La série médicale Dr Bash met en scène un médecin syrien émigré au Canada, qui tente de reconstruire sa vie.
C’est quoi, Dr Bash ? Bashir Hamed (Hamza Haq) est un jeune syrien qui a fui son pays en guerre après la mort de ses parents, pour émigrer avec sa petite sœur Amira (Sirena Gulamgaus) au Canada. Médecin, il ne peut cependant pas faire valider ses diplômes et travaille comme cuisinier. Lorsqu’un accident se produit devant le restaurant qui l’emploie, ses compétences lui permettent de sauver la vie des victimes. Parmi elle, le Dr Jed Bishop (John Hannah), directeur médical de l’hôpital Toronto York Memorial, qui lui offre alors un poste au service des urgences. Mais à une condition : Bash doit reprendre toute sa formation. Malgré ses connaissances, il repart donc de zéro aux côtés de ses nouveaux collègues, tout en essayant de reconstruire sa vie, malgré les difficultés administratives, le racisme et les traumatismes du passé.
L’essentiel
La série médicale est depuis plusieurs années une valeur sûre à la télévision, comme en témoignent la pérennité de Grey’s Anatomy et des fictions comme The Resident, New Amsterdam et Good Doctor. Encore que, les trois dernières étant terminées ou sur le point de l’être, il est temps de trouver une alternative. TF1 mise sur Transplant, diffusée sur la chaîne à partir du 20 Mars en deuxième partie de soirée sous le titre Dr Bash. Une série canadienne qui a connu un succès inattendu aux États-Unis, lorsque NBC l’a choisie pour pallier au vide de sa programmation après la crise du Covid. La série compte déjà quatre saisons, dont la dernière s’est achevée en Janvier au Canada.
On aime
Dans Dr Bash, on est en terrain connu : c’est une série médicale avec tous les ressorts du genre. Avec une réalisation dynamique héritière de Urgences (caméras en mouvement, dialogues rapides…), la série montre le fonctionnement de l’hôpital, l’adrénaline du service, les interventions complexes, les désaccords professionnels, le manque de moyens, les dilemmes éthiques… La vie des médecins et leurs relations (hiérarchiques, amicales, romantiques ou antagonistes) servent de fil rouge, tandis que chaque épisode présente les cas de plusieurs patients atteints de pathologies difficiles à diagnostiquer ou dans des situations familiales ou sociales délicates obligeant les internes à s’impliquer personnellement.
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La spécificité de Dr Bash tient toutefois dans la situation particulière de son héros, interprété par l’excellent Hamaz Haq (vu dans Quantico). Médecin syrien, réfugié au Canada avec sa petite sœur, il ne peut pas prouver la validité de ses diplômes et ne peut donc pas exercer. C’est par hasard qu’il décroche un poste de résident au service des urgences du meilleur hôpital de Toronto, à condition de reprendre toute sa formation médicale du début. Son expérience est différente professionnellement (ayant exercé en pleine guerre, il sait intervenir sous pression avec les moyens du bord) et humainement (il a vécu le traumatisme du conflit et le déracinement.) Son histoire personnelle lourde, chargée d’émotions fortes et marquée par les préjugés raciaux , est compensée par sa relation complice avec sa petite sœur Amira.
Enfin, si la plupart des acteurs sont inconnus du grand public, c’est un plaisir de retrouver un visage familier : celui de John Hannah, dans le rôle du directeur de l’hôpital. Un comédien abonné aux seconds rôles (Les Agents du S.H.I.E.L.D, Spartacus) mais dont le talent n’est plus à démontrer.
On aime moins
Dans Dr Bash, on est… en terrain connu. C’est-à-dire que dans ses intrigues médicales, la série n’innove pas. Il est rare qu’on consulte pour une grippe ou un entorse ; le plus souvent, les médecins tâtonnent, se trompent, demandent trente-quatre examens avant de poser le bon diagnostic et découvrent des pathologies rares et difficilement détectables qu’un vrai médecin ne croisera probablement jamais au cours de sa carrière. Bref, du familier pour le spectateur… mais du déjà vu, souvent prévisible.
Même chose pour les personnages secondaires. Leurs rôles ont tendance à être basés sur de grands archétypes, sans surprise. Il y a le grand chirurgien orgueilleux, le chef des internes bourru, la médecin ambitieuse, la collègue sympa qui cache ses problèmes personnels. Là encore, on sait en général ce qui va leur arriver et comment leur histoire va évoluer.
Justement, les arcs narratifs qui leur sont consacrés sont toujours à l’arrière-plan. Même si le personnage est attachant et son histoire puissante, la série se focalise quasi-exclusivement sur Bash, occultant beaucoup le reste et négligeant de se laisser l’espace nécessaire pour faire pleinement exister ses autres protagonistes. Ce qui est d’autant plus dommage que les acteurs ont certainement beaucoup à offrir – à l’instar de Laurence Leboeuf (Being Human, Les beaux malaises), qui parvient à briller dans le rôle pourtant classique du Dr. LeBlanc, ou Ayisha Issa dans celui du Dr. Curtis.
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On regarde si… on est accro aux drama médicaux et on commence à être en manque ; on a envie d’une série à la fois familière dans ses codes mais subtilement différente grâce à son héros ; on se demande ce que sont les symptômes de la mycotoxicose ou l’hypernatrémie.
On ne regarde pas si… on a vu Urgence, Dr House, The Resident et merci ça va aller ; on veut être surpris par une série qui offre quelque chose de radicalement nouveau ; on est hypocondriaque (et c’est sûr, on a la mycotoxicose ou l’hypernatrémie.)
Dr Bash
Saison 1 – 13 épisodes de 42′ environ.
A partir du 20 Mars – 23H20 – TF1.