Des scientifiques ont relancé ce jeudi l’hypothèse d’un accident de laboratoire quant à l’origine du Covid-19. Le Monde a pu se procurer des travaux jamais rendus publics.
La question de l’origine du Covid-19 reste sans réponse. Mais ce jeudi, une vingtaine de scientifiques ont publié une lettre, dans la revue Science. Elle réclame de sérieusement considérer l’hypothèse d’un accident de laboratoire comme source de la pandémie. Ils demandent une nouvelle enquête sur toutes les origines possibles du virus. Ils veulent également que les laboratoires et agences chinoises ouvrent leurs dossiers à des analyses indépendantes.
« Nous devons prendre au sérieux les hypothèses relatives à la propagation naturelle et en laboratoire jusqu’à ce que nous disposions de données suffisantes », écrivent les scientifiques.
Par ailleurs, trois travaux universitaires (une thèse de doctorat et deux mémoires de master) menés ces dernières années à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) ont été divulgués sur Twitter. Ils ont été publiés quelques heures avant la lettre, par le compte d’un scientifique anonyme, habitué des révélations inédites.
Deux théories possibles pour déterminer les origines
En effet, deux conjectures sont évoquées depuis le début du Covid-19. La première est celle d’un débordement zoonotique. C’est-à-dire d’un passage de l’animal à l’homme et qui semble privilégiée. Même si l’animal en question, le vison ou le pangolin, n’est pas forcément bien déterminé.
De l’autre côté, la théorie d’un accident dans le fameux laboratoire de Wuhan, en Chine. C’est là-bas que le SARS-CoV-2 était conservé. Mais cette dernière hypothèse a vite été écartée, jugée complotiste par les plus grandes revues, les scientifiques et les organisations de presse du monde.
Une critique de la Chine et de l’OMS
Par ailleurs, la lettre critique une étude sur les origines du virus menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Chine. En effet, ils avaient conclu qu’un virus de chauve-souris avait probablement atteint l’homme via un animal intermédiaire et qu’un accident de laboratoire était « extrêmement improbable ».
Pour les scientifiques, cette conclusion n’était pas scientifiquement justifiée. En effet, aucune trace de la façon dont le virus est passé à l’homme n’a été trouvée.