Pas un jour sans un commentaire sur le fait qu’il y ait de la pub dans Plus belle la vie sur TF1. Au lieu d’être simplement content du retour de la série.
« C’est plus pareil qu’avant, il y a de la pub dans la série, je ne regarde plus Plus belle la vie » ! Voilà en substance ce qu’on lit sur les réseaux à longueur de journée. Et ça en est un peu décourageant !
Il y a et il y aura toujours de la pub dans Plus belle la vie !
Pendant les 18 premières années de son existence, la série a été diffusée sur le service public qui finance ses programmes principalement de deux manières : la redevance (qui ne sert qu’aux chaînes de service public, pas aux chaînes privées) et à la publicité. Car tout le monde l’oublie, mais jusqu’en 2009, on trouvait de la publicité avant et après les épisodes de Plus belle sur France 3. Ce n’est plus le cas depuis le 5 janvier 2009 où l’on ne trouve plus de publicités commerciales entre 20h et 6h du matin (ne subsistent que des messages à caractère informatif). Mais avec un budget d’environ 28 millions d’euros par an, la série se doit de trouver un moyen de faire rentrer de l’argent pour se financer.
Rien n’est gratuit ! En arrivant sur TF1, chaîne commerciale, le mode de financement de la série change et passe EXCLUSIVEMENT sous une dépendance à la publicité. C’est le seul moyen de financer des programmes pour une chaîne gratuite et commerciale. Si dans un premier temps, au lancement, la chaîne peut décider de faire sans pour fidéliser le public, ça ne peut pas durer sur le long terme. De l’argent doit rentrer et les arbitrages ne se font qu’à la marge (avant-pendant ou après la série). Il est même plutôt « positif » de voir de la pub arriver dans un programme car cela signifie qu’il génère de l’intérêt et qu’il est pérenne dans le temps. Il faut donc davantage vous inquiéter de la désertion de la pub d’un programme que de l’arrivée de la pub.
« C’est plus comme avant ! »
Ce que la présence de la publicité soulève tient aux différences entre la série sur France 3 et la série sur TF1. Certains auraient voulu que la série soit la même avec les mêmes personnages et les mêmes enjeux. Certains pensaient donc sincèrement qu’une chaîne privée allait mettre 25 millions d’euros par an dans une série pour faire … ce qui a provoqué son arrêt sur la chaîne d’en face ? Car peu importe que d’autres raisons que l’audience ne soient entrées en compte pour arrêter la série, un fait est clair : Plus belle la vie perdait de l’audience. Quand on passe de 4.5 à 2.3 millions, c’est une baisse d’audience. Dès lors, il est évident qu’une chaîne qui va reprendre la série ne refera pas à l’identique ce qui a été fait.
En arrivant sur TF1, la série se présente un peu comme un revival, tendance bien connue de la télévision américaine qui fait revenir des années après, des séries populaires (comme Frasier, ou Dallas). A chaque fois, on prend ce qui a marché (ici ce sont les personnages phares de la série), mais on en profite aussi pour apporter des nouveautés, de faire des modifications (nouveaux visages, nouveaux enjeux) pour que ce ne soit pas tout à fait la même série. Un nouveau spectateur doit comprendre la série sans avoir vu l’ancienne (équilibre entre l’importance des dialogues et des choix nouveaux). C’est ainsi que la série a pu globalement se réinstaller dans le cœur des spectateurs de TF1 malgré une audience qui semble faire le yoyo mais qui cherche en fait son point d’équilibre.
« Je ne reconnais plus Francesco »
Au jeu des différences qui ponctuent les deux versions de la série, il y a le traitement de Francesco, devenu le « grand méchant » de ce début de série. Les fans pointent du doigt le fait de ne pas reconnaître le personnage et que son évolution n’est pas respectueuse du personnage. Vous avez raison et tort en même temps ! Le principe de ces séries, c’est de faire partir les personnages dans les extrêmes en permanence. Cette pratique existe depuis la nuit des temps dans les séries quotidiennes. C’est ainsi que l’on fait vivre les personnages pour nourrir les histoires.
Souvenez-vous de la série Santa Barbara : Peter Flint est le jeune fiancé de Kelly au début de la série, mais il devient serial killer après un choc à la tête durant un tremblement de terre. Que le changement de caractère de Francesco vous étonne, on le comprend, mais elle est logique d’un point de vue scénaristique.