C’est sans aucun doute l’enjeu sériel de cette rentrée : le lancement de Ici tout commence sur TF1, 4ème feuilleton quotidien français, pour le 2 novembre à 18h30.
Un pari important pour TF1 … et pour la fiction
Si longtemps la France s’est montrée en retard en matière de feuilleton quotidien, elle l’a depuis comblé grâce à une politique ambitieuse en la matière. Plus belle la vie, Demain nous appartient et Un si grand soleil, désormais rejoint par Ici tout commence, la France rejoint ses voisins européens. Si Ici tout commence est un projet important c’est qu’il a été véritablement confirmé et lancé après le confinement. Cette décision a marqué un symbole très fort de soutient à la production de fictions par la première chaîne d’Europe à une période très difficile : TF1 veut installer un feuilleton sur la durée et donc investir des moyens financiers et humains, une décision qu’il convient de ne pas minimiser.
Autre défi important : parvenir à réitérer le succès d’une série quotidienne, à un nouvel horaire, d’installer de nouveaux personnages et des intrigues. Si pour l’instant, ça a plutôt réussi à toutes les chaînes, rien ne garantit que ça va recommencer.
Pour y parvenir, Ici tout commence s’inscrit dans le sillon de Demain nous appartient dont elle reprend quelques personnages (à l’image de ceux campés par Frédéric Diefenthal, Vanessa Demouy ou Clément Rémiens) ainsi que de nouveaux que la série originale a présenté. Pour tout de même proposer quelque chose de nouveau, la série fait le pari d’une nouvelle arène – une école de cuisine prestigieuse – en quasi huis clos ce qui constitue plutôt une belle ambition (on est peu comme dans Amour gloire et beauté où l’action est centrée sur une prestigieuse maison de couture). Alors que la série s’est faite plutôt discrète, soignant sa communication au travers de Demain nous appartient, les premières images commencent à nous parvenir, une première projection a même eu lieu à Lille et la presse peut enfin voir à quoi va ressembler la série. Alors pour quel résultat ?
« Ce qui compte ce n’est pas ce qu’on fait dans la vie … mais de sa vie »
Lancement de la série. Forte de son expérience sur DNA, la production a bien compris qu’il fallait frapper fort d’emblée. Si dans DNA on avait assisté à l’explosion d’un bateau dans le port de Sète, dans Ici tout commence l’introduction est plus « sourde » mais du coup plus dans la tension. Comme on s’en doutait après l’avoir vu dans DNA, un sombre secret lie Noémie (Lucia Passaniti) au chef dont elle est la seconde, Teyssier (incarné par l’excellent Benjamin Baroche). En mode « Souviens toi l’été dernier« , la série semble nous mener vers une intrigue très sombre mais prenante. D’aucun trouveront peut-être que c’est trop radical pour une ouverture mais c’est le genre qui veut ça. Et force est de constater que ça marche.
Présentation des personnages. Réussir en quelques épisodes à nous présenter une grande partie des personnages de la série (arène restreinte oblige) et nous les rendre attachants est un défi que la série parvient sans aucun mal à relever. Ceux qu’on appellerait les ténors de la série remplissent à 100% leur rôle. Le charisme de Francis Huster (personnage très réussi), Catherine Marchal ou encore Benjamin Baroche s’imposent à nous, d’autres sont plus caricaturaux mais tout de même prometteurs (comme le personnage d’Elsa Lunghini). A leurs côtés, la jeune génération n’a pas à rougir, loin de là. Evidemment on ne peut que citer Lucia Passaniti que nous avions repéré il y a quelques mois déjà, mais aussi Aurélie Pons (très belle découverte dans DNA et nouveau love interest de Maxime Delcourt), Azize Diabate (acteur très attachant depuis Les Bracelets rouges), Catherine Davydzenka (Hortense, girl next door franche et directe) ou encore Sarah-Cheyenne Santoni (Elodie, dont le personnage est très étonnant et donc intéressant dans le cadre d’une école de cuisine).
Mise en images de la série. Là encore, Ici tout commence a upgradé sa mise en scène par rapport aux premières images de Demain nous appartient en 2017. Moins nerveuse, avec une belle photographie, une musique plus pop et des titres anglo-saxons (sans oublier un générique signé Gims très réussi et qui va à n’en pas douter rester dans la tête de tout le monde après seulement quelques épisodes), Ici tout commence soigne sa mise en scène et on voit que l’influence du travail qui a été fait sur Un si grand soleil a infusé sur les autres productions du genre.
Les décors sont très bien mis en avant et dès les premières images, on saisit que l’on est dans un autre univers que celui de DNA. La série créé ainsi immédiatement sa propre identité. Tout en soignant ses intrigues (même si on rentre très vite dans une intrigue thriller et que les rivalités sont très rapidement posées, sans prendre de gants), la série n’oublie pas pour autant le cadre qui est le sien et les références aux émissions de cuisine comme Top Chef ne sont pas oubliées (la série va d’ailleurs affronter pour son lancement l’émission Objectif Top Chef sur M6).
Ici tout commence réunit tous les ingrédients pour rencontrer le même succès que Demain nous appartient. Certes les intrigues ne font pas toujours dans la demi mesure mais se révèlent très efficaces et prenantes. Le casting est très réussi et malgré la présence de nombreuses têtes d’affiche, ils n’écrasent jamais la jeune génération qui parvient pleinement à trouver sa place. La série parviendra-t-elle à se renouveler au fil des intrigues ? L’avenir nous le dira mais incontestablement, elle semble avoir pris le meilleur de DNA et de Un si grand soleil, plutôt de bonne augure pour la suite.
Que retenir du début de Ici tout commence ?