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On a vu pour vous … le premier épisode du revival de Will & Grace (NBC)

Will & Grace, héros de la série à succès de la fin des années 1990 sont de retour sur NBC pour une 9ème saison. On a vu pour vous le premier épisode de ce revival très attendu.

C’est quoi, Will & Grace ? Will Truman (Erik McCormack), avocat homosexuel, partage un luxueux appartement new-yorkais avec Grace Adler (Debra Messing) , une décoratrice d’intérieur. Le duo est lié par une profonde et indéfectible amitié et une complicité sans faille. A leurs côtés, Jack (Sean Hayes), le meilleur ami de Will, est un aspirant acteur qui enchaîne les petits boulots ; Karen (Megan Mullally), bourgeoise antipathique et assistante de Grace, l’aide à trouver des clients prestigieux. Au gré de déconvenues sentimentales où ils se consolent l’un l’autre, Will et Grace cherchent le bonheur et l’amour, en quête de leur âme sœur. 11 ans plus tard, nous retrouvons nos héros – toujours colocataires et célibataires. Grace vient d’être engagée pour redécorer le bureau ovale de Trump (!), et Will se rend également à Washington pour y rencontrer un congressiste, qui s’avère particulièrement sexy…

A la fin des années 1990, Will & Grace a, à sa manière, marqué l’Histoire de la télévision. Pas tant en raison de sa qualité – bien que la série soit excellente – mais parce qu’elle a contribué à lever un tabou : pour la première fois, en prime time sur un network, une série mettait en scène un héros homosexuel s’écartant des caricatures grotesques auxquelles ce type de personnages était jusque là cantonné. Elle a normalisé la présence des personnages gay à l’écran, en dehors des stéréotypes habituels aux relents homophobes mais, au-delà de l’orientation sexuelle de certains de ses protagonistes, Will & Grace s’est surtout imposée comme une comédie réussie. En 2006, l’ultime épisode scellait le destin des personnages, avec un saut temporel qui semblait conclure leur histoire.

Mêmes acteurs, même ambiance, et retour gagnant pour Will & Grace

 

C’était compter sans la vague de revivals, reboots et remakes qui envahit les écrans depuis quelques temps… L’année dernière, NBC annonce avoir commandé une 9ème saison (entre temps, la série a d’ores-et-déjà été reconduite pour une saison supplémentaire). L’attente était d’autant plus grande que les trailers successifs, particulièrement réussis, avaient suffi à raviver la flamme des fidèles de la série, mais aussi à intriguer ceux qui ne l’avaient pas suivie à l’époque. Du reste, nul besoin d’avoir regardé les 8 saisons précédentes pour profiter de ce retour. Si l’on retrouve les mêmes acteurs (à l’exception de Shelley Morrison) et les mêmes showrunners (David Kohan et Max Mutchnick), nous avons été prévenus : la série remet en place situations et personnages et fait l’impasse sur le final ; le flash-forward n’était qu’un rêve et on reprend l’histoire à l’époque actuelle. D’accord, c’est un peu facile… mais ça marche, grâce à une bonne dose d’auto-dérision.

Nous retrouvons – ou faisons la connaissance de –  Will, Grace, Jack et Karen. Fort justement intitulé 11 Years Later, ce premier épisode ne fait guère dans la subtilité pour bien faire comprendre aux spectateurs que nous sommes en 2017 : Trump est à la Maison Blanche et dans toutes les conversations, on parle Grindr et de la situation politique… Par moments, c’est un peu forcé, et les dialogues ont un côté un peu artificiel. Un très léger défaut qui s’oublie vite, tant  la série n’a rien perdu de son rythme et de sa fraîcheur.  

Comédie réjouissante reposant sur des personnages sympathiques, excentriques et attachants, Will & Grace impose d’emblée le même ton et la même dynamique enlevée. Et en particulier l’interaction, délicieuse, entre les deux héros éponymes, toujours liés par une amitié profonde dénuée de toute tension sexuelle.  Et les acteurs sont toujours aussi excellents, replongeant dans leurs rôles respectifs comme s’ils ne les avaient jamais quitté. C’est en particulier le cas de Debra Messing, toujours aussi pétillante, et de McCormack parfait en avocat maniaque, jamais avare de réparties bien senties. Sean Hayes reprend le rôle de Jack, drôle et exubérant, et Megan Mullally retrouve en Karen la garce agaçante alcoolisée et superficielle à la voix de crécelle.

Will et Grace, toujours aussi drôles et complices

 

Bien écrite, rythmée, drôle et intelligente, Will & Grace a largement de quoi séduire le public d’aujourd’hui avec ses petits épisodes de 22 minutes. Les vétérans (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…) seront enthousiastes, notamment parce que la série reste nimbée d’une aura de nostalgie délicieuse.Les acteurs n’ont pas changé, de même que l’humour, le sel des dialogues spirituels, le comique de situation ou les interludes musicaux au piano. Et si le propos politique est un peu plus marqué que ce à quoi la série a pu nous habituer,  l’allusion reste très drôle… et la conclusion réjouissante d’ironie.  Rien que pour cette dernière scène,  on adore déjà le retour de Will et Grace.

Faire revivre une comédie comme Will & Grace était un pari risqué : on attendait beaucoup de ce revival, et on pouvait avoir quelques doutes sur le choix, a priori discutable, de faire fi du final de la saison 8, diffusé 11 ans plus tôt. Will & Grace parvient à raccrocher les wagons de manière fluide et convaincante, laissant en plus l’opportunité à de nouveaux spectateurs de monter à bord. Toujours aussi efficace, drôle et sympathique, la série est évidemment moins révolutionnaire que lors de son lancement, mais elle n’a rien perdu en qualité ni en humour. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, Will & Grace signe un retour gagnant (presque 11 millions de téléspectateurs ont suivi ce retour de la série)

Will & Grace – NBC
Saison 9

A lire aussi : Un retour de Roseanne en développement chez ABC

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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