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On a vu pour vous … Monsieur Parizot, la série dérivée de Camping Paradis

Le truculent Monsieur Parizot de Camping Paradis devient détective dans cette série dérivée de la série à succès de TF1.

Si nous connaissons monsieur Parizot comme le vacancier emblématique du Camping Paradis, nous ne savons pas comment la mascotte de Tom Delorme et son équipe occupe son temps le reste de l’année. Dans sa maison de Colmar, ce jeune retraité s’adonne à la pratique intensive du cyclisme et assouvit une passion pour la littérature criminelle et les films policiers. Lorsque son compagnon de sorties à vélo meurt lors d’un accident sur la route, Christian Parizot est persuadé qu’il s’agit d’un meurtre ! Epaulé par une jeune gendarme qui va l’aider en dehors de toute procédure, Parizot entreprend de démasquer le meurtrier au sein d’un château qui abrite les membres d’une famille de la noblesse alsacienne. Au milieu de cette galerie de portraits hauts en couleurs, chacun cherche à cacher ses secrets. Car tous possèdent un mobile. Chacun d’entre eux peut-être l’assassin… Le détective amateur Christian Parizot pourra-t-il démasquer le meurtrier de son ami avant qu’il ne fasse une nouvelle victime ?

L’essentiel

Voilà quasiment 20 ans que Patrick Paroux est l’incomparable Parizot dans Camping Paradis. L’habitué du camping, sûr de tout et de lui, qui au fil des années a tissé un lien « particulier » avec Tom Delorme. Un lien quasi filial entre le propriétaire du camping et son fidèle client. Mais avec les années, Parizot est devenu bien plus que ça : il est devenu la pierre angulaire d’une série qui semble parfois un peu lisse mais où ses interventions font toujours mouches et donnent à la série un peu plus d’ampleur.
Lui offrir sa série semble être une idée brillante car elle permet de surfer sur la popularité de son personnage. Le hic est qu’en cas de succès, on puisse priver la série mère de son personnage inconditionnel.

D’un point de vue scénaristique, cela se tient pourtant, Parizot n’est au camping que l’été, que fait-il le reste de l’année ? Du vélo certes mais encore ? C’est tout le point de départ de la série : comprendre ce qu’il fait pour occuper son temps livre. En échangeant avec nous, le producteur Richard Berkowitz nous explique avoir alors pensé à un autre personnage retraité : Jessica Fletcher (Arabesque) ! Et rapidement, c’est cette idée qui a germé : « faire Arabesque » avec tous les codes du genre. C’est Laurent Mondy qui a écrit l’histoire sur une réalisation de Nicolas Copin, Monsieur Parizot s’entoure d’un casting 5 étoiles :

Carole Richert (Astrid St Ulrich), Firmine Richard (Josiane), Clémence Lassalas (Alexandra Bauer), Olivier Sitruk (Sinclair Vandeuil), Sören Prévost (Hans), Diane Dassigny (Faustine St Ulrich), Charlie Joirkin (Jennifer Maillard), Piérick Tournier (Vianney St Ulrich), Charlotte Lacoste (Camille St Ulrich), Bruno Dreyfürst (Capitaine Brunet), Houaria Kaidari (Maître Béatrice Klein)
Avec la participation de : Philippe Caroit (Jean-Dominique St Ulrich).

A lire aussi : Pourquoi Camping Paradis continue de cartonner sur TF1 ? (vl-media.fr)

FIesta boom boom pour Monsieur Parizot ?

D’abord il convient d’être honnête en disant que ce n’est pas spécialement le projet que l’on attendait le plus, bien au contraire. Si l’on reconnaît la popularité de Camping Paradis et le talent de Patrick Paroux, cette déclinaison nous semblait essentiellement relever du pur opportunisme (ce qui arrive sur bien des projets et n’est pas en soit quelque chose de mal). De plus, transformer un personnage de pure comédie en un personnage de polar semblait là aussi relever de quelque chose de proprement inadéquat (même s’il existe des précédents comme Lou Grant, passé de la sitcom au drama dans les années 70), confirmant même cet opportunisme mentionné plus haut. Et puis vient le temps du visionnage et de la découverte du projet (très attendu si l’on en croit les réactions sur les réseaux sociaux) pour arriver à un constat : on s’est visiblement trompé.

D’abord, ce pilote n’est pas un prétexte à exploiter un personnage populaire. Si c’était le cas, on l’aurait laisser dans son jus, se contentant par exemple de l’emmener ailleurs qu’au camping faire du Parizot. Les auteurs et la production ont fait un vrai travail pour adapter le personnage à son nouvel univers (sans le dénaturer). De la même manière, Nicolas Copin a fait un vrai beau travail de mise en scène pour rendre un bel hommage à l’univers d’Agatha Christie qu’il aime visiblement beaucoup. Le film est certes visuellement très codifié mais le spectateur reconnaîtra sans peine ces grandes et belles maisons propres aux enquêtes de la Reine du crime. L’ensemble est joliment soutenu par la très belle musique de Frédéric Porte qui là aussi rend un très bel hommage aux belles histoires policières.

« Seul un esprit supérieur doté d’un sens inné de la déduction pouvait identifier le détail qui allait démasquer le double meurtrier »

Du côté de l’histoire, le constat est aussi évident : c’est bien écrit comme on le verrait dans une histoire type Agatha Christie dont le film reprend les codes. On y retrouve les séquences d’interrogatoire, les flashbacks (y compris quand Parizot dévoile la vérité), allant même jusqu’à rassembler comme le faisait Poirot ou Fletcher (Arabesque) dans la même pièce pour dévoiler la vérité et raconter comment tout s’est passé. Tout se tient bien (dans ce que cela entend offrir aux spectateurs) et comme toute bonne fin à la Agatha Christie, on serait en peine à deviner qui est le ou la coupable.

A lire aussi : Camping paradis : qui chante « Fiesta Boom Boom » ? | VL Média (vl-media.fr)

Si le jeu d’une partie de la distribution est parfois trop théâtral, trop appuyé même, on saluera le jeu de Charlotte Lacoste (Rivière perdue), Charlie Joirkin et Diane Dassigny (Plus belle la vie) qui se montrent justes et en sobriété. Mais la vraie confirmation de cet épisode concerne Patrick Paroux. Il faut être un bon acteur pour créer un personnage de comédie comme le sien, et il faut encore plus de talent pour lui donner l’épaisseur qu’il a su lui donner dans un cadre aussi restreint que celui de Camping Paradis (qui répond tout de même à une « formule » reproduite à chaque épisode). Cette émotion que l’on avait deviné dans certains épisodes (comme face à son fils à La Réunion), il la transpose dans sa série pour donner à son alter ego ce dont il a besoin, et franchement il le fait vraiment bien. Il garde ce qu’il faut des excès de son personnage, ses références à Delorme (« Quoi !? Depuis le début vous me comparez à un directeur de camping ?« , s’étonne une policière savamment campée par Clémence Lassalas et qui forme avec lui un duo savoureux), et y ajoute la profondeur nécessaire à apporter à un personnage qui passe du second au premier plan. Sans aucun doute, Patrick Paroux est de ces brillants comédiens trop souvent négligés pour avoir le tort de faire « du populaire ».

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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