Certains responsables russes ont répondu aux sanctions américaines en demandant la rétrocession de l’Alaska. Le territoire avait été vendu aux Etats-Unis en 1867.
« Quelque chose à réclamer »
Après avoir désigné l’Ukraine comme un territoire russe, Moscou pourrait-il exiger la rétrocession de l’Alaska ? Ce mercredi, le président de la Douma (la chambre basse de l’Assemblée fédérale russe) Viatcheslav Volodine l’a implicitement revendiqué. « Lorsqu’ils tentent de s’approprier nos actifs à l’étranger, ils doivent être conscients que nous aussi avons quelque chose à réclamer » a-t-il déclaré. Ce proche de Vladimir Poutine faisait également référence aux sanctions économiques qui touchent l’économie russe depuis le début de la guerre.
Cédé pour 7,2 millions de dollars
L’Alaska n’a en effet pas toujours été une propriété américaine. Malgré sa présence sur le continent américain, le territoire appartenait à la Russie avant le 18 octobre 1867. A cette date, le pays a cédé l’Alaska aux Etats-Unis pour un montant de 7,2 millions de dollars. Le territoire était alors vu comme peu utile par les Russes qui venaient tout juste de s’implanter dans l’immense territoire sibérien.
Pour rappel, l’Alaska est situé à un peu moins de cinq kilomètres de la Russie au niveau du détroit de Béring. Sa vente a donc été très rentable pour les Etats-Unis, sur le plan économique comme sur le plan géopolitique. Pendant la Guerre froide, l’armée américaine a ainsi utilisé le territoire pour observer de près son ennemi. Aujourd’hui, c’est encore un lieu stratégique pour accéder aux ressources nouvellement accessibles par le passage du nord-ouest. Mais les tensions entre les Etats-Unis et la Russie dans la région sont plus larges. L’Alaska est en effet la région américaine la plus militarisée et la Russie mène aussi des efforts militaires dans la zone.
Plusieurs zones sous tension ?
Certains responsables russes pourraient donc poursuivre leurs revendications. Le membre de la Douma Oleg Matveychev avait déjà exigé en début d’année « la restitution de toutes les propriétés russes, celles de l’empire russe, de l’Union soviétique et de la Russie actuelle ». Il faisait non seulement référence à l’Alaska mais aussi à la Californie, dont une partie fut russe au cours du XVIIIe siècle, et à l’Antarctique, découverte par la flotte russe en 1820.