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On a vu pour vous… Atomic Blonde avec une impériale Charlize Theron

Atomic Blonde est le film d’action de l’été cinéma. De la baston, de l’espionnage à l’ancienne et une Charlize Theron impériale

D’abord le plaisir. Vous savez cette notion que l’on perd trop souvent de vue quand on se rend dans une salle de cinéma. Ce plaisir quasi enfantin qui vous fait frétiller sur votre siège devant ce qui n’est peut-être pas le film du siècle, mais ce divertissement intelligent trop souvent sacrifié sur l’autel de la rentabilité, du clin d’œil appuyé et de la facilité.

Atomic Blonde ne fera sans doute pas se relever la nuit les plus exigeants mais le film possède en lui une telle générosité, une telle énergie et un tel enthousiasme communicatif que l’on peut difficilement lui jeter la pierre. Et combien d’héroïnes auront combiné autant de force, de puissance féline, de sensualité et de badasserie mêlées que cette Lorraine Broughton ces dernières années ? Pas des masses à n’en pas douter, dès lors que l’on a fini d’égrener les évidences (Ripley d’Alien, La Mariée de Kill Bill ou la Furiosa de Mad Max Fury Road…). Rien que cela incite à découvrir cet Atomic Blonde, les sens en éveil, prêts à recevoir notre quote part d’uppercuts et de directs administrés par une Charlize Theron qui confirme ses prédispositions à être désormais tout, si ce n’est l’image d’icône sur papier glacé qu’elle a longtemps renvoyée.

Mais c’est quoi déjà… Atomic Blonde ? L’agent Lorraine Broughton est une des meilleures espionne du Service de renseignement de Sa Majesté ; à la fois sensuelle et sauvage et prête à déployer toutes ses compétences pour rester en vie durant sa mission impossible. Envoyée seule à Berlin dans le but de livrer un dossier de la plus haute importance dans cette ville au climat instable, elle s’associe avec David Percival, le chef de station local, et commence alors un jeu d’espions des plus meurtriers.

On aurait pu légitimement s’inquiéter qu’un tel film ne s’accompagne forcément que d’un scénario mince comme du papier à cigarette et se contente d’enchainer les prouesses de cascadeurs à même de nous en mettre plein la vue, faisant se dissoudre l’âme créatrice derrière une sorte d’exubérance qui aurait tenté de masquer des carences criantes. On aurait pu craindre qu’un tel film, sorte de série B élégante sur le papier, ne verse dans le Z et ne nous stupéfie par sa vacuité.

Adaptation d’un roman graphique intitulé The Coldest City, Atomic Blonde bénéficie fort heureusement d’un réalisateur à la hauteur pour mener à bien une entreprise pas forcément évidente de prime abord. Co-réalisateur de John Wick premier du nom, David Leitch excelle à filmer l’action, à la rendre immersive et à nous donner la sensation que nous aussi sommes en train de nous battre, de telle sorte que l’on sort de la salle exsangues. Qui plus est, David Leitch ne se contente pas de bien filmer ou chorégraphier les combats, il impulse du rythme et une fluidité à ses scènes, même les plus anodines, ce qui donne une sensation de légèreté et de facilité qui laisse le sourire aux lèvres et les yeux remplis d’étoiles devant un grand spectacle qu’il convient d’apprécier pour ce qu’il est : à savoir un film d’espionnage prenant à l’action échevelé et doté qui plus est d’une qualité formelle hors normes (la photo bleue électrique est juste superbe, la BO est un juke box mémoriel de haut niveau).

Ceux qui ont aimé le premier John Wick autant que sa suite ne se sentiront pas dépaysés tant il semble évident que Lorraine Broughton est l’équivalent féminin de John Wick, mais Atomic Blonde peut même se targuer d’une intrigue plus consistante même si loin d’être d’une folle originalité. Ancrée dans la fin de la guerre froide, l’histoire est rondement et efficacement menée et bien que la forme prime sur le fond, le récit ne nous donne jamais l’impression d’être bâclé.

Atomic Blonde en donnera pour leur argent à ceux qui voudront bien ne pas être trop regardants sur une caractérisation assez basique de nombreux personnages, celui de Lorraine étant l’un des seuls à avoir véritablement été construit de bout en bout. Tous les personnages secondaires sont ainsi particulièrement sommaires mais ils échappent tous à la caricature car le casting hyper soigné du film n’a pas fait les choses à moitié.

John Goodman, Toby Jones, Sofia Boutella, Eddie Marsan parviennent à faire bien plus qu’illusion et à ne pas nous faire faire la fine bouche. Et le flamboyant James McAvoy confirme qu’il est toujours excellent dans la démesure. Après Split, son année 2017 est décidément intense et réjouissante. Et bien sûr il y a Charlize Theron. On la savait fascinante et à l’aise dans tous les registres, on savait depuis Mad Max Fury Road qu’elle pouvait pousser dans l’ombre n’importe quel héros masculin, que ce soit par son charisme badass ou sa puissance dramatique, mais là elle passe un nouveau cap. Si  son passage par Fast & Furious 8 avait semblé trop quelconque, elle est ici implacable, d’une classe et d’une attractivité sans commune mesure. On pense toutes proportions gardées à la Geena Davies de Au revoir à Jamais, mais avec Atomic Blonde, Charlize Theron atomise tout sur son passage et nous laisse bouche bée. Belle, élégante, virevoltante, violente, séduisante, elle est l’héroïne XXL d’un film phagocyté par son immense talent qui n’a pas fini de l’emmener toujours plus haut.

Une Charlize Theron fracassante dégomme tout sur son passage dans Atomic Blonde, blockbuster vintage à l’esthétique léchée, essence de plaisir.

Atomic Blonde de David Leitch – En salles le 16 août 2017

A lire aussi : Charlize Theron est mortellement badass dans le trailer d’Atomic Blonde

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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