fin de la guerre, Noëlla Rouget obtient la grâce de son bourreau auprès du Général de Gaulle. Sa peine fut commuée en peine de prison à vie.

Jusqu’à la mort de J.Vasseur en 2009, l’ancienne institutrice a correspondu épistolairement avec afin d’obtenir sa repentance. Elle ne l’obtiendra jamais. A l’annonce de son décès l’Elysée a salué son geste dans un communiqué. « cet acte de pardon, d’autant plus impressionnant qu’il se heurta à l’incompréhension hostile de ses contemporains et à l’impénitence du coupable, était la marque d’une immense générosité d’âme, d’un humanisme à toute épreuve ».

Le président de la République, Emmanuel Macron, « salue une partisane de la liberté qui donna aux valeurs de fraternité et de pardon leur incarnation la plus haute » et « adresse à sa famille et ses proches ses condoléances émues ».

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