À la uneSéries Tv

On a vu pour vous… le pilote de The Crown, la série sur Elisabeth II

La nouvelle série de Netflix, The Crown raconte l’accession au trône d’Elisabeth II avec une distribution de premier ordre. Premier épisode royal ou récit enrobé d’une couronne d’épines ? Verdict.

C’est du bel ouvrage, c’est propre comme un sou neuf, bien interprété mais c’est aussi sans aspérités, sans accrocs… Voici d’emblée notre ressenti devant les débuts de The Crown, la nouvelle série de Netflix, disponible depuis le 4 novembre dernier. Si la série aura à n’en pas douter ses aficionados, elle n’aura pas forcément de farouches détracteurs, même si force est de constater qu’il vaut mieux être enclin à feuilleter Points de vue et Images du Monde pour se passionner pour cette production académique d’où aucune réelle fausse note n’est à déplorer mais qui fait montre d’un certain manque de chaleur qui pourra en laisser certains sur le bas côté. Explications.

C’est quoi The Crown ? La série se concentre sur la Reine Elizabeth II, alors âgée de 25 ans et confrontée à la tâche démesurée de diriger la plus célèbre monarchie du monde tout en nouant des relations avec le légendaire premier ministre Sir Winston Churchill. L’empire britannique est en déclin, le monde politique en désarroi… une jeune femme monte alors sur le trône, à l’aube d’une nouvelle ère.  [youtube id= »vt8aQC50JxQ »]

Racontant l’accession au trône d’Elisabeth II à la mort de son père le roi George VI, la série jouit d’une reconstitution aux petits oignons. La majesté de l’ensemble, des costumes aux décors, est pour beaucoup dans cette sensation de feuilleter les pages d’un magazine de luxe, mais le rythme qu’épouse la série, lent et appliqué, n’est pas forcément propice à une addiction instantanée si l’on n’a pas une appétence particulière pour ce type de sujet.

A lire aussi : notre dossier sur les séries historiques

on-a-vu-pour-vous-the-crown-1-radio-vl

Proposer le portrait d’une icône qui dû batailler entre la rigidité inhérente au poste et à la modernité qu’elle souhaitait insuffler n’était pas une chose aisée. Peter Morgan (Frost Vs Nixon), le scénariste en charge de cette série ambitieuse connait bien le sujet dont il s’était déjà emparé pour The Queen et parvient plutôt bien à montrer les tiraillements de la reine. S’il n’élude pas le contexte socio-politique de l’époque, il s’intéresse plus à l’humain et à la découverte de sa charge par une jeune femme de 25 ans. En résulte un récit extrêmement classique et policé sur une musique impeccable de Rupert Gregson-Williams (Tu ne tueras point). Le gros bémol est qu’on ne sent pas l’envie de gratter au-delà d’une surface lisse et qu’aussi parfaite et carrée soit la série, on aurait souhaité plus de soubresauts, plus de personnages contrastés et peut-être aussi moins de complaisance à l’égard d’un sujet et d’une héroïne jamais réellement bousculée. Une belle illustration en quelque sorte mais dont on ne voit qu’un reflet net. La distribution tient pour une grande part au fait qu’on s’accroche au récit presqu’à notre corps défendant mais chaque comédien est impeccable. Claire Foy, la silhouette gracile, le port altier, le regard fier, campe une Elisabeth II parfaite dont elle parvient sans mal  à faire passer chaque nuance et à laquelle elle confère une complexité pas si apparente que ça de prime abord. Elle est magnifiquement entourée que ce soit par Matt Smith (Doctor Who), Vanessa Kirby ou encore John Lithgow qui malgré un cabotinage un peu trop appuyé est surprenant en Winston Churchill.

En conclusion, les débuts de The Crown séduiront sans peine les amateurs de period drama bien troussés qui se sentiront immergés à la Cour d’une reine dont on aurait aimé pourtant qu’elle soit peut-être moins parfaite. Il faudra voir si la suite poursuit dans la même direction ou si la série monte en puissance mais en privilégiant les intrigues qui la font glisser du côté du soap au détriment de rebondissements historiques qui apparaissent presqu’illustratifs, The Crown se coupe peut-être d’un public plus réceptif à la grande histoire qu’à celle que l’on observe par le petit bout de la lorgnette.

Crédit : Netflix

About author

Informer, décrypter, divertir
Related posts
La Loi des Séries 📺Séries Tv

IA : le cinéma en danger ? Olivia Luccioni et Patrick Kuban - invités | La loi des séries #772

ActualitéMédiasPop & GeekSéries Tv

Qui était Jim Henson, le créateur du Muppet Show ?

À la uneActualitéFrancePolitique

Comment sont élus les députés européens ?

À la uneSéries Tv

Arrivée de la "Flamme Olympique" : est-ce qu'on la verra dans Plus belle la vie ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux