Habitués aux séries américaines et françaises ? Grâce à Arte, découvrez dans quelques jours avec la diffusion de Fatale-Station ce que nos amis québécois ont à nous proposer.
C’est quoi déjà Fatale-Station ? Personne ne vient s’installer à Fatale-Station sans avoir quelque chose à cacher… Sarah décide de venir s’installer à Fatale-Station pour fuir un homme qui en veut depuis longtemps à sa vie. La présence de cette étrangère dans ce petit village perdu transforme les gens qui y résident; François, maire du village à la fin de son mandat, reprend soudainement confiance et courage; Johanne, la femme du maire, complètement catatonique depuis un an, se réveille peu à peu; même Eddy, le gérant ténébreux de la taverne du coin, n’est pas insensible aux charmes de la nouvelle venue. O’Gallagher, puissante matriarche du village, est une des seules qui préférerait que la belle inconnue s’en retourne d’où elle est venue. Elle se méfie de cette femme qui soulève les passions partout où elle va. Que cache l’altruisme de Sarah ? Se cherche-t-elle des protecteurs advenant le retour de son assaillant ?
Mystères, secrets, jeux de pouvoir, tensions et suspense… Voilà ce qui vous attend dans Fatale-Station, la série canadienne qui sera diffusée sur Arte à partir du 28 septembre à raison de trois, et même quatre, épisodes chaque jeudi soir pendant trois semaines. Plus communément adepte des comédies légères comme La vie, la vie et Tout sur moi, Stéphane Bourguignon nous propose ici un thriller aux allures de western particulièrement intrigant. « J’avais envie de parler d’un village, d’un endroit isolé où les lois ne sont pas tout à fait les mêmes, où la nature exerce une sorte de pression sur les habitants, » a-t-il déclaré au HuffPost Québec.
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Lorsque Sarah s’installe à Fatale-Station, elle n’est pas la bienvenue et on le lui fait très rapidement comprendre. Elle est l’étrangère, l’outsider, la paria. Pourtant, tout ce que Sarah semble rechercher, c’est un petit peu de tranquillité et un semblant de sécurité. On utilise le terme « sembler » parce que dans ce petit village de 1804 âmes qu’est Fatale-Station, tout n’est qu’un jeu d’apparences et de faire semblant. Tout le monde se connait et se côtoie au quotidien, mais derrière chaque porte se cache surtout de nombreux secrets, et notre héroïne est la première à apporter avec elle son lot de mystères. C’est la redoutable matriarche Jean O’Gallagher qui mène d’une main de fer les affaires de ce village isolé du Canada, et lorsque cette dernière déclare que Sarah ne peut pas rester, elle s’attend bien évidemment à ce que les habitants de Fatale-Station lui obéissent sans broncher. Mais c’était sans compter sur Eddy, le gérant ténébreux du Beijing Palace, l’unique bar/hôtel et principal lieu de vie du village, et François, le maire en fin de mandat, qui semblent tous deux être tombés sous le charme de l’énigmatique Sarah. À cette histoire principale s’ajoutent de nombreuses intrigues secondaires comme la relation très tendue entre les natifs et les blancs, ou bien l’état quasi végétatif de la femme de François qui reprend vie après l’arrivée de Sarah.
Une surdose de mystères
L’histoire met néanmoins un certain temps à s’installer, et pour une saison de seulement 10 épisodes, on aurait aimé être plus rapidement captivé. Il faut attendre les deux derniers épisodes pour vraiment ressentir l’intensité de la série et être tenu en haleine. Malheureusement ce n’est pas certain que le public français tienne jusque là, tout en sachant que le dernier épisode ne sera diffusé qu’à partir de 23h le jeudi 12 octobre. Pour que sa programmation ne soit pas un obstacle pour les téléspectateurs, Arte a néanmoins déjà mis en ligne les trois premiers épisodes de la série sur arte.tv. Si vous êtes curieux, vous pouvez donc dès aujourd’hui vous faire une idée sur ce nouveau programme.
Autre petit bémol pour cette première saison : à trop vouloir faire dans le mystérieux et l’énigmatique, le téléspectateur risque de se lasser. « Tous les personnages ont une part d’ombre, une part de noirceur, de laideur et de violence, et c’est ce qu’on va découvrir, » a affirmé Macha Limonchik, qui interprète Sarah, au HuffPost Québec. Absolument tous les personnages de la série, qu’ils soient principaux ou secondaires, semblent cacher un terrible et sombre secret, alors que la plupart d’entre eux sont en réalité inoffensifs. Pour faire fonctionner un tel modèle, il aurait plutôt fallu utiliser une technique déjà vue dans The Leftovers par exemple qui est de centrer un épisode sur un personnage, ce qui aurait permis au téléspectateur de ne pas être complètement submergé par une vague de secrets et de mystères.
Des acteurs de qualité
L’excellent casting de Fatale-Station est toutefois le point fort de ce programme. Macha Limonchik, la compagne et muse de Stéphane Bourguignon, est absolument envoûtante dans le rôle de Sarah. Peu connue en France, elle nous propose une remarquable interprétation d’une héroïne à la fois séduisante et insaisissable. L’acteur et scénariste québécois Claude Legault, récompensé à de nombreuses reprises d’un Prix Gémeaux (récompenses télévisuelles décernées par l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision), fait son retour à l’écran après une pause d’un an et demi dans le rôle d’Eddy. Mélancolique et impénétrable, le gérant du bar est particulièrement convaincant dans sa mission de chevalier servant auprès de la nouvelle arrivée. Micheline Lanctôt joue quant à elle l’exécrable Jean O’Gallagher, et elle est absolument exquise dans ce rôle. L’ensemble des acteurs et actrices sont remarquables, et c’est davantage leurs personnages qui nous ont un peu moins convaincu.
Avec Fatale-Station, Arte vous offre la possibilité de découvrir la canadian touch dans l’univers des séries et on vous conseille fortement d’y jeter un coup d’oeil. Bien que le programme use un peu trop la corde du mystère, il se démarque par sa volonté d’être différent et inédit, en utilisant notamment des codes encore peu vues dans les séries télévisées, ceux du western. Et pour ceux qui ne sont pas tout à fait bilingue en québécois, ne vous inquiétez pas, Arte a pensé à tout et vous propose des sous-titres pour les passages les plus complexes !
10 épisodes de 40′ environ