E. Macron avait promis « d’ouvrir mieux, et donc plus les bibliothèques », ces « infrastructures de la démocratie ».
Initialement lieux d’éducation populaire, les bibliothèques remplissaient une fonction démocratique importante. Plus tard, elles étaient comme un « troisième lieu » après le foyer et le travail, dans la vie des citoyens.
Suspectes d’élitisme culturel
Aujourd’hui, pourtant devenues des médiathèques elles sont suspectées d’élitisme culturel et subissent la concurrence d’Internet et des cafés branchés…au wifi. Starbucks serait il devenu le nouveau « troisième lieu » de la cité?
Avec ses canapés en cuir façon rétro et ses prises auxquelles brancher les ordinateurs ou les liseuses numériques, la question peut se poser.
Si l’idée de réhabiliter les bibliothèques est à la mode aujourd’hui, c’est pour réduire les fragmentations territoriales et tisser du lien social. Starbucks et compagnie peuvent-ils prétendre remplacer les bibliothèques publiques sur ce point?
Face à la concurrence, les bibliothèques doivent réimposer leur rôle de piliers de la démocratie. La façon d’y parvenir seraient d’en faire des « maisons de services publics culturels« .
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Le nouveau visage des bibliothèques
Dans l’actu des bibliothèques, on lit que la médiathèque parisienne Edmond Rostand est la septième bibliothèque parisienne qui ouvre le dimanche, ou que l’Alcazar à Marseille héberge prochainement tel ou tel groupe de musique. Branchées et polyvalentes ces bibliothèques!
La Bnf propose même des séances d’immersions virtuelles…
« Cet été, @laBnF (XIIIe) propose des séances de « réalité virtuelle ». » via @LeParisien_75 Rdv site François-Mitterrand, en salle A du mardi au samedi, de 15h à 20h et le dimanche, de 15h à 19h. C’est #gratuit après 17h ! Plus d’infos : https://t.co/kpNDYKe5nn #VR pic.twitter.com/sTApdeoDWZ
— Bibliothèque BnF (@laBnF) 2 août 2018
Ces « maisons » devraient avoir des horaires d’ouverture adaptés à la vie de la cité, c’est à dire, qu’elles soient ouvertes tard le soir et le week-end. Ensuite, il faudrait qu’elles offrent divers services pour transformer ces lieux traditionnellement silencieux et studieux en espaces conviviaux et utilitaires. Pour l’aspect convivial, on y trouvera des mini concerts, des projections de films et même parfois des services de restauration. Pour l’aspect utilitaire, un point poste, des prises électriques et Pôle emploi.
Par leur polyvalence, elles peuvent donc attirer du monde dans leurs murs.
Des avis contrastés
Il faudrait donc animer ce « troisième lieu » pour le rendre attractif pour tout le monde. Certains y voient le retour d’un précieux espace public, qui lissent les fractures territoriales et sociales et qui offrent des lieux de rencontre et de débat, dans lesquels on n’a pas besoin de consommer. Le retour d’une sorte d’Agora grecque en quelque sorte.
La 17e édition des Journées des Pôles associés et de la coopération se dérouleront @laBnF – site François-Mitterrand, autour du thème « Partager, enrichir, contribuer ». Plénières, ateliers, rencontres, découvrez le programme et inscrivez-vous par ici https://t.co/GHEl8PrU8Z pic.twitter.com/LKtleHXAfH
— Bibliothèque BnF (@laBnF) 1 août 2018
D’autres s’inquiètent des conséquences de cette transformation. Lire ne serait plus une priorité dans ces « maisons de services publics culturels » et c’est en cela que certains peuvent craindre l’impératif d’éducation populaire amoindri. En espace public « fourre tout », elles perdraient leur statut de lieux d’échanges de savoirs.
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