Au sommet de la Moyenne Corniche, perché à 675 mètres sur un immense rocher qui domine sa région, le village d’Èze offre un panorama exceptionnel sur toute la Côte d’Azur. L’un des points les plus touristiques est l’usine laboratoire Fragonard, implantée en plein coeur du village depuis bien longtemps. Visite guidée au fil des odeurs et des crèmes.
Dès la porte d’entrée, le mélange des odeurs prend à nos nez. Un rapide historique de l’usine nous fait face en vitrine. Ce n’est que le début d’une longue promenade dans les artères de l’usine ; une visite démarre sans plus attendre. Daniela, la guide d’origine italienne, ne tarde pas à commenter toutes les salles de production de l’usine, du parfum aux crèmes en passant par le savon. Mais avant, un retour sur l’histoire des lieux s’impose.
Dès 1926, c’est dans l’encore modeste cité de Grasse que naquit la première usine historique de parfumerie Fragonard. L’usine est le point de départ d’une tradition familiale encore existante aujourd’hui. Ce n’est que 42 ans après, en 1968, que Fragonard s’exporte de l’éphémère préfecture des Alpes-Maritimes, pour se développer à Èze, petit village typique surplombant la Côte d’Azur, du haut de son rocher. Bien plus grand que celui de Grasse, ce nouveau site produit crèmes et produits cosmétiques de la meilleure qualité de l’époque. S’ensuivirent ouvertures de boutiques et de musées à Paris, Grasse, Cannes et Nice jusqu’en 2012.
-
150 « NEZ » DANS LE MONDE
Au fil de la visite, équipée de son micro et devant une assemblée fort remplie, Daniela nous conte les belles histoires de l’usine Fragonard d’Èze. Cette année 2015, c’est l’année du jasmin, comme chaque année l’usine célèbre une plante, une senteur. Il faudrait une tonne de jasmin pour produire un litre d’essence, et même trois tonnes de roses pour la même quantité finale : c’est dire si le prix de l’essence est justifié ! Pour chaque parfum créé, un petit échantillon est mis de côté et conservé 10 ans, pour comparer au cas où il aura à être refait.
Travailler dans une usine de parfumerie n’est pas donné à tout le monde. Mais vraiment pas à tout le monde. En effet, il n’existerait dans le monde que 150 « nez », c’est-à-dire des personnes reconnaissant un panel d’odeurs extrêmement large. Pour vous donner une idée, une personne lambda connaît de 60 à 70 odeurs. Un nez en reconnaît plus de 1000 ! 100 de ces 150 sont français, et parmi eux, il y a seulement deux femmes… Lesquels possèdent une hygiène de vie extrêmement stricte, de façon à ne pas perturber leur sens olfactif hors du commun.
-
« EAU DE HONGRIE », NOTRE EAU DE TOILETTE DE FRAGONARD COUP DE CŒUR
La visite continue, et après un petit jeu pour tester nos reconnaissances d’odeurs, Daniela nous apprend que l’usine ne fabrique pas que du parfum ou autres eaux de toilettes, non, très loin de là. Elle produit aussi du savon : sous forme liquide ou solide, il en sort 2000 par jour de l’usine. Pour le savon liquide, celui-ci est stocké dans de grandes cuves puis acheminé jusqu’à la production finale. L’usine produit aussi des crèmes hydratantes en tous genres, il faut de 2 à 3 heures pour en créer un litre. S’y ajoutent des après-rasages dans des flacons en aluminium doré.
Pour clore ce bon moment, Daniela et sa collègue Marielle nous présentent divers parfums et eaux de toilettes à disposition d’achat, avec une pointe d’humour très bienvenue. Mais nos deux reporters souhaitent aller plus loin. Ainsi, ils se reportent vers les eaux de toilettes masculines, et se sont prêtés au jeu du jury, pour élire la meilleure fragrance pour ces messieurs. Verdict qui clôt cette ballade des senteurs :