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Où sont les véritables énigmes de la fin du monde.

Outre sa résonance grotesque, la fin du monde prévue pour le 21 décembre 2012 engendre de nombreuses interrogations sur une population voulant combler un vide apparent. Un vide presque marqué par la banalité à laquelle s’ajoute une touche tragique de fatalité pour les quelques irréductibles prophètes de cette apocalypse. 

Une chose me marque particulièrement à travers sa récurrence dans chaque prévision de fin du monde. La précision de ces nouveaux prophètes maudits par le don de voyance. Leur science infuse leur permette même de savoir – plutôt prévoir – comment se déroulera précisément cette apocalypse. Bien que ces « visions » soient évidemment toutes différentes – peu nous importe finalement – cela dévoile et soulève une question : ces nouveaux prophètes ne reflètent-ils pas inconsciemment (ou non) la société ? Et bien pourquoi pas… Que constate-t-on aujourd’hui, l’homme veut une réponse à toutes les questions, et surtout veut avoir une emprise sur absolument tout, même sur cette chère dame nature.

Ces prémonitions fumeuses ne sont-elles donc pas un moyen de contrôler son futur en défiant la nature tout en pensant échapper à son courroux ? La déduction est limpide, ce voeu de tout dominer passe au-delà de la rationalité – en apparence si chère à notre société actuelle – puisqu’il va puiser son fondement dans l’occulte. Et oui, Nostradamus, les Mayas, c’est tendance. Arrêtons-nous d’ailleurs un peu sur ces fameux mayas détenteurs d’un calendrier si merveilleux. Les gens aiment professer leur foi à ce calendrier, mais duquel parlons-nous ? Il n’y a pas un calendrier Maya mais des calendriers Maya donc cette prophétie me semble erronée d’emblée. Outre la vision ésotérique, de nombreux petits groupuscules, que dis-je, des sectes, se font légions dans le monde. Des cours de méditation, de respiration, de manipulation d’énergie ou que sais-je deviennent une quasi nouvelle religion. Finalement, cet athéisme occidental ne serait-il pas un paganisme caché ? Ne regardons pas plus loin que dans notre salon, de quoi sommes-nous constamment inondés ? De surnaturel, de sorcier, de fée, d’extraterrestre. Les documentaires, débats, films, séries sont omniprésents simplement parce que ça marche, et que le public est au rendez-vous.

Mais nous pouvons également nous demander si cette fin du monde n’est pas réellement désirée par certaine personne, tant désirée que cela en devient une obsession ainsi qu’une forte croyance. Si tel est le cas, c’est ici que cela devient problématique, car comme le disait Nietzsche, il faut  » vivre de telle sorte qu’il te faille désirer revivre, c’est là ton devoir », devoir auquel se sont dérobé bon nombre de gens visiblement… Cette mort, – qui n’en sera pas une – est une échappatoire formidable, presque onirique même, elle associe paranormale, rationalité, société. Somme toute, les gens y ayant cru, ne perdront pas grand-chose à part de l’argent, et encore pas pour tous.

Finalement au-delà de tout ésotérisme, cette fin du monde représente essentiellement une aubaine financière, bien que le pire puisse être envisagé. Et par pire je n’entends pas fin du monde, météorite et tout ce folklore mais j’entends suicide collectif. Mal difficilement évitable, et pourtant extrêmement prévisible.

Dessin de Olivero

Charles des Portes

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