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Pourquoi la réélection d’Obama est une bonne nouvelle ?

332 grands électeurs contre 206.

Tel est le rapport de force de l’élection du 6 novembre qui opposait Barack Obama à son adversaire républicain Mitt Romney. C’est une nette avance pour le président sortant et c’est une belle victoire.

Au lendemain de ce résultat, la planète entière s’extasie, applaudit, jubile.

Mais, en fait, pourquoi un tel engouement ? 

Les nécessaires « 4 more years »

La physionomie électorale américaine suppose que l’exécutif mène des politiques de court-terme. Trop bref pour mener à bien des réformes de structure, le mandat de quatre ans est souvent construit sur deux ans d’improvisation et deux ans de correction.

En novembre 2010, les Mid-term elections sanctionnaient le début de mandat du président démocrate. Les républicains s’emparaient de la chambre des Représentants. Terrible désaveu pour l’homme providentiel de 2008, qui dut alors laisser la place au patron d’une grande entreprise en crise. La réforme majeure de son bilan, l’Obamacare fut laborieusement adoptée au Congrès en 2009. Mais après s’être appuyé sur la jambe sociale de son programme, Obama a dû se concentrer sur l’état alarmant de l’économie et surtout des finances. L’enjeu pour Obama était double. D’une part, il devait surmonter les blocages institutionnels et d’autre part il devait ménager l’opinion publique au vu de sa réélection.

Ce problème ne se pose désormais plus pour M. Obama. Son second mandat devrait être celui des choix courageux, des réformes de fond. Le mot « politique » pourra revêtir son sens noble : d’avantage d’action et moins de séduction.

Le mandat de l’unité ?

Le soir de sa victoire, Obama a eu l’intelligence de tendre la main aux républicains. Il a proposé à son adversaire que l’âne et l’éléphant travaillent de concert pour redresser le pays. Trois jours plus tard, le président républicain de la chambre des Représentants, John Boehner, affirmait qu’il acceptait l’Obamacare parce que « c’est la loi ». Cette déclaration est d’autant plus encourageante que la réforme a toujours été très impopulaire au Grand Old Party. On peut donc espérer que les tensions politiques entre les deux grands partis s’estomperont.

Plus que jamais, les Etats-Unis doivent prendre conscience que leur leadership économique et géopolitique est fragile. L’unité devra donc être davantage qu’une entente entre deux appareils. Réélu grâce aux minorités, Obama aura pour défi de s’adresser  à toute la nation.  Boudé par la population blanche qui ne lui a accordé que 39% de sa confiance, le président saura-t-il lui parler? L’ambassadeur américain à Paris, Charles Rivkin, est confiant : « C’est une nation centriste. Une grande majorité des Américains veulent travailler ensemble et Barack Obama peut les réunir ». Ce proche d’Obama est persuadé que ce second mandat sera celui du consensus. Affaire à suivre…

Un prix Nobel de la paix à honorer.

« L’ennemi géopolitique est la Russie » avait déclaré Mitt Romney pendant sa campagne. Obama, lui, semble avoir compris que les années de la guerre froide sont derrière nous depuis longtemps. Il ne s’inscrit pas dans une vision belliqueuse des relations internationales mais souhaite au contraire rétablir la paix partout où des conflits font rage. En se désengageant de l’absurde guerre en Irak, Obama est allé dans ce sens.

Pourtant, le locataire de la Maison Blanche a connu quelques échecs pendant son premier mandat. En janvier 2009, le président investi avait signé la fermeture du camp de Guantanamo (Cuba), déclaré illégal par la Supreme Court. Un mandat s’est écoulé et la prison géante est toujours en état. Par ailleurs, le conflit israélo-arabe qui occupait une place majeure dans les préoccupations extérieures du Commander-in-Chief, est toujours aussi vif. De l’échéance législative en Israël début 2013 dépendra la marge de manœuvre des Etats-Unis pour pacifier le Proche-Orient.

Au milieu de ces incertitudes stratégiques et militaires, Obama a fixé un cap clair. Il souhaite retirer ses troupes d’Afghanistan à l’horizon 2014. Moins d’ingérence et un apaisement des relations diplomatiques. Voilà quelle devrait être la ligne directrice de l’administration Obama II.

Economie: un essai à transformer.

Voilà quelques semaines que l’économie états-unienne semble sortir la tête de l’eau. La meilleure illustration n’est autre que le taux de chômage. En septembre, il atteignait 7,8 %, taux le plus bas depuis novembre 2008. Parmi les grands projets du président démocrate, figurait la relance de l’industrie automobile. C’est un succès certain pour l’administration Obama car General Motors, qui battait de l’aile, est redevenue n°1 mondiale de l’industrie automobile. Le président devra maintenir le dynamisme de ce secteur mais aussi créer des emplois dans l’énergie. Obama pourrait ainsi montrer le bel exemple de la transition énergétique.

Dans un contexte de marasme économique, Obama avait mené une grande politique de relance. Plutôt efficace, ce chantier a eu des répercussions terribles sur la dette publique, qui devrait atteindre 100% du PIB des Etats-Unis. Tous les partenaires économiques seront particulièrement attentifs aux efforts accomplis par l’exécutif démocrate pour combler ce déficit abyssal, craignant un effet boule de neige de la dette américaine.

Et l’Europe dans tout ça ?

Barack Obama considère l’Union Européenne non pas comme un concurrent mais comme un partenaire économique. Cette position de bon sens souffre cependant d’un manque de détermination. En effet, la campagne du président sortant s’est articulée autour des seuls enjeux nationaux (emploi, éducation, santé) et stratégiques (lutte contre le terrorisme et action militaire). Pas une seule fois, on n’a entendu le candidat démocrate parler de partenariat avec l’Union. Et c’est fort regrettable. Les diplomates européens se sont enthousiasmés de la victoire d’Obama. Ces européistes comptent sans doute sur lui pour assister le vieux continent malade.

Mais sur cette dernière question, rien n’est moins sûr.

 

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