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On débriefe pour vous… The Mandalorian (Disney +), Star Wars et western galactique

A quelques jours du lancement en France de Disney +, on revient sur la série-phare de la plate-forme : The Mandalorian, dérivée de l’univers de Star Wars. 

C’est quoi, The Mandalorian ? Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… Après la chute de l’Empire, alors que son ordre a quasiment été anéanti et que sa planète a été détruite, un chasseur de primes mandalorien surnommé Mando (Pedro Pascal) parcours la galaxie. Engagé pour livrer une mystérieuse petite créature au Client (Werner Herzog), il prend pourtant la décision de la prendre sous son aile au lieu de la remettre à son commanditaire. Traqué, le Mandalorien commence alors avec son protégé un voyage mouvementé à travers l’univers, où il devra affronter de nombreux ennemis mais trouvera aussi quelques alliés. 

Série se déroulant dans l’univers de Star Wars, The Mandalorian est la première production originale proposée par Disney+. Lancée aux États-Unis en Novembre 2019 et bientôt disponible en France, la plate-forme n’a pas lésiné sur le budget, accordant paraît-il 15 millions de dollars par épisode au showrunner et scénariste Jon Favreau. 

Sachez déjà qu’il n’est pas nécessaire de connaître Star Wars pour regarder The Mandalorian : même un ermite reclus dans une grotte depuis 40 ans qui ne connaîtrait rien de la saga peut apprécier la série. Il y a évidemment des allusions, des clins d’œil et du fan service au fil de la saison, mais rien de déterminant ou d’essentiel à l’histoire de Mando. Pour les autres, débarrassons-nous de la question de la chronologie : The Mandalorian se déroule cinq ans après Le Retour du Jedi et environ 25 ans avant Le réveil de la Force : l’Empire a été vaincu et la Nouvelle République instaurée. C’est donc une période de transition mais surtout d’agitation dans la galaxie. 

Dans ce contexte digne de l’Amérique du Nord post-guerre civile, The Mandalorian joue énormément sur une ambiance et une mise en œuvre typiques de  l’âge d’or des westerns – routes poussiéreuses, immensités désertes, saloons, duels au revolver (ou au blaster) et un héros laconique, chasseur de primes anonyme et solitaire comme une sorte d’Homme sans nom galactique. Le tout, tourné en cinémascope comme les meilleurs films de Sergio Leone et porté par une bande son épique signée Ludwig Goransson. The Mandalorian, c’est du Star Wars de série B (n’y voyez aucune condescendance) à la sauce western spaghetti. 

The Mandolorian : Mando et Cara Dune, alliés pour protéger l’Enfant.

En tant qu’interprète du rôle-titre, Pedro Pascal est sensé être la star de The Mandalorian.  Sa performance est remarquable, car il parvient à exprimer ce que ressent son personnage par des gestes et des attitudes alors qu’il garde son casque en permanence.  Au fil des épisodes, on croise aussi Nick Nolte, Gina Carano dans le rôle de la rebelle Cara Dune alliée de notre héros, Carl Weathers (le Apollo Creed de Rocky), le cinéaste Werner Herzog, Taika Waititi qui prête sa voix à un droïde ou encore Giancarlo Esposito qui incarne un ex-gouverneur de l’Empire.  

Mais contre toute attente, tous se sont faits voler la vedette par un petit être qui a conquis le cœur des spectateurs (et leur portefeuille, grâce aux produits dérivés) et qui a failli faire planter internet à cause du nombre de meme et gif partagés sur les réseaux sociaux. On parle évidemment de L’Enfant : rapidement surnommé Baby Yoda (au grand dam des puristes qui ne cessent de rappeler que ce n’est ni Yoda, ni un bébé…), la marionnette mécanisée est un concentré de mignonnerie qui vous fait pousser des cris énamourés devant votre écran. Et l’interaction avec Mando est absolument formidable, à la fois drôle et touchante à mesure que le chasseur de primes décide de protéger cette petite chose sans défense (quoi que dotée de pouvoirs extraordinaires) des griffes de ceux qui souhaitent mettre la main dessus. 

Même en écartant Baby Yoda, The Mandalorian se suit de bout en bout avec plaisir, : la durée des épisodes (entre 28 et 39 minutes) lui permet de trouver un rythme prenant, et les différents réalisateurs qui se succèdent derrière la caméra apportent chacun leur grain de sel à la série tout en gardant la même ambiance et la même atmosphère. Par exemple, Rick Famuyiwa  nous offre un épisode à la Les douze salopards (ils sont six, en l’occurrence), Dave Filoni (Star Wars : the clone wars) enchaîne les easter eggs et allusions à Star Wars, et Taika Waititi n’hésite pas à jouer sur le second degré avec une scène hilarante entre deux Stormtroopers qu’on croirait sortis de Fargo.  

Il faut cependant avouer que The Mandalorian manque de cohésion et que l’intrigue semble parfois un peu mince. Les épisodes offrent des scènes spectaculaires, des personnages charismatiques et les clins d’œil à Star Wars que les fans sont venus chercher mais au départ, c’est une succession d’aventures plutôt qu’une intrigue globale. Il faut attendre les deux derniers épisodes, haletants, pour replonger au cœur de l’histoire et obtenir enfin quelques réponses : nous découvrons le nom, le visage et surtout le passé du mandalorien ; le mystère autour des pouvoirs de Baby Yoda commence à se dissiper ; le grand antagoniste dévoile son identité… Et Mando a désormais un but précis qu’il poursuivra certainement dans la deuxième saison, déjà annoncée par Disney. 

Malgré quelques épisodes plus faibles et une intrigue qui patine parfois, The Mandalorian est un excellent divertissement, qui explore une nouvelle dimension de Star Wars en racontant les aventures d’un héros charismatique (et de son adorable petit acolyte). La série possède en outre un immense potentiel avec la riche mythologie de la saga et l’univers quasi-inépuisable qui y sont associés. Et Disney a d’ailleurs laissé entendre que plusieurs spin-off dédiés aux personnages secondaires étaient envisagés… Come to the dark side – we have Disney. 

The Mandalorian (Disney+)
8 épisodes de 28 à 38′. Disney+ est disponible en France à partir du 24 Mars 2020.
Disney+ ici

A lire aussi : On débriefe pour vous … Narcos : Mexico (saison 2), vengeance et guerre des cartels

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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