Après La Promesse ou Les disparues de la Forêt-Noire, TF1 dégaine Rivière-Perdue, sa nouvelle mini série événement qui marque le début de l’année 2024.
C’est quoi Rivière-Perdue ? Sur une route sinueuse des Pyrénées, un spectaculaire accident de voiture provoque un miracle : la réapparition d’Anna, une ado disparue il y a 5 ans. La capitaine Alix Berg (Barbara Cabrita) et le commandant Balthus (Jean-Michel Tinivelli) sont déployés aux côtés de Victor Ferrer (Nicolas Gob), le chef de la gendarmerie locale, pour retrouver au plus vite Lucie, une jeune fille enlevée en même temps qu’Anna et qui, elle, n’est pas réapparue. Mais face à cette urgence, le comportement d’Anna intrigue les enquêteurs, contre toute attente, elle ne les aide pas… Les opérations de police se multiplient pour comprendre ce qu’il se joue à Rivière-Perdue.
L’essentiel
En plus de relancer ses marques avec des séries comme Master Crimes ou Panda, TF1 renouvelle ses propositions de mini-séries. Après des succès comme La Promesse, Les innocents ou des séries toute en tension comme Les disparus de la Forêt-Noire, TF1 démarre 2024 avec une histoire intense et au plus près de ses personnages : Rivière-Perdue, série au casting riche constitué de figures importantes de la fiction française : Barbara CABRITA, Nicolas GOB, Jean-Michel TINIVELLI, Odile VUILLEMIN, Annelise HESME, Bruno DEBRANDT et Kamel BELGHAZI, réalisée par l’excellent Jean-Christophe Delpias, et supervisée à l’écriture par Sylvain Caron, Eugénie Dard et Elsa Vasseur. Adaptée de la série espagnole « La Caza – Monteperdido » créée par Agustin Martinez, Rivière-Perdue promet de tenir en haleine les spectateurs pour ne plus les lâcher. Promesse tenue ?
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On aime ?
Une série prenante ! Addictive à souhait ! Voilà en préambule ce que l’on retient de Rivière-Perdue, la première grande réussite de TF1 en ce début d’année. Un concept simple mais parfaitement efficace qui ne lésine pas sur les retournements de situation qui, pour deux d’entre au moins, me manqueront pas de vous déboiter la mâchoire.
En arrière, les personnages sont tout à la fois secoués par une action permanente, sans jamais être négligés sur l’autel de l’efficacité. En effet, l’intrigue, forte, a un impact réel sur les personnages et les auteurs ne manquent pas d’exploiter les conséquences. De même, jamais les policiers ne sont totalement de marbre face aux évolutions tragiques que connaît l’enquête au fil des épisodes. Mais on aime le postulat de départ, redoutable qui lance l’intrigue nourrie par des rebondissements à la mécanique redoutable qui transforment Rivière-Perdue en redoutable page turner qui ne repose sa tension qu’à la toute fin de l’épisode 6. C’est bien écrit mais aussi parfaitement mis en scène par Jean-Christophe Delpias qui connaît la mécanique et sait mettre en action ses personnages. Il avait ainsi donné corps et du mouvement à la série Le Code qui se déroule pourtant essentiellement dans une salle de tribunal et avait su épouser l’écriture rythmée des auteurs de la série.
Ici, outre la richesse d’un casting 5 étoiles assez classique de ce type de productions, on saluera les partitions une fois de plus maîtrisée et soignée de Bruno Debrandt, ainsi que celle d’Annelise Hesme qui en mère complexe démontre une nouvelle fois toute son émotion ; on aime la manière dont Barbara Cabrita et Nicolas Gob se sont emparés de leur rôle tout en action, loin des clichés des séries françaises pour leur donner corps et âme tout en nourrissant un binôme que le public pourrait aimer retrouver ; enfin on saluera le rôle tout subtilité de la jeune révélation Charlotte Lacoste (Anna) qui doit tout à la fois jouer « la survivante » et en même l’ado qui ne veut pas être une victime. Un cri déchirant adressé à ses parents qui trouvera un conclusion inattendue à l’issue du 5ème épisode.
Enfin, avec une intrigue à cheval sur deux époques, on aime particulièrement la manière dont la série est construite par effet miroir, notamment entre les personnages eux-mêmes qui vivent des émotions souvent voisines mais de manière décalée ce qui amène la série à n’être jamais totalement dans une forme de lumière ou de noirceur. En passant de l’un à l’autre au gré des émotions vécus par les personnages, le spectateur n’est jamais dans une forme de « repos » mais surtout il navigue toujours dans un atmosphère pesante à des kilomètres de l’aspect très ensoleillé qui traverse la série. Une réussite pour une série qui aborde un ton singulier : le rythme efficace d’une série d’action et de suspense, et la profondeur nécessaire à l’exploration des personnages.
On aime moins ?
Comme on l’a dit, la série possède son lot de rebondissements qui se révèlent d’une efficacité certaine. Parfois même à s’en décrocher la mâchoire tant on ne les voit pas arriver. C’est le cas de celui qui survient au début de l’épisode 4, mais encore plus le final de l’épisode 5. Mais on se surprend parfois à trouver certains twists comme plus « gratuits » dans les effets qu’ils produisent. S’ils secouent le spectateur (une bonne chose), ils ne se révèlent pas toujours judicieux une fois l’effet de surprise passé.
De même, on regrettera l’effet d’accélération de l’intrigue dans l’ultime épisode où tous les éléments s’enchaînent sans avoir pour le coup le temps de les digérer, ce qui n’était pas le cas dans le reste de la série. Cette accélération contribue a « atténuer » l’effet pourtant sidérant de certains éléments de l’intrigue. De la même manière, la dernière scène de la série semble trop bien plaquée là, n’ayant plus guère de place pour apporter quelque chose de plus à des personnages qui ont en réalité déjà tout raconté et souvent de très jolie manière.
Ce qu’il faut retenir de Rivière-Perdue