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On a vu pour vous…L’accident avec Bruno Solo (France 3)

COUP DE CŒUR- Présentée en compétition au Festival de la Fiction TV de La Rochelle, L’accident est une mini série poignante et bouleversante.

A mesure qu’elle se découvre, la sélection du 18 Festival de la Fiction TV de La Rochelle se révèle excitante et reflète bien la grande forte de la fiction française.
Avant sa diffusion sur France 3, L’accident concourra à La Rochelle et c’est une oeuvre à bien des égards très réussie.

Dans la paisible station bretonne de Sainte-Lune, le corps de Rebecca Cauvy est retrouvé sur une bretelle d’autoroute : ivre, garée à contresens, elle a été percutée de plein fouet. Gabriel, son mari, refuse la thèse du suicide ou de l’accident. Soucieux de rétablir l’honneur de Rebecca et de protéger sa fille, il essaie de comprendre ce qui s’est passé, aidé dans son enquête par Solène, jeune capitaine de gendarmerie. Peu à peu vont se dévoiler les nombreuses zones d’ombre d’une petite communauté frappée par la crise.  Cet ‘’accident’’ ne serait-il que la partie émergée d’un terrifiant iceberg ?

L’accident: un vrai univers et un casting solide

Difficile de deviner que sous ce pitch assez banal se cache en réalité une histoire vraiment bouleversante (en tout cas dans sa première partie), portée par un univers à part et une distribution remarquable. Sainte Lune où prend place notre histoire est une petite ville touchée par la crise, désertée. Comme une ville fantôme. Et pour le matérialiser, Ewin Bally le réalisateur, a sur parfaitement créer une atmosphère pesante, lourde, angoissante et, paradoxalement, envoûtante. Il est ainsi parvenu à donner à sa mini série les mêmes ambiances pesantes que l’on peut retrouver dans certaines fictions anglaises ou américaines. C’est cette atmosphère qui saisit en premier dans cette série.

En plus d’une atmosphère soignée servie par une réalisation léchée, il convient d’ajouter que l’histoire est solide (en tout cas jusqu’à un certain point) et servie par une distribution cohérente. En premier lieu, Bruno Solo livre une partition incroyable, bluffante. En plaçant l’intrigue sur le terrain de l’humain et en interrogeant sur la question de la douleur face à la perte de l’être aimé, Bruno Solo peut se lâcher et nous émouvoir plus que de raison. Et même si « l’homme au pistolet » (sans nom jusqu’au bout) qui ère dans les rues à la recherche « d’une enveloppe » donne à la série une aura de mystère vraiment réussie, c’est bien quand elle s’intéresse à l’humain que L’accident est la meilleure, la plus vraie, la plus touchante, la plus percutante. Mais la combinaison de ces deux éléments confèrent à la série cette touche si particulière. Pour parachever tout ça, soulignons le remarquable travail de Pierre-Philippe Côté, le compositeur de la série, dont le travail achève de nous convaincre de nous laisser envelopper par l’atmosphère de la série (et comment ne pas être bouleversé en voyant Bruno pleurer la mort de sa femme, jouée par la divine Emma Colberti, au son de Il mio refugio de Richard Cocciante)

Une fin un peu décevante

Il convient de reconnaître que tout n’est pas totalement réussie. Et c’est notamment sur la résolution que la bas blesse un peu. Non pas qu’elle ne nous convienne pas, mais elle survient un peu comme un cheveu sur la soupe dans l’épisode 6, comme sortie de nulle part. Tout est assez vite expédié, et Sainte Lune retrouve même du « soleil » et de la vie à la toute fin. Ce final illustre bien un vieux défaut de nos fictions qui est de ne pas savoir doser le contenu d’une intrigue que l’on va développer sur « x » épisodes. Objectivement, au vu du nombre de personnages, des sous intrigues qui se développent, l’intrigue est davantage construite pour une série (au développement sur 2 ou 3 saisons) que pour une mini série.
La série prend le temps au début de s’intéresser à l’humain, de poser une vraie atmosphère peu commune dans nos séries, d’installer les intrigues. Mais comme il n’y a en fait que 6 épisodes, coup d’accélérateur dans l’épisode 6 pour « déjà » refermer tout ce qui fut ouvert. Et le mot « déjà » est important car on aurait souhaiter que la série s’installe plus sur le long terme, car il y aurait tant à dire. Peut-être ici l’auteur Olivier Prieur a-t-il « les yeux plus gros que le ventre »…

Ne boudons pas notre plaisir, L’accident est une réussite et c’est bien ça que l’on veut retenir. Elle a ce petit supplément d’âme qui fait du bien. Une dose d’humanité qui n’est pas sans rappeler par moment celle insufflée dans La vie devant elles. Impossible pour vous de ne pas vous laisser prendre.

Crédit: France 3

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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