Toujours aussi rythmée et musclée, Cobra Kai nous met encore au tapis avec une saison pleine de bastons et de nostalgie.
C’est quoi, Cobra Kai (Saison 4) ? La tension monte à All Valley, avant le championnat qui va opposer les trois principaux dojos. Le Miyagi Do de Daniel LaRuso (Ralph Macchio) et l’Aigle venimeux de Johnny Lawrence (William Zabka) tentent d’unir leurs forces malgré leurs différends et leur ancienne rivalité pour vaincre le redoutable Cobra Kai de John Kreese (Martin Kove). L’enjeu ? Le dojo perdant fermera purement et simplement ses portes. Chaque camp affûte ses armes et prépare ses élèves en vue des combats qui s’achèveront sur un ippon définitif pour les vaincus.
Bienvenue au championnat de karaté de All Valley, l’événement vers lequel tend toute la quatrième saison de Cobra Kai. La suite des films Karaté Kid, d’abord lancée sur YouTube puis passée sur Netflix depuis la saison précédente, a vite créé la surprise. Avec une histoire dans la lignée des films et une bonne dose de références et de nostalgie, la série est aussi parvenue à construire un récit addictif et prenant, que l’on peut suivre sans connaissance préalable. Et le succès ne se dément pas : déjà renouvelée pour deux saisons supplémentaires, Cobra Kai a atteint avec celle-ci les 120 millions d’heures de visionnage en trois jours, selon Netflix!
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Ce fameux championnat ne va pas seulement couronner le meilleur dojo de la région ; il va aussi sceller le sort des deux autres. Rappelons que le terrible John Kreese a pris le contrôle de Cobra Kai, s’opposant au Miyagi-do emmené par LaRuso et obligeant Johnny à fonder une nouvelle école baptisée l’Aigle venimeux. Les trois hommes finissaient par sceller un accord : si Cobra Kai remporte le championnat, les deux autres dojos fermeront leurs portes mais s’il est vaincu, il disparaîtra. La pression est donc forte, à quelques semaines de l’événement. Au point que Daniel et Johnny, pourtant rivaux historiques, s’allient pour vaincre leur ennemi commun.
Mais l’union ne fait pas toujours la force. Si les deux sensei tentent de travailler ensemble, leur approche radicalement différente du karaté semble insurmontable. Daniel, qui a tout appris de Monsieur Miyagi, pratique un karaté défensif teintée de spiritualité, tandis que Johnny prône l’attaque et des techniques agressives. Deux visions apparemment inconciliables qui vont mettre en péril leur association, d’autant que les deux hommes sont jaloux de leur influence réciproque sur certains de leurs élèves. Daniel voit d’un mauvais œil sa fille Samantha (Mary Matilyn Mouser) apprendre les techniques de Johnny qui, lui, n’apprécie pas du tout que Daniel coache son poulain, Miguel (Xolo Maridueña). Et les élèves ne savent pas comment se positionner, ni quel karaté choisir.
Chez Cobra Kai, John Kreese n’est pas en reste. Outre son karaté sans pitié (et avec des coups bas sur et en dehors des tatamis), son dojo compte dans ses rangs Robby (Tanner Buchanan), le fils de Johnny mais aussi la redoutable Tory (Peyton Roi List) prête à tout pour écraser Samantha. Et ce n’est pas tout : son arme de destruction massive s’appelle Terry Silver (Thomas Ian Griffith), nouveau venu dans la série mais vielle connaissance des fans de Karaté Kid. Kreese parvient à le convaincre de rejoindre Cobra Kai en tant que deuxième sensei. Mais là encore, il y a des dissensions – moins sur la manière de combattre pour gagner coûte que coûte que sur la gestion du dojo et les profits financiers à en tirer.
Avec cet affrontement d’abord à distance puis lors du championnat, Cobra Kai reste fidèle à elle-même et aux saisons précédentes – parfois un peu trop, et on a l’impression que certaines intrigues tournent en rond (la relation entre Miguel et Samantha, par exemple), avec des personnages qui changent sans cesse de camp et de dojo. La série reste pourtant suffisamment addictive et efficace pour qu’on lui pardonne ; elle contre même cette légère réserve d’un balayage imparable. D’abord grâce à son irrésistible mélange d’humour, d’action et d’émotion ; ensuite avec des acteurs dont les performances se sont beaucoup améliorées au fil des saisons ; avec la mise en exergue de certains personnages comme Anthony LaRuso (le fils de Daniel) ou le nouveau venu Kenny (dans un arc narratif plutôt réussi, dont nous ne dirons rien) ; et surtout parce que, quoi qu’on en dise, elle parvient à nous scotcher devant l’écran.
La majeure partie de cette saison montre la rivalité et la tension qui montent en dehors des tatamis et l’entraînement des dojos (dont un excellent épisode où Johnny et Daniel tentent de s’enseigner mutuellement « leur » karaté.) Le point culminant, c’est bien sûr ce championnat, qui occupe les deux derniers épisodes. Un festival de combats formidablement chorégraphiés, pleins de suspense et à l’issue étonnamment incertaine – mais aussi l’occasion de faire évoluer certains protagonistes, avec des prises de conscience pour Miguel, Robby et Tory. Et ne parlons pas du final en apothéose, avec un rebondissement qui consacre Terry Silver comme nouveau méchant de Cobra Kai .
Oh, et la saison se termine avec un autre retour, dans l’ultime scène : celui de Chozen Toguchi (Yuri Okumoto). L’ennemi de Daniel dans Karate Kid 2 va visiblement s’impliquer dans la bagarre, pour aider Miyagi Do à en finir définitivement avec Cobra Kai. Il ne nous reste plus qu’à attendre la suite – vraisemblablement en Décembre 2022. On est déjà en hachiji-dachi. (C’est-à-dire en position d’attente. Toi aussi, fais semblant de t’y connaître en karaté.)
Cobra Kai continue de jouer sur la nostalgie, l’humour, le drama… et la castagne. Même si la série semble parfois peiner à renouveler certaines intrigues, elle reste extrêmement prenante, efficace, sympathique et hyper rythmée, avec ses épisodes d’une trentaine de minutes. De quoi nous mettre un quatrième ippon, avec cette saison qui fait ce que Cobra Kai fait de mieux. A savoir : strike first, strike hard, no mercy.
Cobra Kai
Saison 4 – Disponible sur Netflix.