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On a vu pour vous … Trauma, la première série originale de 13èmeRUE

Trauma, présentée en compétition au Festival de La Rochelle, est la première série originale d’un nouvel entrant : 13èmeRUE. On a vu les deux premiers épisodes.

C’est quoi Trauma ? Lancé sur les traces d’un tueur en série, Adam, flic endurci mais admiré, survit miraculeusement après avoir reçu une balle dans la tête. Seule séquelle, il souffre d’amnésie. Convalescent, il cherche à savoir qui il est et qui a essayé de le tuer. Quand il découvre dans son sous-sol une jeune femme attachée et terrorisée, Adam fait face au plus effroyable des doutes : et si le tueur qu’il traquait n’était autre que lui-même ?

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13èmeRUE entre dans le club très fermé et plutôt restreint en France des canaux de diffusion possibles pour des séries originales. Pour parvenir à son but, elle a opté pour la nouvelle série de LA société de production de séries différentes, audacieuses et modernes, Empreinte Digitale, à qui l’on doit déjà Lazy Company, Les Grands ou Marianne (Netflix). Pour créer l’univers ultra paranoïaque de Trauma, il a fallu compter sur le talent de Henri Debeurme (producteur) et de l’excellent Aurélien Molas (Maroni, Crime Time) ainsi que la mise en scène relevée de Fred Grivois (L’intervention) qui donne corps à une histoire prenante et efficace.

Comme vous le voyez plus haut, Trauma répond parfaitement au cahier des charges d’une série bien pitchée et qui donne envie avant même d’avoir vu la moindre image. Dès les premières minutes, le spectateur est plongée dans l’action et l’histoire de ce serial killer sans réellement en savoir beaucoup. Tout au plus, on en apprend sur l’identité trouble de notre héros flic et sur la personnalité du tueur. A part les méthodes peu orthodoxes de Adam, on ne saura rien. Puis la tentative de meurtre survient et le spectateur devient « passager » du cerveau d’Adam, bringuebalé dans son trou noir et œuvrant avec lui pour découvrir la vérité qui pourrait s’annoncer terrible. Le montage très réussi, saccadé qui nous balade sur plusieurs moments en même temps et le sentiment de peu de monde autour d’Adam, accentue rapidement cette solitude extrême du héros et, pour le spectateur, l’impression d’être totalement largué et parano, ne sachant plus quoi croire.

Sur le premier épisode, Trauma entretient un « faux suspense » puisque le twist de fin d’épisode se trouve déjà dans le résumé de la série. Le suspense est donc un peu cassé mais fonctionne paradoxalement très bien.
Bien écrite et magnifiquement mise en scène, Trauma peut compter sur un excellent casting dont Guillaume Labbé, perdu dans la tête d’Adam et qui, alors qu’il est amnésique, dévoile peu à peu la part sombre de sa personnalité qui devrait pourtant elle aussi être enfouie au fond de sa mémoire. A ses cotés, on devine le potentiel très fort du personnage de Sébastien Lalanne, ou la composition puissante de Margot Bancilhon.
Les fans de Lazy Company seront heureux de retrouver ici et là des apparitions dans des rôles plus ou moins importants de figures de la série comme Antoine Lesimple, Alexandre Philip (hilarant) ou encore Philippe Lebas.

Très bien écrite et réalisée, Trauma joue sur un ressort scénaristique toujours redoutable : les troubles de la personnalité / la mémoire. Si l’on suppose que c’est bien là que tout va se jouer, on se laisse piéger en attendant la suite qui ne demande qu’à nous surprendre.
Petit bémol il en faut bien un : si le générique se révèle très beau, on regrette que Trauma ait cédé à la mode de l’inspiration du générique de True Detective.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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