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Philippe Pascot : mains propres et esprit libre !

Philippe Pascot

Par Boris Ehrgott.

L’auteur des best-sellers Délits d’élus et Pilleurs d’Etat (Editions Max Milo) ébranle la fourmilière politique depuis trois ans en dénonçant les privilèges et les actes illégaux de certains élus dans un système politique souvent oublieux de la morale. En plein coeur des tourments judiciaires qui agitent la campagne présidentielle, Philippe Pascot se confie aux “Enfants de la Politique”, le premier talk show politique pour et par les jeunes, avec VL, premier média jeune de France, et le Huffington Post.

Insaisissable Pascot? Assurément. D’ailleurs, la justice ne l’a jamais saisi. Une prouesse pour ce torpilleur des (sales) affaires publiques. Jamais aucune des personnalités politiques qu’il a mises en cause n’a osé le poursuivre pour diffamation. Il faut dire qu’à plus de soixante ans, l’homme connaît très bien le fonctionnement des arcanes du pouvoir. Treize ans passés auprès de Manuel Valls à la mairie d’Evry, il a été élu lui-même: conseiller régional d’Ile-de-France, président de la formation professionnelle de la région et président de la fédération PRG de l’Essonne, sans être devenu “franc-maçon” pour autant, précise-t-il.

Le Borsalino en paille vissé sur le crâne et l’écharpe blanche autour du cou (presque une marque de fabrique), Pascot dénonce les truands de l’argent public et “donne des noms”, avec la gouaille d’un personnage de Michel Audiard. La démocratie propre, les pays scandinaves y arrivent bien, alors pourquoi pas nous?

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Pascot peut s’enorgueillir d’une victoire importante sur le “système” qu’il dénonce. Preuve que l’engagement bénévole et associatif peut peser sur la décision législative autrement que par le vote. Le 1er février, les députés ont adopté en première lecture une proposition de loi instaurant l’obligation d’être titulaire d’un casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection.

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Rien n’arrête ni n’effraie Pascot. Ni les contrôles fiscaux impromptus, ni les menaces non avouées. Un homme ténébreux vient par exemple lui dire à la fin d’une réunion publique en lui tapant gentiment sur l’épaule de “rester prudent à scooter”. Le scooter qu’il ne prend d’ailleurs plus depuis. On ne sait jamais… A part la vie, il n’a pas grand chose à perdre, il n’est plus guère élu. Dommage, car sa gouaille lui donne un pouvoir de persuasion hors du commun. Il arriverait presque à vous convaincre de l’utilité publique des choses les plus inutiles du monde.

À 23 ans, il reprend en main la maison des jeunes de Bondoufle et se lance dans les records du monde pour occuper les jeunes: il traverse un tunnel en feu de 50 mètres de long, construit une salle de bain et des toilettes motorisées, effectue un lancer d’œuf de 67 mètres, transvase une tonne de sable à la cuillère, et fabrique la plus longues chaîne de trombones au monde (42 kilomètres). Ce dernier record dont il est sans doute le plus fier. Rien de mieux qu’assembler des objets sans valeur pour renouer le lien social. On vous avait dit: un homme convaincu devient vite convaincant. Il détient aussi, à titre personnel, le record du monde de la grève de la faim dans un clocher d’église: 12 jours dans un caisson à 35 mètres du sol pour sauver une radio locale qu’il avait montée.

Mais avec Pascot, il faut garder le cap, sinon, la conversation prend vite des détours insoupçonnés. Retour, donc, aux deniers de la chose publique. Un point de crispation particulier: l’IRFM. Invention parfaitement indigeste de nos chers parlementaires à leur profit exclusif: l’indemnité représentative de frais de mandat, qui s’élève à 5 770 euros par mois pour les députés et 6 200 euros pour les sénateurs. De “l’argent de poche”, selon Pascot. “Ils se servent avec notre argent alors qu’ils devraient juste nous servir”.

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En politique, nul n’est propriétaire de son fauteuil. La politique, c’est une fonction, pas un métier. Mais le protocole hexagonal, et les us et coutumes bien de chez nous le font rapidement oublier. “Le pouvoir est fait pour être partagé”, affirme celui qui assure ne jamais avoir cédé à la tentation de la corruption: “On m’a proposé des magouilles, mais j’aime être libre. si tu acceptes une fois, t’es mort. Mais c’est difficile de refuser quand tout le monde te fais la cour, te cire les pompes” admet-il dans les colonnes des Inrockuptibles. Et d’ailleurs, qu’en est-il de son ancien patron? “Manu” est-il blanc bleu? Réponse sans filtre de l’intéressé.

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Le titre de son dernier manifeste Allez (presque tous) vous faire… suite de Pilleurs d’Etat peut, convenons-en, devenir un brûlot malvenu en pleine campagne présidentielle. A un “presque” près, nous ne sommes pas loin du populisme et du “tous pourris”. Même si Philippe Pascot reconnaît l’engagement, la valeur et la sincérité d’une grande majorité d’élus, le franc-tireur de la politique canarde à tout va et n’épargne personne. “II y en a autant à droite qu’à gauche, ces gens-là c’est une grosse minorité, il y en a moins qu’on le dit mais plus qu’on ne le sait“.

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Celui qui aime se présenter comme “spécialiste des caméras cachées“ (une soixantaine à son actif pour TF1), et qui au cours de l’une d’elles tournée au milieu d’un prétendu champ de mines a eu l’extrême outrecuidance, habillé en colonel de l’armée de terre, de traiter sa Majesté Geneviève de Fontenay de “greluche”, est en réalité le roi des contre-feux. “Même quand j’étais en politique j’en faisais, précise-t-il, je n’ai jamais voulu être catalogué dans un truc. C’est ma force et ma faiblesse”. Qu’il l’admette ou non, la politique reste chez lui un virus. Autre Everest à franchir après le casier judiciaire vierge: le vote obligatoire, “ainsi ils seront obligés de donner un pouvoir politique au vote blanc et on ne sera plus obligés de voter par dépit“. Pascot président !

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