La nécessité d’une prise de conscience écologique, des graffeurs talentueux, 2000m² vides en plein cœur de Lyon : voilà le savoureux mélange de l’exposition One Shot, à Lyon jusqu’au 9 décembre. Au-delà d’un rassemblement d’artistes autour d’un thème commun (le réchauffement climatique), zoom sur l’engagement du street-art pour la planète.
« Ce projet a suscité beaucoup d’enthousiasme, pour le thème et pour le lieu. » Tels sont les mots d’Orbiane, présidente de l’association lyonnaise Superposition et commissaire de l’exposition One Shot. 35 artistes ont été invités à recouvrir les murs d’un espace de 2000m² au cœur de La Confluence, avec plus de 25 000 visiteurs, et une expo reconduite jusqu’au 9 décembre. Pour les connaisseurs, on y retrouve notamment Agrume, Bur, Don Mateo, Monsieur Zéro, et beaucoup d’autres.
Mais au-delà d’être une initiative intéressante pour donner de la visibilité aux street-artistes, l’exposition agit comme un coup de poing sur son spectateur, l’invitant à une véritable prise de conscience écologique.
Bomber pour la bonne cause
Il y a la fresque de Don Mateo, avec cette femme prise dans des filets de pêche emmêlés ; celle de Bur, qui montre un îlot d’usines et d’hommes avec des masques à gaz, tenants des sacs de billets ; en dessous, un ourson nageant difficilement, sur un fond marqué SCANDAL – Save the world and you will be saved. Et enfin, le sombre trait de Parvati, avec cet oiseau humanisé qui crache des bouteilles en plastiques…
Après les nombreuses mises en garde sur le réchauffement de la planète, le rapport alarmant du GIEC, les marches citoyennes pour le climat, les initiatives des Youtubeurs (comme #Onestprêts), c’est au tour des graffeurs de sensibiliser le public à la cause environnementale.
Dites bonjour au Green Street Art !
Si le street-art est, par essence, urbain, il peut s’allier aussi avec la nature ! Différentes techniques existent, en allant de la simple utilisation de l’espace à l’accaparement de la nature. Le Moss Graffiti par exemple, consiste à utiliser la mousse végétale à la place de la peinture. D’autres techniques consistent simplement à incorporer des éléments naturels dans les œuvres, voire à construire celles-ci en fonction des végétaux : naissent alors des enfants cueillant des fleurs ou des afros d’hortensias … Tout est source d’inspiration mais surtout, remet la nature, le végétal et la verdure au centre de notre regard et de nos préoccupations.
Si l’on regarde bien, malgré sa nature dissidente, et sa malheureuse association hâtive au vandalisme, le street-art est partout autour de nous. La ville ne peut être sans lui, il ne peut exister sans elle. Et quand il s’engage pour le bien commun, alors le street-art rassemble, unit, réveille … et fait un beau pied de nez à l’immobilisme des pouvoirs publics sur les questions environnementales.
Nelly Pailleux
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