Deux ans après avoir proposé le double épisode pilote sur son antenne, TF1 propose enfin la suite de Contact avec Thomas Jouannet et Alexis Loret.
C’est quoi Contact ? Pendant 10 ans, Thomas Adam (interprété par Thomas Jouannet) a collaboré avec le FBI en tant que consultant grâce à ses dons de psychométrie : en touchant un objet, il peut voir les souvenirs et les secrets qui s’y cachent. Les objets ont une mémoire. Parfois celles d’un meurtrier… De retour en France, Thomas se retrouve au coeur des enquêtes que mènent son frère (Alexis Loret), lieutenant de police, et son équipe à Aix-en-Provence… mais aussi au centre d’une mystérieuse machination liée au meurtre de leurs parents. Qui tire les ficelles et que lui veut-on ?
Contact : Du pilote à la série
Contact est née de la volonté de TF1 de tester leurs nouveaux projets d’abord sous la forme de double épisode pilote, puis en poursuivant la série en cas de succès. Munch est passée par cette étape, et bientôt également Les chamois (présentée au Festival de la fiction TV de La Rochelle). A l’américaine donc. Dès sa première diffusion, Contact remporte un franc succès et en janvier 2016, TF1 commande une saison complète soit 6 épisodes supplémentaires. Mais pour avoir un réel intérêt, la saison complète doit arriver dans la foulée du pilote … pas deux ans après. Et notamment dans le cas de Contact qui a une structure semi feuilletonnante, avec un fil rouge sur l’ensemble de la saison. Que restera-t-il dans la tête du public de l’histoire personnelle des deux héros aussi longtemps après ?
Le destin de Contact est assez étrange. Pourquoi aussi longtemps s’est-il écoulé entre les deux diffusions ? Pourquoi Munch, dont le pilote a été diffusé fin 2016 (soit un an après le pilote de Contact), a vu sa saison 1 diffusée 5 mois plus tard, tandis que Contact devait encore attendre (et qu’elle a été diffusée au printemps dernier en Suisse) ? Ce qui est certain, c’est que la raison ne se trouve pas dans la qualité de la série, très efficace, dans la continuité du pilote.
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Contact : un très solide divertissement
Nous avions souligné lors de notre critique du pilote, que Contact s’inscrivait dans la filiation des séries policières américaines de networks, comme Mentalist ou Castle, sans chercher à les singer et en s’en appropriant les codes (la série dite de « consultant »). Le fil rouge savait nous accrocher et les intrigues « enquête de la semaine » assez intéressantes pour qu’on ait envie de les suivre.
C’est toujours le cas dans ces 6 nouveaux épisodes.
Chaque épisode est construit sur le même modèle : le pré-générique concerne le meurtre de l’épisode (souvent original, comme ces victimes tatouées de force ou cet homme à qui on a arraché le visage) ; puis le post-générique revient sur le fil rouge. Ensuite, l’épisode n’a plus qu’à alterner pour maintenir l’attention du spectateur jusqu’à aboutir à un cliffhanger de fin d’épisode. Le pouvoir de Thomas est toujours mis en scène de la même façon (petite musique, plan sur la main puis sur les yeux). Si les visions et surtout les déductions très rapides qui suivent, semblent parfois un peu tirées par les cheveux, ils n’empêchent que ça fait le job comme on dit (même si tout le monde accepte un peu rapidement que Thomas ait des pouvoirs, format de saison oblige). Le duo de frères (d’acteurs) fonctionne parfaitement. Mais le vrai atout de la série c’est sa mythologie prenante, qui ne ménage jamais le spectateur et lui réserve son lot de surprises, jusqu’à un final de saison pour le moins inattendu.
Avec son postulat de départ et le don de Thomas, Contact abandonne une vieille tare française : la recherche de réalisme à tout prix qui rend très difficile la moindre fantaisie. Sans aller trop loin et débarrassé de cette épine dans le pied, Contact peut s’amuser avec ses personnages, faire revenir des personnages, en tuer d’autres, avoir un méchant rappelant John Le Rouge et qui s’appelle « Le pendu »,…
Contact est donc un divertissement qui s’assume et qui ne prétend à rien d’autre. Sans révolutionner le genre, la série est bien faite et on prend plaisir à retrouver nos deux héros. Une saison 2 est plus que nécessaire après la fin de saison.