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On a vu pour vous … L’école de la vie, la nouvelle série « scolaire » de France 2

France 2 lancera ce mercredi sa nouvelle fiction dite « scolaire » baptisée L’école de la vie et adaptée librement de la série québécoise 30 vies. Alors à découvrir ou pas ?

C’est quoi L’école de la vie ? Vincent Picard enseigne l’Histoire-géographie dans un lycée d’une grande ville et est très apprécié de ses élèves. Depuis quelques mois, il est moins concentré et concerné par son travail. L’arrivée imminente de son premier enfant le pousse à revoir ses priorités. Avec sa compagne Justine, ils ont pour projet de déménager dans une maison en bord de mer pour vivre leur future vie de famille. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu… Malgré le drame personnel qu’il traverse, Vincent poursuit son métier d’enseignant sans rien laisser transparaître et fait tout pour ne pas sombrer. Mais la triste nouvelle finit vite par se savoir. Alors que son meilleur ami et prof de sport au lycée cherche à lui changer les idées, Carole Mine, la proviseure, essaye de le convaincre de prendre un congé.
Sauf que Vincent ne veut rien entendre. Sa priorité reste ses élèves. Ils ont besoin de lui autant que lui a besoin d’eux. En effet, la nouvelle vie de Vincent le pousse à s’intéresser davantage à la vie privée de ses élèves, en particulier dans une de ses classes de Première dont il est le professeur principal. Il découvre alors des cas difficiles, parfois dangereux, et va tout faire pour les régler. C’est en aidant ses élèves que Vincent va peu à peu réussir à se reconstruire.

Les séries « scolaires » de plus en plus populaires

Longtemps absentes des écrans télé français, les séries « scolaires » sont pourtant un genre français longtemps prisé par les diffuseurs du service publique qui proposa L’instit, Madame le Proviseur ou La cours des grands. C’est M6 qui emboîta brièvement le pas avec Victoire Bonnot. Mais le genre a connu une vraie relance avec Les grands sur OCS et le succès de Sam sur TF1, série adaptée de Rita (série danoise). Et le succès de la série a évidemment donné des envies à plusieurs producteurs / chaînes d’avoir aussi un prof « différent », aux méthodes iconoclastes. De cette envie est né Le remplaçant sur TF1, La faute à Rousseau sur France 2 et d’une certaine manière aussi L’école de la vie, même si avec ce dernier Vincent Picard c’est un nouvel héritier de Robin Williams dans Le cercle des poètes disparus mais davantage un professeur du quotidien. Mais il est indéniable qu’il y a un encombrement des séries du genre, toutes diffusées en l’espace de 3 mois, y compris sur France 2 qui ne laisse pas le temps de s’habituer à La faute à Rousseau et lance quasiment juste derrière cette nouvelle série, la 4ème du genre. Espérons que ce ne sera pas la série de trop car elle mérite vraiment d’être découverte, tant elle respire une humanité certaine.

L’école de la vie est donc l’adaptation de 30 vies, un téléroman venu du Québec qui a connu entre 2011 et 2016 pas moins de 11 saisons et 660 épisodes (!!) diffusés sur un rythme quotidien. Ce format qu’ils maîtrisent très bien (depuis, ils ont aussi lancé District 31, sur le même format mais côté polar) oblige en traversant l’Atlantique a totalement le repenser et à faire un véritable travail d’adaptation d’où le fait que la version française est « très librement inspirée de 30 vies » comme le disait Marc Michaud, directeur de collection, au micro de VL Média.

L’école de la vie : une série humaine qui fait du bien

En mélangeant le quotidien simple mais fort d’un professeur principal d’un lycée, de ses élèves et des parents des élèves, L’école de la vie fait le pari de la simplicité et de raconter la vie, les blessures et les joies qu’elle apporte. Portée par un Guillaume Labbé qui ne cesse de monter (Trauma- Je te promets) et qui respire l’humanité, des jeunes de sa classe parfaitement castés et donc totalement crédibles, et des scenarii très justes, la série est une jolie découverte qui ne joue à aucun moment sur les mêmes registres que les autres et qui apporte une véritable émotion sincère et réaliste qui fait du bien. A cela s’ajoute une bande son d’une émotion folle, qui accompagne l’histoire avec beaucoup de pudeur et de finesse sans jamais l’écraser, à commencer par la sublime chanson de Clara Luciani « Beaux » qui soutient le douloureux parcours de Vincent après son drame personnel. L’artiste est en cela accompagnée par Ambroise Willaume avec qui elle travaille régulièrement.

Il faut enfin souligner le pari très audacieux de la série dans les thèmes choisis comme la radicalisation d’extrême droite ou l’inceste (qui trouve une répercussion avec l’actualité). On regrettera seulement que le « cas de l’épisode » impose plus des thèmes plus généraux là où 30 vies va davantage chercher des sujets très précis et donc plus « originaux ».

Mais la série ne parvient pas totalement à s’éloigner des codes du genre que l’on retrouve dans chacune des séries. Là où 30 vies prend le temps d’approfondir les personnages des jeunes sur plusieurs épisodes, L’école de la vie revient à un format plus éculé « du cas par épisode », déjà longuement éprouvé dans Sam, La faute à Rousseau et qui l’était déjà largement dans L’instit il y a presque 30 ans. Il est bien difficile malgré les qualités mentionnées plus haut de trouver une originalité réelle dans la série, renforcée par le fait que les diffusions s’enchaînent. Autre point fragile, ce sont les guests impressionnants de la série. Même si on sent une véritable sincérité dans leur incarnation de parents d’élève, ces figures « connues » sont peu compatibles avec la volonté clairement réaliste affichée par la série. Le contraste entre ces nouveaux visages que l’on découvre chez les jeunes tranchent trop avec les visages ultra connus des parents. Il serait temps que les chaînes comprennent que le « tout guest » pour vendre des couvertures de magazine ne doit pas être l’apha et l’omega de tout projet.

Ce qu’il faut retenir de L’école de la vie

Un casting très soigné, porté par un Guillaume Labbé tout en émotion et en justesse

Des thèmes forts même si on n’évite pas de retomber sur des « classiques » du genre

Une bande son très réussie, à commencer par le titre de Clara Luciani

Attention à la saturation dans l’enchaînement des séries très voisines, y compris et surtout sur la même chaîne

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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