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On a vu pour vous … The Son, le western avec Pierce Brosnan (AMC)

Pierce Brosnan fait parler la poudre dans The Son, western violent sur fond d’exploitation pétrolière dont on a vu une partie de la saison.

Basée sur le best-seller de Philip Meyer, qui s’est chargé du scénario et est également producteur, The Son signe le retour dans le monde des séries de Pierce Brosnan. L’acteur, qui a débuté à la télévision dans Remington Steele, y incarne Eli McCullough, patriarche charismatique et respecté de l’une des familles les plus riches et les plus puissantes du Texas dans le secteur pétrolier au début du XXe siècle.

C’est quoi, The Son ? En 1849, le jeune Eli McCullough (Jacob Lofland) est enlevé par les Comanches, qui ont massacré toute sa famille sous ses yeux. D’abord réduit en esclavage, le jeune texan gagne la confiance du chef de clan Toshaway (Zach McClarnon) qui l’élève comme un membre de la tribu. Des années plus tard, en 1915, Eli (Pierce Brosnan) est devenu un redoutable homme d’affaires. Propriétaire d’un ranch au bord de la faillite, il espère le renflouer grâce à l’exploitation pétrolière. Cynique et manipulateur, notre homme doit compter avec son grand rival, Pedro García (Carlos Bardem), chef d’une puissante famille mexicaine. Mais il doit  aussi lutter contre les Indiens, qui revendiquent la domination des terres… Entre conflits raciaux, manigances politiques et tensions familiales, la recherche de gisements pétrolifères aura des conséquences tragiques et des répercussions sur plusieurs générations.

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Quelque part entre Hell On Wheels et There Will Be Blood, The Son est une série violente, qui jongle habilement entre passé et présent. Construite sur deux lignes temporelles, elle alterne en permanence entre passé (1849) et présent (1915), chaque épisode juxtaposant des scènes racontant la vie du jeune Eli chez les Comanches  et le récit au présent de la narration, lorsque celui-ci est devenu un redoutable propriétaire terrien, retors et sans pitié. La séquence d’ouverture, flash-back relatant le massacre de la famille d’Eli et son enlèvement, pose d’emblée l’univers brutal de The Son,  dans un mélange de chaos et de sang particulièrement réussi.

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« On m’a appris, depuis tout jeune, à encaisser les coups », lance le héros dans le premier épisode, donnant ainsi au spectateur une première esquisse de son caractère et de la manière dont il a évolué. C’est clair : Eli est un survivant, un homme qui est parvenu à s’adapter au pire et dont la personnalité s’est construite dans l’adversité et la violence.  Malheureusement, la juxtaposition des époques ne permet pas de combler le fossé entre le jeune Eli et sa version adulte : on a du mal à comprendre la métamorphose du personnage, en dépit du traumatisme fondateur…  Cette absence de cohérence dans sa personnalité est sans doute le principal défaut de The Son, dans la mesure où elle créé une incompréhension envers Eli McCullough et créé une distance infranchissable entre le  spectateur et lui. Attendons de voir si elle sera comblée par la suite.

Eli McCullough, version comanche

 

Par contraste, les autres protagonistes en deviennent presque plus intéressants : plus réalistes, ils offrent une prise, une proximité absente du personnage d’Eli. Il est secondé par son fils Phineas (David Wilson Barnes), destiné à lui succéder mais détenteur d’un lourd secret ; en revanche, il méprise son autre fils, Pete (Henry Garrett), qui recherche pourtant son approbation inconditionnelle malgré ses scrupules et son désir d’émancipation. La fille de ce dernier,  Jeanne (Sidney Lucas) idolâtre son grand-père et, en bien qu’élevée dans un monde dominé par les hommes, elle aspire à être autre chose qu’une épouse et une mère de famille.  

En arrière-plan des relations familiales se dessine tout le cadre indissociable de tout bon western : guerre contre les Indiens, rivalité avec les Mexicains, lutte pour la domination des terres et développement d’une industrie pétrolière à ses balbutiements. The Son se pose comme un western classique, porté par un personnage au passé troublé. Fidèle au genre, la série respecte le cahier des charges. La mise en scène, spectaculaire, délivre son lot de scènes musclées, à coup de fusillades, batailles contre les Indiens, scalps, salons enfumés, courses poursuites à cheval et action haletante.

Les amateurs du genre y trouveront leur compte de flèches, de colts et de sang, bien que l’ensemble frôle parfois le premier degré. Certains dialogues grandiloquents sont peu naturels, et il y a quelque chose d’affecté dans certaines séquences (on pense en particulier à une scène fantasmée par le héros : on esquisse un sourire quand, a priori, on devrait la trouver effrayante …) Les acteurs délivrent globalement de bonnes performances, en particulier Carlos Bardem, qui tire tout le parti possible d’un rôle peu exposé, ou Jacob Lofland dans la peau du jeune Eli.  En revanche, l’accent texan improbable de Pierce Brosnan laisse dubitatif… Au départ, le rôle devait revenir à Sam Neill : celui-ci ayant dû renoncer pour raisons personnelles, Brosnan l’a remplacé au pied levé. Accent excepté, on n’a pas forcément perdu au change : il possède indéniablement le charisme nécessaire pour incarner ce héros, qui cache sa violence et  les blessures du passé derrière un masque flegmatique pour l’instant un peu trop impénétrable…

C’est un western ; il y a des Indiens…

 

Avec une première saison de 10 épisodes, The Son entend occuper le terrain laissé vacant par Hell On Wheels. De fait, les fans de l’ancienne série (également sur AMC) et les amateurs du genre seront ravis, et pardonneront facilement  quelques faiblesses et maladresses. Par contre, les allergiques aux colts et aux Stetsons qui n’ont pas envie de voir Pierce Brosnan jouer au cow-boy et aux Indiens passeront leur chemin. The Son est en tous cas un bon western, prenant et bien construit. Le tout –pétrole oblige – dans un univers impitoyable, qui glorifie la loi du plus fort et qui, sous son soleil implacable… (Arrêtez-moi si vous la connaissez.)

The Son – AMC

10 épisodes de 45’ environ.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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