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On a vu pour vous … les 4 premiers épisodes de Jack Ryan (Amazon)

Né sous la plume de Tom Clancy, l’agent de la CIA Jack Ryan est désormais le héros d’une série. Qui revient aux sources du personnage tout en le plongeant dans l’actualité.

C’est quoi, Jack Ryan ? Brillant analyste, Jack Ryan (John Krasinski) travaille pour la CIA, cantonné à un travail de bureau. Une série de transactions suspectes attire son attention et lui permet de remonter la piste d’un certain Suleiman (Ali Suliman), qu’il soupçonne de préparer une attaque terroriste à grande échelle. Il se tourne vers son supérieur James Greer (Wendell Pierce) qui, malgré son scepticisme, finit par comprendre que Ryan a vu juste.  Envoyé sur une base secrète de la CIA pour interroger un suspect, notre héros se retrouve bien malgré lui précipité au cœur de l’action et se lance dans une traque à travers l’Europe et le Moyen-Orient, pour empêcher l’attentat.

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En 1984, l’écrivain Tom Clancy publie le roman A la poursuite d’Octobre rouge. Le lecteur y fait la connaissance de Jack Ryan, consultant-analyste pour la CIA qui deviendra, au fil des romans dans lesquels il apparaît, directeur de l’agence et même président des États-Unis. Sans le savoir, Clancy a donné naissance au personnage emblématique de son œuvre, dont les aventures seront adaptées sur grand écran à plusieurs reprises. Son héros s’attaque aujourd’hui au format série : après une bande-annonce spectaculaire diffusée lors de la finale du SuperBowl, Amazon Prime lance Tom Clancy’s Jack Ryan (le titre officiel mais soyons lucides : l’aphérèse s’impose d’elle-même.)  

En s’emparant de la saga, Carlton Cuse ( Lost, Colony) et Graham Roland (Lost, Fringe) reviennent aux sources du personnage tout en modernisant le contexte,  la guerre froide laissant la place au terrorisme, avec de multiples références à l’actualité récente. Les adeptes des thrillers d’espionnage et séries d’action y trouveront leur compte ; les fans de Jack Ryan ne seront pas dépaysés.

Jack Ryan, version John Krasinski

 

Commençons par une question essentielle : le nouveau Jack Ryan est-il à la hauteur de ses prédécesseurs ?  Au cinéma, il a pris les traits de Alec Baldwin (A la poursuite d’Octobre rouge), Harrison Ford (Jeux de guerre, Danger immédiat), Ben Affleck (La somme de toutes les peurs) et Chris Pine (The Ryan initiative). Notamment connu pour son rôle de Jim dans The Office, John Krasinski prend le relais, et entre à son tour dans la peau du personnage en lui insufflant un mélange de naïveté et d’audace qui le rend plutôt convaincant.  

A priori, Ryan est l’anti-Jack Bauer : analyste de la CIA, il travaille comme employé de bureau et sa tâche consiste à étudier les données pour repérer des activités suspectes. C’est justement en remarquant une série de transactions et communications que Ryan comprend qu’une attaque majeure est sur le point de se produire. Il en réfère à James Greer, son nouveau chef récemment promu (quoi qu’il s’agisse en fait d’une mise au placard…) qui, malgré son amertume et son intransigeance, se rend finalement aux arguments de Ryan. Il devient même un mentor pour notre agent, qu’il accompagne sur le terrain traquer Suleiman, nouveau Ben Laden en puissance resté jusque-là sous les radars de la CIA.

Dès lors, Jack Ryan entre dans le vif du sujet et ne ralentit plus. Le rythme est enlevé,  le récit avance rapidement et instaure une réelle tension , avec notre héros lancé dans une course contre la montre pour empêcher une attaque qui semble inéluctable. Chaque épisode suit peu ou prou le même modèle : Jack et son équipe obtiennent une information et suivent une piste, quelque part dans le monde (en France, notamment), le tout aboutit à une fusillade ou une explosion. Redondante sans être pesante, l’approche reste efficace ; thriller d’espionnage bourré de testostérone, Jack Ryan a en outre le sens du spectaculaire, avec des scènes d’actions impressionnantes qui vous collent à votre siège et des cliffhangers formidables.

Mais Jack Ryan démontre qu’elle sait aussi se montrer subtile. Les séquences les plus spectaculaires s’insèrent dans une histoire de fond maîtrisée, un contexte géopolitique complexe et réaliste, où des scènes plus posées permettent aux auteurs de construire des personnages nuancés et crédibles. C’est en particulier le cas de Greer et Suleiman (du reste magnifiquement interprétés par Wendell Pierce de The Wire et Ali Suliman), tout en contrastes et en ambiguïtés. A la fois humain et effrayant, le terroriste extrémiste, par exemple, bénéficie d’un arrière-plan et des flash-backs qui l’éloignent du cliché en expliquant les raisons de sa radicalisation. Les personnages secondaires ne manquent pas non plus d’épaisseur, à l’instar de l’épouse de Suleiman (Dina Shihabi), voire de Cathy Muller (Abbie Cornish), médecin spécialiste des maladies virales et flirt de Ryan.

Greer et Ryan font équipe sur le terrain

 

Certes, on a parfois une impression de déjà-vu, et on pense inévitablement à des séries comme 24 ou Homeland. Action, explosions, enjeux politiques au sein de l’Agence, terrorisme, espionnage et contre-espionnage, trahisons, conspiration… Fondamentalement, Jack Ryan ne fait rien de neuf ; mais elle le fait bien, et même très bien. La série s’empare du genre avec intelligence, en particulier lorsqu’elle s’éloigne de l’approche résolument conservatrice des romans de Clancy – à ce titre, la scène d’ouverture est capitale, puisqu’elle remet en question rien moins que la stratégie géopolitique des États-Unis.   

Pour les fans du genre, Jack Ryan est donc une valeur sûre. Malgré quelques points faibles – une construction un peu convenue, par exemple – c’est une fiction solide, qui fait honneur aux romans de Clancy et tient en haleine avec une intrigue menée tambour battant. Amazon a déjà renouvelé la série pour une deuxième saison (avec une trame indépendante, selon Carlton Cuse). On n’en a donc pas fini avec Jack Ryan, mais ce n’est guère surprenant . Livres, films et maintenant série : apparemment, l’increvable Jack Ryan revient toujours…

Jack Ryan (Amazon Prime)
8 épisodes de 55′ environ.
Disponible à partir du 31 Août 2018

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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