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On a vu pour vous… De Gaulle, l’éclat et le secret – entre l’Histoire et l’intimité.

Samuel Labarthe incarne Charles de Gaulle dans cette mini-série qui s’attache au parcours du chef militaire et dirigeant politique, mais aussi à l’homme dans sa vie privée. 

C’est quoi, De Gaulle, l’éclat et le secret ?  En Juin 1940, en pleine débâcle face à l’Allemagne, le maréchal Pétain signe la reddition au nom du gouvernement français. Tout en essayant de mettre sa famille à l’abri, Charles de Gaulle (Samuel Labarthe) se rend à Londres pour rencontrer Winston Churchill (Christopher Craig) en vue de continuer le combat, et il lance à la radio l’appel du 18 Juin. Ainsi commence l’une des périodes les plus marquantes de la vie de cette immense figure de notre Histoire. Militaire, chef de la France libre, fondateur et président de la Vème république, de Gaulle a façonné la France telle que nous la connaissons. Mais qui était-il dans l’intimité, auprès de son épouse Yvonne (Constance Dollé) ? Quels étaient les secrets occultés par l’éclat de l’image publique ?

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L’année 2020 est un peu particulière pour les fidèles de Charles de Gaulle,  puisqu’elle est jalonné de trois anniversaires importants : les 130 ans de sa naissance, les 80 ans de l’appel du 18 Juin et les 50 ans de sa mort. Si – crise sanitaire oblige – les commémorations n’ont pas pu se tenir de la manière initialement envisagée, France 2 célèbre le triple événement avec une mini-série, L’éclat et le secret, diffusée les 2 et 9 Novembre prochains.

Réalisée par François Velle, la mini-série de 6 épisodes a été écrite par le scénariste Jacques Santamaria et le journaliste politique Patrice Duhamel, dont ce n’est pas la première collaboration. Ils brossent ici le portrait du chef militaire, de l’homme d’État, du stratège et fin politique ; ils dévoilent aussi une personnalité souvent occultée par l’image du héros de la France libre et fondateur de la Vème république, d’autant moins connue que de Gaulle était aussi charismatique et flamboyant en public que discret sur sa vie privée.

L’éclat et le secret : le sous-titre est bien trouvé. C’est à la fois une fresque historique et un récit plus intime, qui n’est pas sans rappeler The Crown dans la manière dont elle retrace le parcours de Charles de Gaulle tout en esquissant le portrait de l’homme en privé. C’est moins un biopic qu’une collection d’instantanés entrecoupés d’ellipses. La série se divise grosso modo en deux parties : la seconde guerre mondiale et la libération dans les trois premiers épisodes, les événements plus politiques de la Vème république ensuite. Au fil des scènes auxquelles se mêlent quelques images d’archives habilement insérées, on revit une partie des moments qui ont jalonné la vie de Charles de Gaulle, de l’appel du 18 Juin à sa mort en passant par son rôle de chef de la France libre, ses différends avec Churchill, la reconstruction de la France au lendemain de la guerre, son retrait momentané de la vie publique, le référendum de 1958, ses rapports avec Pompidou, les événements de Mai 68 (et très, très brièvement la guerre d’Algérie, sujet sensible s’il en est…)  ; on découvre aussi certains traits de caractère, sa vie familiale, ses sympathies, la manière dont se construisent ses convictions.

Charles de Gaulle lors de l’appel du 18 Juin

L’éclat et le secret, l’image publique et la vie privée : deux aspects que de Gaulle maintenait séparés mais qui s’entremêlent, la série offrant ainsi une approche un peu plus complète du personnage dont les réactions et décisions sont nécessairement influencées par son vécu personnel et ses rapports avec ses proches. A commencer par sa femme, la discrète Yvonne, soutien indéfectible toujours présente à ses côtés ; sa fille Anne, avec qui il entretenait une relation d’une infinie tendresse et dont la mort va profondément l’affecter ; son fils Philippe ; sa nièce Geneviève, résistante déportée pendant la guerre.

Du côté des figures historiques, on croise par exemple Churchill, le général Leclerc, Jean Moulin, Georges Mandel, Georges Pompidou, André Malraux, René Coty… Si les acteurs sont en général excellents, encore fallait-il trouver celui qui pourrait incarner une figure telle que celle de Charles de Gaulle. Des acteurs bien connus s’y sont déjà frottés (dont Bernard Farcy, Patrick Chesnais ou tout récemment Lambert Wilson au cinéma). Ici, c’est au tour de Samuel Labarthe (Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, entre autres) d’endosser le rôle ; il le fait remarquablement bien, en imitant le phrasé ou la gestuelle du personnage sans tomber dans le cliché ou la caricature, convaincant dans toutes les scènes. Autoritaire, déterminé, humain avec ses proches, traversé par les doutes à certains moments, dépassé par l’évolution de la vie politique : Labarthe tient le rôle de bout en bout, des années 1940 jusqu’en 1970 (au passage, le maquillage vieillissant les personnages est globalement réussi – à l’exception d’une ou deux scènes).

Charles de Gaulle, dans l’intimité

C’est donc toute une époque que l’on parcourt, de manière d’autant plus passionnante qu’hyper réaliste. Il faut dire que le tournage s’est souvent déroulé dans les lieux mêmes où ont eu lieu les événements, en particulier le palais de l’Élysée et même le manoir de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, que la famille de Gaulle a accepté d’ouvrir, pour la première fois, à l’équipe de la série. Ce qui, en soit, est une belle marque de confiance.

L’un dans l’autre, L’éclat et le secret réussit son pari : en mêlant habilement fresque historique et portrait intimiste, elle donne une certaine image de son personnage. Ceux qui ne connaissent pas grand-chose de Charles de Gaulle en apprendront beaucoup sur sa vie ; les autres  auront peut-être de lui une autre vision ; les gaullistes historiques seront enchantés par ce portrait du Général. Le regard est certes consensuel et évite certaines polémiques, mais l’approche demeure intéressante et insuffle une humanité à un homme dont le destin est indissociable de notre Histoire.

De Gaulle, l’éclat et le secret (France 2)
6 épisodes de 50′ environ

A lire aussi : Une journée à Colombey-les-Deux-Églises, village du général de Gaulle

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Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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