Sorti du marché de la téléphonie mobile depuis 2013, Nokia prépare son grand retour pour début 2016.
Le groupe finlandais, distancé par la distribution des smartphones d’Apple et Samsung, avait vendu sa division de téléphones à Microsoft pour se concentrer sur les équipements de télécommunication. Le nouveau directeur général de la firme, Rajeev Suri, compte bien profiter de l’expiration de la clause de non-concurrence contenue dans le contrat passé avec Microsoft, pour se relancer dans la téléphonie mobile.
Un premier retour a déjà été amorcé en Chine avec le lancement de la tablette N1, ainsi qu’une caméra sphérique, créée pour la réalité virtuelle.
Mais pour préparer son retour, Nokia voit les choses en grand ; le groupe a récemment posté sur LinkedIn des annonces pour des dizaines d’offres d’emplois en Californie. Il est à la recherche d’ingénieurs spécialisés dans le système d’exploitation Android, mais aussi de partenaires commerciaux. Une fusion avec Alcatel-Lucentest également prévue.
Mais revenir sur le devant de la scène ne sera pas une tâche aisée. En effet, Apple a bien profité de son avance sur les autres marques, et truste désormais près de 90% des profits. Nokia n’est cependant pas totalement démuni face au géant : ses nombreux brevets, accumulés au cours des deux dernières décennies, n’ont pas été cédés à Microsoft. De plus, la fusion avec Alcatel-Lucent lui apportera l’aide des centres de recherche Bell Labs, qui ont huit prix Nobel à leur actif.
Pour amorcer son come-back, le groupe prévoit de permettre à d’autres fabricants d’assembler et commercialiser ses produits, en échange de royalties. De cette manière, les produits rapporteraient moins que s’ils étaient fabriqués dans les usines Nokia – comme c’était le cas auparavant – mais représenteraient aussi moins de risque en cas d’échec. Sans compter que la firme s’offrirait une meilleure visibilité sur le marché grand public, bien qu’au prix de plus faibles revenus.
Et à ceux qui clament que Nokia est tombé dans l’oubli, la marque répond qu’elle est soutenue par quatre milliards de personnes. Chiffre qui laisse le cabinet d’études Interbrand sceptique, car après avoir été dans le top 5 des marques les plus connues dans les années 2000, Nokia pourrait aujourd’hui passer au-dessous du centième rang du classement…
Elisa Kamami